Souvenirs de Toulouse ! 1) THE WHO 17 FEVRIER 1974 !
Toulouse 17 février 1974.
Cette date est très importante pour l’auteur de ce blog car synonyme d’émancipation et de véritable première rencontre avec le monde du rock dans sa grandeur. Bien que n’aimant pas particulièrement écrire en employant la première personne, il me parait indispensable de le faire pour une meilleure compréhension. Petit retour en arrière, la majorité de l’époque n’était pas encore à 18 ans et le voyage en train seul pour couvrir la distance entre Bordeaux et Toulouse avait fait l’objet de longues et âpres négociations parentales. Si le fait d’assister à un concert sur Bordeaux ne posait pas de problèmes, il n’en était pas de même pour un concert à 250 kms de ma ville, malgré le fait qu’il se déroule dans l’après midi, qui plus est un dimanche et que le train de retour ne provoquait pas un retour trop tardif et nocturne.
Le train qui m’amenait sur la ville rose, en ce dimanche d’hiver, roulait tranquillement (il n’y avait pas de TGV à l’époque) et dans le wagon, je ne pouvais m’empêcher de rêver à ce qui m’attendait car bien que commençant depuis deux ans à collectionner les bons concerts, celui que j’allais voir était tout droit sorti du paradis du rock. Songez un peu, dans quelques heures, j’aurai sous mes yeux, le quatuor le plus explosif de l’époque : The Who ! Ma chambre était tapissée des posters de Keith Moon, Roger Daltrey, John Entwistle et de Pete Towshend. Ces artistes étaient mes idoles non seulement par leur musique, mais aussi par leur style de vie. Je possédais déjà une bonne partie de leurs disques et dans quelques heures, ils seront présents à quelques mètres de moi. Essayez d’imaginer ce que cela représentait pour le gamin de 17ans que j’étais à l’époque.
Quand en début d’après midi, le train stoppa en gare de Toulouse, le souvenir d’une longue marche dans une ville inconnue pour gagner le parc des expositions est encore très présent et quand les cheveux longs commencèrent à se faire de plus en plus nombreux, je compris que je touchais au but. C’est donc une foule immense qui se pressait aux portes de l’austère parc des expositions. Si je n’ai pas de souvenirs précis de l’heure à laquelle était prévu le concert, celui d’une immense bousculade pour rentrer est par contre encore très présent dans mon esprit. Les places étaient toutes debout et ayant bien l’intention de pouvoir me positionner dans les tous premiers rangs, il m’avait fallu me faufiler dans des conditions souvent bien pénibles pour arriver à mes fins. Enfin, j’y étais. Devant moi une scène immense avec un maximum d’amplis particulièrement imposants et beaucoup de roadies qui s’affairaient pour réaliser les branchements. Nous étions des milliers, assis à même le sol, à attendre ce moment qui m’aura à tout jamais profondément marqué.
Tout d’un coup les lumières s’éteignent et un immense brouhaha part des quatre coins de la salle. Keith Moon rentre sur scène en faisant des cabrioles, Roger Daltrey avec sa célèbre veste à frange s’approche du rebord de la scène, Pete Townshend et sa combinaison blanche enfile sa guitare et John Entwistle se place sur le côté gauche de la scène. Quelle émotion d’avoir mes idoles à quelques mètres de moi. Je ne pourrai jamais oublier ce moment. Toute l’assistance est debout quand résonnent les premières notes de « I Can’t explain », traditionnel morceau d’ouverture des concerts du groupe. Daltrey jongle avec son micro, Pete Townshend commence à effectuer ses sauts, Entwhistle est passif comme à son habitude, mais c’est Keith Moon qui retient le plus mon attention avec sa puissance, sa manière bien à lui de frapper ses caisses et ce son unique qui s’en dégageait. Quelle dextérité ! J’étais comme scotché devant cette scène, littéralement abasourdi par le spectacle qui m’était proposé.
La suite fut tout aussi brulante avec « Summertime blues », le fameux morceau « My Wife » composé par Entwistle suivi de la plus grande partie de l’album qui venait de sortir « Quadrophenia » Le spectacle était fabuleux, la voix puissante de Daltrey et sa manière de jongler avec le micro soulevait littéralement le public. J’étais littéralement en transe, gesticulant de partout comme si j’étais présent sur la scène. Les larmes de bonheur coulaient sur mon visage d’adolescent. Un événement unique se produisait sous mes yeux et j’imaginais déjà la tête de mes amis restés à Bordeaux à l’écoute du récit de cette mémorable journée.
La conclusion fut littéralement dévastatrice avec bien sur « Won’t get fooled again » ou Pete nous réserva un saut d’anthologie sur le cri incroyablement puissant de Roger en fin de morceau et aussi un « Pinball Wizzard » fabuleux et un « See me feel me » repris par tout le public et qui conclut ce concert magique. Bien sur avant de quitter la scène, Moon ne put s’empêcher de renverser sa batterie avant de saluer une foule en délire.
Inutile de vous raconter que le trajet du retour passa très vite malgré la longueur du voyage. Je venais de prendre une claque immense. En rentrant dans ma chambre et en jetant un regard sur les posters des Who qui tapissaient les murs, je ne pouvais m’empêcher de penser que quelques heures auparavant ces quatre musiciens d’exception se tenaient à quelques mètres de moi. Le recul aidant, je considère ce concert comme déterminant pour ma passion pour la musique que j’apprécie tant de vous faire partager à partir de ce modeste blog.
Frédéric.
Demain : Pink Floyd
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2F4DesLs2dYys%2Fhqdefault.jpg)
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FRxc21v1eh1w%2Fhqdefault.jpg)
/image%2F0405445%2F20240424%2Fob_6c3f4a_eric-clapton.jpeg)
/image%2F0405445%2F20240422%2Fob_08adb6_rolling-stones-2024.jpg)