The Who:" French tour 1974": La tournée de tous les excès !

Le dernier salon du disque de Bordeaux offrait, bien évidemment, la possibilité de vous faire plaisir en acquérant des précieuses galettes à des tarifs corrects, mais aussi, de manière fort amusante, la possibilité de se replonger dans certaines archives, grâce à un stand bradant des vieux numéros de Best, Extra et Rock et folk, journaux qui ont bercé notre adolescence et la toile n’existant pas à cette époque, qui nous permettaient d’être tenus au courant des prochains concerts et aussi de bénéficier de chroniques d’albums plus ou moins objectives, selon les affinités que nous entretenions avec le journaliste qui les rédigeaient. C’est donc ainsi, qu’avant de quitter le salon, les bras chargés de nombreux vinyles, mon attention se porta sur ce numéro 69 du journal Best, en date du mois d’avril 1974 et qui relatait principalement, sous la plume de Sacha Reins, les coulisses de la tournée effectuée par The Who au mois de février de la même année, avec pour point d’orgue, ce fameux concert de Toulouse auquel j’avais eu le privilège d’assister.

Comme il est amusant de se replonger dans une époque totalement délirante ou le jeune homme de 18 ans que j’étais alors, fantasmait sur ses idoles, avec l’insouciance de la jeunesse. Le récit de Sacha Reins est proprement hallucinant et 45 années après les faits, laisse littéralement pantois le lecteur et à ce titre la petite phrase de Roger Daltrey annonçant que Keith Moon allait tôt ou tard se tuer avec tous ses abus, prend littéralement tout son sens, lorsque l’on connait la suite de l’histoire qui allait se terminer 4 années plus tard pour ce fabuleux batteur. Si réellement, Sacha Reins n’a pas exagéré dans son récit, on se demande comment un être humain normalement constitué peut avaler autant d’alcool et de substances en un laps de temps aussi court. Si vous avez possibilité de lire l’article, vous allez être littéralement sidérés par le mode de vie du groupe en cette douce époque, sans conter le récit des saccages des chambres d’hôtels comme le Georges V de Paris.

 Mais, en ce mois de février 1974, l’actualité musicale était aussi occupée par de nombreuses sorties qui, par la suite, sont devenues des classiques du genre. Voici ce que proposait à la chronique, le journal Best : Lou Reed « Rock and roll animal », Mike Olfield « Tubular bells », Brian Eno « Here come the warm jets », Canned Heat »One more River to cross », Maggie Bell »Queen of the night », Van Morrison » It’s too late to stop now », Grace Slick « Manhole », Kevin Coyne » Larjory razor blade », Mountain » twin peaks », Commander Cody »Live from deep in the heart of Texas », Chick Churchill « You and me », Marshall Tucker Band » A new life », Johnny Winter « Saint and sinners », The Eleventh house « with Larry Coryell «  sans compter les premiers lp de rock allemand avec les réalisations de Faust, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel, Tarot et Nektar. Dans le même journal, au cours d’une passionnante interview, John Wetton nous présentait, en avant- première, le nouvel album de King Crimson « Starless and bible black » et la première place du hit- parade était occupée par l’album « Quadrophenia de The Who.

Tout ceci est une autre époque, me direz-vous non sans raison, en reprenant les termes d’une expression bien connue, mais quel plaisir de se dire que nous avons eu le privilège de la vivre. A nous de savoir conserver et transmettre son héritage.

                                                                                                                                Frédéric.

The Who - Baba O'Riley (Live At Charlton 1974)