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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
21 août 2018

Eric Clapton 2018: Le choix du Père Noël !

Il est toujours intéressant de profiter du calme de l’actualité, en cette fin du mois d’août, pour essayer de se projeter sur l’avenir avec bien sûr sa part de rêve, sachant que la réalité est souvent tout autre, mais avouons- le, la manière dont Eric Clapton gère la fin de sa carrière est loin de nous apporter satisfaction et même nous désole littéralement. Ce blog n’ayant pas la réputation et surtout la vocation d’être un club de bénis oui oui, nous pouvons donc exposer avec la sérénité nécessaire, le ressenti global d’une bonne partie de son public, en exprimant le malaise de manière franche et directe. Si pour bien d’autres musiciens, nous nous serions contentés d’un simple « dommage, mais la vie est ainsi faîte », en ce qui concerne Eric Clapton, le problème se pose différemment, puisque sa musique occupe toujours une place immense et très particulière dans notre passion. C’est justement cette position si forte qui nous pousse aujourd’hui à manifester notre incompréhension et surtout notre total désaccord avec sa récente et future production discographique, ainsi qu’avec la majorité de ses prestations scéniques, depuis plus de cinq longues et interminables années.

 Comment, lorsque on a produit de tels chefs d’œuvres comme « From the craddle », « Just one night », « EC was here » ou bien encore « Layla and others assorted love songs », peut-on se fourvoyer en sortant de telles daubes comme « Old sock » ou « I still do », et, ayons le courage de dire haut et fort ce que beaucoup pensent tout bas sans oser le clamer, de se ridiculiser et de toucher le fond de l’abîme en annonçant pour le 12 octobre, la sortie d’un nouvel album, composé exclusivement de cantiques de Noël et intitulé « Happy Xmas » (et oui, vous avez bien lu !) ?

Comment, lorsque on a donné de fabuleux et inoubliables concerts comme celui de Bercy en 2010 avec Steve Winwood et tant d’autres dans le monde entier, est-il possible d’oser prendre son public pour des demeurés en interprétant sur scène, depuis fin 2013, la même set list, qui plus est, jouée chaque fois dans le même ordre, sans la moindre improvisation et même en raccourcissant de plus en plus ses rares solos(à l’exception notable de l’extraordinaire concert du 26 mai 2017 au Royal Albert Hall), alors que l’on est un des plus grands guitaristes de toute l’histoire de la musique et que l’on a un devoir d’exemplarité sur les nouvelles générations ?

Concernant ses récentes prestations scéniques, il est heureux que le grand public et une partie de la presse spécialisée se décident enfin à réagir et commencent à manifester leur désapprobation, si l’on en juge l’état, plus que moyen, des réservations pour ses concerts New Yorkais d’octobre prochain (pourtant en vente depuis mars dernier) et l’accueil très mitigé (et encore ce terme est « soft » vu la virulence de certaines reviews lues), réservé par une partie de la presse spécialisée Britannique à son récent concert de Londres, qui, mis à part les membres de son fan club, n’a trompé et contenté personne, en témoigne la fraicheur des applaudissements d’une bonne partie du nombreux public venu ce soir-là (quelle différence avec le monumental triomphe reçu par Carlos Santana, 2 heures plus tôt !).

Mais, me direz- vous avec juste raison, si critiquer est facile, il est beaucoup moins évident de soumettre des idées. Alors justement, comme il s’agit d’Eric Clapton et que, ainsi qu’évoqué plus haut, sa musique occupe une place à part dans notre passion, essayons d’en proposer une qui soit plausible et réalisable, en tentant de garder la lucidité nécessaire, vu l’âge et l’état de santé de notre guitariste. Chacun de nous sait, comprend et admet fort bien qu’en fin de carrière, l’inspiration est  plus difficile à trouver(tout le monde ne s’appelle pas John Mayall, hélas). Pour compenser ce manque, les Rolling Stones, avec leur remarquable album de reprises  blues « Blue and lonesome » sur lequel Eric Clapton a participé ont, me semble t ’il, montré la voie sur laquelle notre guitariste pourrait s’engager sans risque, afin qu’il puisse terminer sa carrière aussi brillamment qu’il l’avait commencé.

 En effet, où se situe l’intérêt de continuer à enregistrer des albums, à l’image de ses deux dernières productions, démolies par le public et les critiques et dont les ventes sont restées assez confidentielles ? Avec leur album blues, les Stones ont parfaitement intégré et su gérer ce critère d’usure et de manque d’inspiration de fin de carrière en effectuant un formidable retour aux sources de leur musique et qui plus est, en prenant visiblement un plaisir fou à l’enregistrer. Le retour avec des reprises de standards du blues pour conclure une carrière, voici donc, un chemin sur lequel Eric Clapton pourrait s’engouffrer sans trop d’efforts de sa part compte tenu de son talent naturel, ce qui lui conviendrait surement et ce d’autant plus, qu’étant à l’abri du besoin sur un plan matériel, il pourrait se permettre de se faire plaisir, ainsi que de contenter, une ultime fois, son public de fidèles. Si ce souhait voyait le jour, nous serions nombreux à prendre le pari que les ventes d’un tel album dépasseraient, sans le moindre problème, celles de « Old sock », « I still do » et de son futur disque de chansons de Noël réunis.

