British Summer Time 2018: Retour sur une organisation sans faille !

Si l’aspect musical de la journée du 8 juillet au British Summer Time a été largement évoqué ici -même avec ses joies et ses peines, il est toujours intéressant de s’attarder quelques instants sur l’organisation du concert tant celle-ci fut satisfaisante malgré, un aspect business un peu trop présent qui, pour ceux qui ont vécu ce type de rassemblements dans les années 60/70 en Angleterre et aux Etats Unis, enlève beaucoup de la magie festive indispensable à toute journée de genre. Nous sommes en effet loin de l’atmosphère des « Days of the green » organisés par Bill Graham à San Francisco ou pour 11$, nous pouvions nous offrir, en arrivant tôt, les premiers rangs pour planer sur le Grateful Dead au milieu des substances vendues sur le site et s’éclater sur The Who ou bien pour certains en 1969, Les Stones, King Crimson, Blind Faith dans Hyde Park sans débourser le moindre centime.

Mais nous sommes en 2018 et la vie est aujourd’hui bien différente. Rassurez-vous, nous n’allons pas ouvrir ce débat philosophique ici aujourd’hui. Donc en ce 8 juillet, le soleil brille dès 6h du matin sur la capitale Britannique. Quel plaisir d’aller reconnaitre les lieux à la fraîche et de traverser Hyde Park au lever du jour pour une marche matinale d’une dizaine de kilomètres et de profiter ainsi de la magie du lieu sans être dérangé ! Impossible bien sûr d’entrevoir la scène à cette heure-ci du fait des nombreuses et hautes palissades bordant le site, mais déjà le nombre de portes d’entrée et de camion réceptionnant le matériel frappe le regard du curieux. L’après -midi, place aux concerts. Pour accueillir la dizaine de groupes annoncés, trois scènes sont réparties au travers du site. La plus prestigieuse avec ces faux arbres (très réussis d’ailleurs) est réservée aux grandes « vedettes » du jour. C’est ainsi que pour ce dimanche, seuls Gary Clark Jr, Steve Winwood, Santana et Eric Clapton eurent le droit de s’y produire. Arrivés vers 17h, nous passons un important dispositif de sécurité identique à celui d’une salle d’embarquement d’aéroport avec portiques etc… Une fois celui-ci franchi sans la moindre bousculade, il vous est fourni un petit bracelet en plastique qui vous ouvre l’accès au site selon la catégorie de place pour laquelle vous avez opté. Pour vraiment profiter du concert, je ne saurai que vous conseiller de prendre des places catégorie « Gold » ou « Diamond » malgré leur prix élevé, les places vendues comme entrées générales, donc à bas coût, se situant vraiment trop loin de la scène (environ une centaine de mètres) et offrent une visibilité réduite. A l’intérieur du site, tout est fait pour vous faire consommer, car un nombre incroyable de bars plutôt chics vous est proposé, avec de nombreux points de restauration et même la possibilité de profiter entre les groupes de vous allonger un moment sur des chaises longues, une coupe de champagne en main. Le planning de la journée comprenant l’ordre et les horaires de passage des formations est affiché à l’entrée et est scrupuleusement respecté à la minute près. Sur le plan de la visibilité, les places diamond vous permettent de vous positionner à une dizaine de mètres de la scène et de pouvoir ainsi « communier », en toute liberté, avec vos artistes préférés (mais quoi de plus normal, me direz-vous, pour une place payée un peu plus de 300€).

Incontestablement, sur le plan de l’organisation, cette journée fut parfaitement réussie, à défaut de posséder la magie des grands rassemblements tels que nous avons pu les connaitre par le passé. Tout récemment, British Summer Time a effectué un sondage auprès des spectateurs pour les interroger sur leurs préférences pour l’édition 2019. Ma réponse a été la suivante : America, The Doobie Brothers et The Eagles. La baie de San Francisco qui viendrait au bord de la Serpentine, cela aurait de l’allure. Qu’en pensez-vous ?

                                                                                                                                 Frédéric.