Wes Wilson: Le rêve californien s'est éteint !

Paper, Ink and Rock and Roll - A History of Posters #5 - The Poster Art of Wes Wilson

Son nom ne vous évoquera sans doute rien, à moins d’être un spécialiste des affiches de rock, mais il est pourtant étroitement associé à la plus belle époque du rock. Wes Wilson nous a quitté la semaine dernière et si vous ne le connaissez pas directement, vous avez dû vous attarder longuement sur ces affiches de rêve des grands concerts de San Francisco à la période dorée des sixties, car Wes Wilson les a toutes conçues. Né à Sacramento et arrivé au début du flower power, il inventa un style en totale osmose avec les mouvements psychédéliques et pour la paix de cette époque. Sa principale « marque de fabrique » était de donner l’impression que les lettres bougeaient et se mélangeaient, et d’ailleurs étaient parfois difficiles à déchiffrer pour le non initié, d’autant plus que les couleurs utilisés étaient celles que lui renvoyaient ses prises de LSD.

C’est ainsi qu’il couvrit les murs de San Francisco en illustrant tous les concerts de Bill Graham au Fillmore et de son concurrent de l’époque Chet Helms à l’Avalon Ballroom ou débuta sur la bay area une certaine Janis Joplin. Il fut également le dessinateur de l’affiche du tout dernier concert des Beatles, donné à San Francisco. Le succès de ses affiches fut tel que, après le summer of love, celles-ci connurent une reconnaissance mondiale, s’arrachant aujourd’hui dans leur impression d’origine à des prix dépassant allégrement les 5000 dollars. Devenues le symbole d’une époque extraordinaire, Wes Wilson connût les honneurs de les voir exposées au Metropolitan Museum of Art de New York.

Sélectionner une affiche, pour illustrer cet article, fût un choix extrêmement difficile, d’une part, vu leur nombre mais surtout d’autre part, pour la bonne et simple raison que celles-ci sont toutes plus réussies les unes que les autres. Après moultes réflexions, j’ai opté pour celle ci-dessus, car deux des mes groupes préférés y sont représentés. Mais pour faire mieux connaissance avec Wes Wilson, je vous invite à visionner la petite vidéo en tête d’article, ou il nous explique la conception de son art. Les brillants dessinateurs lecteurs de ce blog devraient se régaler en la parcourant.

                                                                                                              Frédéric.

Comments

[Claude1]

Un régal effectivement.

Plus qu'un dessinateur, Wes Wilson était un innovateur qui a su imposer son talent, décrié à ses débuts. Un style en rupture totale avec le classicisme en vigueur depuis des lustres aux States et outre-Manche, identifiable entre mille et qui bouleversa la donne.

John Mayall, graphiste à ses débuts dans la vie active, s'en inspira-t-il ? Peut-être si l'on s'en réfère, par exemple, à l'illustration de la pochette du LP “Bare Wires”.

Des lettres parfois difficiles à déchiffrer pour certains, certes, mais qui épousaient avec élégance le visuel donnant l'impression de se mouvoir en parfaite harmonie.