Mais soyons réaliste, ce n’est pas avec sa formation actuelle que Eric Clapton pourrait réussir ce pari, pourtant facile à gagner pour un guitariste de sa classe, ce qui nous fait aborder l’autre problème que sont la faiblesse et le manque d’explosivité de son groupe, comme nous avons pu le constater en juillet dernier, à Londres. Pour relever ce challenge, il lui faudrait donc oser prendre la décision de se séparer de la plus grande partie de son actuelle formation et de ne garder que Chris Stainton et la choriste Share White auxquels pourraient se rajouter Michelle John (Sharlotte Gibson n’ayant convaincu personne), un batteur de la dimension de Steve Gadd ou bien de Cindy Blackman, un bassiste beaucoup plus bluesy et expressif que Nathan East, éventuellement un harmoniciste (pourquoi pas Jerry Portnoy,comme à une certaine époque) mais surtout que la partie guitare repose uniquement sur Eric Clapton et personne d’autre. Exit donc, Paul Carrack et surtout dehors le boulet qu’est Doyle Bramhall II, véritable repoussoir pour tout amateur de musique, qui, pour notre malheur, semble avoir pris aujourd’hui les clés de la direction du groupe. Nous pouvons d’ailleurs nous demander comment un musicien aussi prestigieux que Eric Clapton peut tolérer la présence d’une telle calamité dans sa formation ?

 Pour ceux d’entre vous qui pourraient penser que ces propos sont exagérés, ils sont invités à découvrir sur la toile, le single du nouvel album de Doyle Bramhall II intitulé » Everything you need », sur lequel Clapton a participé. Il serait fort étonnant que vous ne partiez pas en courant après l’écoute d’une telle daube. Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’accélération foudroyante de la dégradation de la qualité des concerts de notre guitariste coïncide avec l’arrivée à plein temps dans le groupe de ce personnage, ce qui constitue tout, sauf une surprise.

 

Hélas, tout ceci risque fort de ne rester qu’un vœu pieux, car malheureusement et il s’agit peut- être là de la clé du problème, le seul nom d’Eric Clapton suffira toujours à faire vendre ses futurs albums, quel que soit leur contenu, auprès de son fan club et d’une partie du grand public, ce qui semble d’ailleurs lui convenir et lui suffire parfaitement.  Ces derniers se précipiteront donc pour acheter, les yeux fermés, son nouveau disque composé de cantiques de Noël. Dans la foulée, ils iront en courant, au supermarché du coin, acquérir, dans un registre similaire, le 45 tours « Petit papa Noël » chanté par Tino Rossi et ainsi passer ce titre sur leur platine, la nuit du 24 décembre, juste après avoir écouté « Douce nuit, sainte nuit » (Silent night sur le disque Happy Xmas) chanté par Eric Clapton, qui, avec cette niaiserie, est en train de montrer à tous la manière de rater sa sortie et de dilapider une bonne partie de son crédit.

 Pourtant et pour conclure ce modeste éditorial de manière plus sérieuse, ne pensez-vous pas au plus profond de vous-même, qu’il ne vaudrait pas mieux terminer une extraordinaire carrière sur un fait d’armes plutôt que de perdre sa crédibilité en prolongeant une descente aux enfers, entamée il y a près de cinq ans et qui consterne tous les fans de la première heure qui ont l’immense mérite de lui rester fidèle, malgré ce qu’il ose leur faire subir.  A Eric Clapton de savoir effectuer le bon choix s’il éprouve encore un minimum de respect pour son public !

                                                                                                                                      Frédéric.

Pére Noël

 

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Commentaires
C
Excellente analyse Frédéric... comme d'habitude. <br /> <br /> A mon humble avis, Clapton est à ce jour en passe d'être atteint de sénilité. Ce n'est donc guère étonnant qu'il adopte un comportement surprenant, principalement pour ses fans de la première heure.<br /> <br /> La passion, les solos envoûtants, la dette envers le blues, tout ça est bel et bien fini. Place à la facilité avec d'obéissants sidemen plus ou moins endormis et surtout, place au fric facile. Autant en profiter un max avant le jour fatal, lui, ainsi que son entourage, ayant tendance à dépenser sans compter selon ses propres dires (interview récente).<br /> <br /> Alors, dans ces conditions, autant asséner sans aucun remord le coup de grâce à ses fidèles depuis 1966, à savoir l'enregistrement de cantiques de Noël et la parution de l'album courant octobre afin d'être sûr d'épuiser le stock avant le 25 décembre. Une façon comme une autre d'obtenir sa part du gâteau... Assurera-t-il la promo de cet incontournable nouvel opus devant l'entrée principale de Harrods, déguisé en père Noël ? Au point où il en est, cela ne m'étonnerait pas...<br /> <br /> Finir sa carrière (et quelle carrière !) de la sorte est tout simplement consternant.
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