Les foires aux disques: affaire ou arnaque ?

Vous l’avez sans doute remarqué, il est devenu totalement impossible de passer à côté du phénoménal retour du disque vinyle. Il ne s’écoule pas une journée sans que les mérites, de ce formidable support, ne soient vantés sur tous les médias. Samedi 18 janvier, il a même conclu le journal télévisé de 20H de TF1. Maintes fois évoquées ici-même, les qualités de nos chères galettes rondes ne sont plus à décrire, tant elles sautent à l’évidence de toute bonne oreille musicale.

Et pourtant, malgré tous ces satisfécits, ô combien mérités, nous connaissons aujourd’hui le revers de la médaille, à savoir l’inéluctable inflation des prix de vente, posant ainsi de plus en plus de problèmes à celle ou celui qui souhaite compléter sa collection. Devant le succès croissant du support, les salons ou l’on doit, soit- disant, réaliser de bonnes affaires se sont multipliés au fil des années aux quatre coins de l’hexagone. Un site spécialisé les recensant s’est même créé pour l’occasion.

 Mais derrière cette belle et attrayante façade se cache un côté plus obscur, qui doit inciter l’acheteur lambda a beaucoup de méfiance avant de s’y rendre. Pour prendre un exemple tout récent, évoquons le salon du disque, qui s’est tenu le week-end dernier au Krakatoa à Mérignac, en banlieue Bordelaise. Ce charmant salon se déroulant sur deux jours offrait de nombreux stands, plutôt bien achalandés dans leur ensemble et couvrant tous les styles musicaux. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si le prix moyen des vinyles proposés n’atteignait pas les 20€/pièce, voire 30€ pour certains disques vendus dans des états plutôt discutables, ce qui les rend plus chers, par rapport un achat dans des magasins spécialisés de Bordeaux et pire en comparaison à un clic sur la toile sur des sites comme Discogs ou CD and LP, sites comportant d’importants frais de port. Autre petite supercherie, les vendeurs ont tendance à mélanger, dans leurs bacs, les vinyles d’origine et ces satanées nouvelles galettes 180 grammes, soit- disant audiophiles, et qui craquent dès le 3^ème passage sur votre platine, perturbant de ce fait la visibilité des tarifs et donc d’appréciation de ceux-ci.

Bien sûr, dans ce genre de salon, les exposants doivent faire face à d’importants frais de déplacement et de tenue de stand et donc forcément inclure ceux-ci dans leur prix de vente, mais il est permis de s’interroger sur l’intérêt réel de ce genre de manifestation, si l’on ne peut plus y réaliser de bonnes affaires. Certes, il est toujours possible d’acquérir un ou deux LP à prix cassé, si l’on souhaite se donner la peine de chercher, mais en continuant sur ce rythme inflationniste, la poule aux œufs d’or risque fort d’être tuée plus vite que prévue.

                                                                                                                                      Frédéric.