Les salons du vinyle: sachons en conserver l'esprit !
Décidemment le vinyle redevient bien plus qu’une mode. Il est même partout et à peine, vous vous apprêtez à quitter un salon les mains pleines et aussi le portefeuille vide, que l’on vous distribue un tract vous informant du prochain se tenant la semaine suivante, une centaine de kilomètres plus loin, avec la promesse affichée de trouver les pépites souhaitées qui auraient pu vous échapper sur le précédent.
Tout ceci est bien beau et très tentant, encore faudrait il que le visiteur lambda ait les moyens de se déplacer et surtout, si cela était le cas, de pouvoir acheter et de se faire plaisir dans des conditions acceptables. La ville de Bordeaux est relativement bien pourvue en terme quantitatif de ce genre de manifestations, puisqu’elle en compte trois par an. Deux se tiennent au vélodrome du quartier du Lac et l’autre à Mérignac dans la salle nommée « Krakatoa » qui accueille régulièrement tout au long de l’année des groupes de rock, mais fort éloignés du style de ceux dont parle ce blog. Si d’après les échos d’amis lecteurs, le gros salon se tenant sur Paris ce week-end permettait aux visiteurs de se faire plaisir à moindre frais, ce n’était pas du tout le cas de celui de la banlieue Bordelaise ou certains tarifs pratiqués étaient non seulement élevés, mais aussi par certains moments purement scandaleux si le visiteur n’y prêtait pas attention.
Comment expliquer, en effet, que le tarif de certains vinyles variait du simple au double sur des stands situés à 2mètres d’intervalles et surtout que, misant peut-être sur un public composé de profanes et de gens crédules, certains exposants osaient vendre leurs précieuses galettes près de trois fois plus chers que dans les magasins traditionnels Bordelais. Vous souhaitez un exemple parmi tant d’autres, en voici un : Roy Buchanan « Loading Zone » que vous trouvez dans tous les commerces spécialisés de la ville pour 5€ était « lâché » à 18€ sur trois stands différents. Certains abusaient même carrément en vendant près de 25€, le premier King Crimson avec une couverture propre, au premier regard, mais recouverte de taches d’humidité et décollée, dès que vous jetiez un œil à l’intérieur. Ce même vendeur, ne doutant de rien, se permettait même d’afficher l’excellent lp « Shiloh » (premier groupe de Don Henley avant The Eagles) au tarif incroyable de 135€.
Fort heureusement, tous les vendeurs n’évoluaient pas sur ce registre-là, et il convient de féliciter, en particulier, l’un d’entre eux pour l’étendue de son offre oscillante entre 5 et 20€, ce qui m’a permis d’acquérir quelques petites merveilles à moindre frais.
Bien évidemment et plus que jamais de nos jours, le business est roi, mais il serait vraiment dommage que ces manifestations qui sont avant tout un incroyable lieu d’échange et de convivialité tournent à l’arnaque. Notre passion ne mérite pas cela.
Frédéric.
Le retour du vinyle / Salon du disque de Bordeaux (I-Télé)