Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
12 novembre 2019

Les salons du disque: vont ils tuer la poule aux oeufs d'or ?

3-Blues-funk-soul-XMR-0051-w2

Le soixantième salon du disque vinyle (et aussi du cd) de Bordeaux s’est donc achevé ce dimanche 10 novembre. Habituellement bi annuel, cet évènement, qui réunit à chaque édition plus de 2500 amateurs et collectionneurs, ne sera, semble-t-il, reconduit que sous la forme d’une seule et unique fois, sûrement à l’automne 2020. Autant exprimer les faits clairement et sans ambigüité, si, il n’y a strictement rien à reprocher à l’organisateur pour son formidable travail consistant à réunir un grand nombre d’exposants, l’acheteur ou le collectionneur (vous choisirez le terme qui vous convient au mieux), un peu au courant du niveau des prix des vinyles, est ressorti du vélodrome de Bordeaux lac avec un  sentiment de malaise, tant ceux pratiqués sur les différents stands étaient pour beaucoup à la limite du raisonnable, pour ne pas dire autre chose. Ce qui conduit à s’interroger fortement sur l’utilité et l’intérêt de ce type de manifestation.

Comment expliquer en effet une telle inflation des prix de vente en moins de six mois (date du dernier salon au même endroit) ? Comment se fait- il que les tarifs pratiqués sur beaucoup d’albums étaient largement supérieurs à ceux que l’on trouve toute l’année dans les magasins spécialisés de Bordeaux ? Pire, certains vinyles vendus sur les stands revenaient plus chers que si vous les commandiez sur Discogs, EBay et CD and LP, plateformes ou pourtant les montants des frais de port sont loin d’être négligeables.

 Si le collectionneur vient sur ce type de salon, c’est bien sûr pour essayer de dénicher la perle rare et cela peut avoir un prix, mais aussi pour essayer de réaliser de bonnes affaires financières. A ce rythme, la poule aux œufs d’or va être très vite tuée. Dans ce genre de manifestation, l’exposant, venu souvent de loin avec les frais qui en découlent, s’y retrouve essentiellement par le volume des ventes, qui doit compenser sa légère réduction de marge. Mais, afin de mieux cerner le phénomène, illustrons ces propos par quelques exemples, trouvés au hasard des stands (liste limitée à 3, mais non exhaustive) :

1)      L’album de Jefferson Airplane « Thirty seconds over Winterland » est passé en 6 mois, sur le même stand, de 15 à 35€. Pour comparaison, ce même Lp est disponible en pressage US d’origine en état EXC/EXC pour 17,98€, port compris sur CD and LP.

2)      L’excellent LP des Talbot Brothers, trouvable à 5€ dans tous les magasins de Bordeaux était lui vendu au prix ahurissant de 18€ au malheureux acheteur n’ayant pas pris le temps de s’informer.

3)      Comment est-il possible et est- ce sérieux de la part d’un vendeur, soit- disant professionnel, de proposer l’album de Chip Taylor « Last chance » avec une pochette moisie au prix exorbitant de 17€ ?

Attention cependant, il convient d’être aussi équitable dans son jugement, tous les stands n’obéissaient pas à cette logique. Certains vous proposaient même 5 vinyles pour 20€ avec des choix intéressants, certes avec une qualité discutable, mais à ce tarif- là, il est difficile d’être exigeant. D’autres vous proposaient des vinyles en excellent état pour 10€ l’unité et aussi quelques affaires méritant d’être mentionnées, comme ce plutôt rare The good old boys « Pistol Packin Mama », groupe éphémère fondé en 1976 par David Nelson et produit par Jerry Garcia vendu 12€, cet étonnant, par son excellente qualité, pressage Français de 1971 de Tommy, vendu 15€ ou bien cette merveille de Keith Jarrett « My song » réalisé sur le label ECM, en excellent état et bradée à 5€.

Vouloir promouvoir le disque vinyle au travers de genre d’événements est fort louable et il convient donc de féliciter à nouveau l’organisateur, mais une telle inflation dans les prix pratiqués est un frein incontestable à son développement. Dommage, car si le vinyle reste incontestablement ce support magique qui nous fascine tant, notre passion possède cependant un prix. Sachons la préserver.

                                                                                                                                       Frédéric.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
"au malheureux acheteur n’ayant pas pris le temps de s’informer"...... tu as tout dit Frédéric: il vaut mieux être un peu au jus dans le monde du vinyle!<br /> <br /> et comme dans la vraie vie il est interdit d’être un agneau au pays des loups
Répondre
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 316 455
Publicité