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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
18 septembre 2017

David Gilmour à Pompeï: La musique était restée au fond du Vésuve !

Le 13 septembre dernier était diffusé, dans les salles de cinéma du monde entier, le film illustrant le concert donné par David Gilmour et ses musiciens dans le cadre prestigieux du théâtre antique de Pompéi. Pour mieux commercialiser le package, la production n’avait pas hésité à nous vendre ce moment sous le titre racoleur de « Retour à Pompeï « faisant ainsi allusion au fabuleux concert donné par les Pink Floyd en 1971 ou le groupe s’était littéralement emparé du lieu en fusionnant totalement avec la magie du cadre. Le film tiré de cet événement avait littéralement fasciné toute une génération qui s’était identifiée à ces prestigieux musiciens au point que plus de 45 années après sa sortie, celui-ci est toujours considéré comme une référence. D’ailleurs, peut être que si ce long métrage nous avait été présenté sous un autre titre, ma réaction décrite ci-dessous et qui va sûrement me permettre de pouvoir compter beaucoup de nouveaux « amis » qui j’espère resteront dans la courtoisie caractéristique de ce blog, aurait été légèrement moins virulente. Quoi que à la réflexion, cela n’est pas si certain.

Après tant d’années, David Gilmour a donc décidé de retourner dans ce lieu magique qu’est Pompeï pour un prétendu remake de 1971 avec cette fois-ci la participation d’un public sûrement soigneusement sélectionné et qui appartient à la génération smartphone puisque sa principale préoccupation consiste à passer 90% du temps du concert à essayer de capter des images, le plus souvent fort médiocres, sur son téléphone portable au lieu d’écouter la musique proposée. Entouré de musiciens dont le nom ne restera pas dans la postérité, tant là plus part sont insignifiants à l’image de ce triste batteur ou de ce saxophoniste ridicule, la magie initiale de 1971 s’est totalement évaporée dans la lave du Vésuve. Car ne nous y trompons pas, si ce show avait été donné place de la Bastille, à Bercy ou n’importe où ailleurs, le compte rendu aurait été rigoureusement identique. A aucun moment, notre guitariste et l’équipe qui l’accompagnait, contrairement au concert de 1971, ne sont entrés en contact avec l’esprit des lieux se contentant d’offrir au spectateur un spectacle pyrotechnique, certes très réussi sur un plan visuel mais surtout profondément creux musicalement et se concluant pratiquement en bal disco avec rayon laser devant un public ridicule agitant les mains comme dans un vulgaire spectacle de Pascal Obispo ou de M Pokora.

Après coup, nous pouvons légitimement nous interroger sur le choix des musiciens par David Gilmour dont la voix a sacrément vieillie soit dit en passant. Comment, lorsque l’on a eu le privilège d’évoluer pendant tant d’années auprès d’un musicien aussi prestigieux et complet que Nicky Mason, est-il possible d’engager un batteur aussi insipide ? Quelle mouche l’a piqué de prendre un claviériste venant de chez Michael Jackson et qui était fort à son aise, et pour cause, sur le bal disco final et, qui plus est, chantait comme une assiette ? Qu’est venu faire ce grand musicien qu’est Chuck Leavell dans cette galère et dans un style musical qui n’est absolument pas fait pour lui ? Il a semblé à la dérive tout le long du film, en essayant sans succès de copier le registre de Rick Wright, se ridiculisant même en chantant faux sur le final ? Seuls quelques trop rares, mais excellents solos de notre guitariste, au talent toujours intact, ainsi que trois remarquables choristes permettent à ce long métrage d’échapper au triste sort du Titanic. Mais ceci est une bien maigre consolation.

A l’issue de la projection dans le long couloir menant à la sortie du cinéma, si la génération smartphone du public présent semblait ravie, la tête et les paroles prononcées par ceux qui, comme votre serviteur, ont rêvé et plané sur le Pink Floyd des années 60/70 témoignaient d’une profonde désillusion et d’une complète incompréhension devant la médiocrité du contenu musical présenté.

Pour oublier à jamais ce triste moment, quoi de mieux que de visionner à nouveau le film « Pink Floyd à Pompeï ». Attention cependant, le résultat de ce long métrage de 1971 est tellement sidérant que le Vésuve est bien capable de se réveiller une nouvelle fois et de dévaster votre salon.

                                                                                                                                      Frédéric.

david gilmour

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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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