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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
17 mars 2017

JOHN MAYALL à Bordeaux: Bien plus qu'un simple concert !

Immense, immortel, géant, tels sont les premiers adjectifs qui venaient après 1h50 d’un show éblouissant à l’esprit des trop rares spectateurs ayant assisté à la démonstration de virtuosité que leur a offert John Mayall dans le superbe théâtre Fémina de Bordeaux ce mercredi 15 mars. Ce dernier n’était que malheureusement rempli qu’au 2/3 quand les lumières s’éteignirent sur le coup de 20h45 après une obscure première partie dont tout le monde aura oublié le nom ce matin. Mais ceci n’est qu’un détail.

Les absents Bordelais ont donc eu tort et très franchement tant pis pour eux. Quand l’opportunité de rendre sans doute un ultime hommage à une légende du blues se présente dans une ville transformée depuis juin 1995 en un véritable désert culturel, il faut savoir la saisir. Certains ont fait un autre choix, cela restera leur problème. Mais revenons plutôt au séisme qui s’est produit hier soir dans une salle qui ne demandait qu’à s’enflammer. Beaucoup d’interrogations se présentaient autour de ce concert. Tout d’abord, comment aller être gérée l’absence pour la tournée de l’excellent guitariste Rocky Athas ? Et puis, comment à 83 ans, John Mayall allait ‘il être capable d’assurer un show qui reposait essentiellement sur ses épaules puisqu’il avait décidé de tenir lui-même la guitare ? Ce dernier point a été habillement maquillé puisque celle- ci ne fut qu’utilisé que sur trois des treize morceaux proposés. Sur ceux- ci, il est difficile d’affirmer que John Mayall ait montré des qualités de virtuose sur un instrument dont nous savons tous qu’il n’est guère un expert. Nous résumerons sa prestation en disant que le minimum a été assuré. Mais c’est bien sûr aux claviers et à l’harmonica que notre légende était attendue par tous et sur ce plan-là, non seulement il ne nous a pas déçu, mais il nous a offert une démonstration étourdissante. Quel talent ! Quelle classe et quelle santé ! Ses solos d’harmonica ont littéralement mis en transe un public qui lui était tout acquis. Oublié l’absence de guitare, oublié une voix chevrotante (mais à 83 ans, quoi de plus normal), place à des blues brûlants souvent empruntés à ses tous premiers albums, qui vous étreignent dès la première note pour ne plus jamais vous lâcher.

Mais une telle démonstration ne peut se réaliser sans un accompagnement à la hauteur du talent de l’artiste. Nous savons tous ce que doivent à John Mayall des légendes comme Eric Clapton, Peter Green et Mick Taylor pour ne citer qu’eux. Les deux musiciens qui l’accompagnaient mercredi soir sont tout à fait dignes de ces noms prestigieux. Jay Davenport à la batterie nous fit une superbe prestation, toute en puissance et en maitrise. Mais la véritable vedette de la soirée fut incontestablement le bassiste Greg Rzab au look inspiré de Jaco Pastorius, qui souleva littéralement la salle par des improvisations tellement exceptionnelles au point que John Mayall lui-même s’arrêta, alors qu’il s’apprêtait à reprendre sa guitare à l’issue du solo, pour continuer à admirer avec des yeux ébahis ce qu’était en train de réaliser celui qui, sans nul doute, sera appelé à connaitre une brillante carrière. Nous suivrons donc avec le plus grand intérêt dans les prochaines années la production de cet extraordinaire bassiste qui par certains moments n’était pas sans évoquer le génie Jaco Pastorius qui inspire son look.

Mais si nous ne devions retenir qu’un seul aspect de ce fabuleux concert, ce serait le plaisir qu’éprouve John Mayall à 83 ans et après tant d’années passées à écumer les scènes du monde entier, à jouer et à enflammer un public. Bien plus qu’un simple concert, nous avons assisté mercredi soir à une véritable leçon de vie. Le blues est immortel et John Mayall sera pour toujours un de ses plus brillants représentants. A ce titre, notre reconnaissance envers son apport à cette musique sera éternelle au même titre que son harmonica.

                                                                                                                         Frédéric.

John Mayall Bordeaux 2017

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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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