Terry Dolan: L'incroyable découverte !
Comme le magnifique album de PP Arnold, largement évoqué ici-même, le mois dernier, voici l’histoire d’un disque sorti des caves de sa maison d’édition, plus de 44 années après son enregistrement, avec comme point commun avec celui de l’ex Ikette, un casting hors du commun. Mais la comparaison s’arrête là car Terry Dolan, obscur chanteur et guitariste de folk/rock de la scène de San Francisco de la fin des sixties jusqu’au seventies, est loin de posséder le même talent vocal que PP Arnold. Si pour cette dernière, l’auditeur a tendance à plutôt la remarquer que ses side musicians prestigieux, c’est tout le contraire de ce qu’il ressentira à l’écoute de cet album qui vaut avant tout pour sa partie instrumentale.
Si donc, Terry Dolan, venu de la côte Est, peut être qualifié de second couteau, il n’en demeure pas moins que la pépinière de talents, qui regorgeait à cette époque dans la ville aux 43 collines, lui permit de rencontrer et de proposer à des musiciens prestigieux de l’accompagner pour l’enregistrement de son premier album. C’est ainsi qu’il réussit à convaincre Nicky Hopkins, non seulement de venir sur son album montrer son exceptionnel talent de pianiste, mais aussi de le produire sur la première face. Comme cela ne suffisait pas se joignirent John Cipolina (Quicksilver Messenger service), Spencer Dryden (Jefferson Airplane), Lonnie Turner (Steve Miller Band), Peter Sears (Rod Stewart, puis Jefferson Starship qui produira la seconde face de l’album), Neal Schon (Carlos Santana) et merveille suprême, rien que moins que les Pointers Sisters pour assurer les chœurs féminins. Autant vous dire tout de suite que, si vocalement parlant, l’album peut être volontiers qualifié de moyen plus, les parties instrumentales sont un pur régal avec en particulier les solos de John Cipolina qui nous prouve qu’il fût un des plus grands guitaristes de cette époque dorée. Définir la voix de Terry Dolan qui nous a quitté en 2012 n’est guère aisé. Chacun jugera avec la bande son jointe à cet éditorial, mais nous pouvons la rapprocher de celle d’un Tim Buckley, sans que celle-ci atteigne le niveau de celle du chanteur de Los Angeles. Il faut noter aussi sur l’album l’interprétation surprenante et déconcertante de « Magnolia » de JJ Cale.
C’est donc un formidable document sur une époque où les rencontres entre musiciens prestigieux étaient monnaie courante. L’album nous est vendu à un prix des plus abordables. Raison de plus pour ne pas s’en priver.
Frédéric.
Terry Dolan - Terry Dolan (1972)