Otis Rush, Marty Balin: ces géants partis trop tôt !
Otis Rush-So Many Roads
Certaines fins de semaine sont malheureusement placées sous le signe des mauvaises nouvelles et à ce titre, celle concluant le mois de septembre aura été parmi les plus tristes, puisque, en l’espace de 48 heures, nous avons appris la disparition de deux légendes du blues et du rock : Otis Rush et Marty Balin.
Pionnier de l’âge d’or du Chicago blues dès les années 50, la carrière d’Otis Rush n’obtint pas, auprès du grand public, une reconnaissance à la hauteur de son talent. Gaucher, mais jouant avec une guitare pour droitier, sa voix plutôt soul, mélangée à des solos puissants et expressifs le virent très vite se faire un nom sur la scène de Chicago. Mais, sa traversée du désert des années 60/70 suite à l’échec commercial de son album » Mourning in the morning », pourtant produit par Mike Bloomfield et Nick Gravenites, conjugué à la perte d’intérêt du grand public pour le blues, lors de cette époque confinèrent sa musique à une diffusion plutôt marginale. Seules des apparitions avec Eric Clapton, Mick Taylor et quelques guitaristes de renom permirent d’espérer un retour au premier plan, qui ne vint jamais. Pourtant, ses passages dans les plus grands festivals comme celui de Montreux en 1986 furent acclamés par la critique. Otis Rush laissera l’image d’un guitariste puissant, doté d’une très forte personnalité et pour le grand public, il restera avant tout l’auteur de « Double Trouble » immortalisé par Eric Clapton dans la période où ce dernier jouait du blues.
Réussir à mettre en avant sa voix dans un groupe, ou le chant est principalement occupé par Grace Slick, est un véritable exploit et surtout la preuve que Marty Balin possédait beaucoup de talents. Rendu célèbre malgré lui, pour avoir été frappé sur scène par un Hells Angel lors du festival d’Altamont, mais surtout pour ses compositions de ballades et auteur, avec Paul Kantner, du superbe « Today » sur l’album « Surrealistic pillow », Marty Balin vit sa contribution aux œuvres de l’Airplane décliner au fil des années, ce qui l’amena à quitter le groupe en 1973 avant de replonger, deux années plus tard, dans l’aventure Jefferson Starship, dans laquelle il composa la pépite « Miracles » tirée de l’album « Red Octopus ». Après la dissolution du Starship, Marty Balin tenta une aventure en solo, guère couronnée de succès. Il travailla de manière épisodique avec Jack Casady et Paul Kanter dans l’éphémère formation KBC Band dans les années 80.
Otis Rush, Marty Balin, deux artistes qui auront, dans leur style propre, marqué une époque et qui nous manquent déjà terriblement. Heureusement, leurs œuvres musicales seront toujours là pour nous rappeler leur apport à notre passion.
Frédéric.
Jefferson Starship - Miracles (Audio)