Eric Clapton, The Who, Aerosmith: retour sur des reports de tournées !

Comme cela était fort malheureusement prévisible, Eric Clapton vient de reporter à 2022, sa tournée Européenne prévue initialement pour le printemps 2021. Notre guitariste suit ainsi l’exemple de Aerosmith, The Who, Genesis, Elo et tant d’autres ayant dû renoncer à se produire estimant, avec juste raison, qu’il leur est impossible d’interpréter leur musique en plein air et dans des salles avec un public réduit, muselé et espacé et. A ce sujet, il convient de féliciter les directions du Hellfest, de Garorock et de quelques autres d’avoir refusé de se déshonorer en ne cédant pas à l’ignoble chantage d’une soit- disant ministre de la culture. Comme le dit fort justement l’organisateur de Garorock « « L’ADN de Garo, c’est la fête, les rencontres, le plaisir, la danse. Faire un concert assis, ça s’appelle une église, ce n’est pas Garorock ».

Mais au-delà de ces considérations philosophiques ou politiques selon le point de vue de chacun, il convient de nous attarder sur les conséquences de tous ces reports, car au-delà de la déception des fans de tous ces musiciens, c’est toute l’industrie des concerts qui est en train de rendre l’âme et peut- être pas seulement sur un plan financier. Bien sûr, en premier nos pensées vont surtout vers tous ces acteurs de l’ombre du spectacle (techniciens, salariés des salles et des festivals etc…), qui se retrouvent sans emploi depuis mars 2020, sans la moindre perspective d’espoir, mais aussi vers toutes celles et ceux travaillant pour des sociétés organisatrices (de Live Nation au petit passionné local prenant tous les risques financiers) dont la passion et le savoir- faire en matière de montage de spectacles sont aujourd’hui réduits à néant.

Car une fois, ce « truc » qui nous pourrit la vie depuis plus d’un an, reparti dans l’endroit d’où il est venu, une autre question se posera de manière inéluctable et celle-ci est encore plus préoccupante, il s’agit bien sûr de celle du retour du public dans les salles. Quelle aura été l’influence sur son futur comportement des campagnes de terreur au quotidien soigneusement orchestrées par les chaines d’information en continu ? Il est permis de s’inquiéter lorsque l’on voit des jeunes de 25 ans accepter sans broncher de se promener avec la muselière dans des rues pourtant désertes pour la simple raison qu’il leur a été ordonné de le faire. Ce public, dont la musique a tant besoin, acceptera- t’-il de revenir se coller sur le devant d’une scène pour « s’éclater » comme avant ? Bien malin, celle ou celui capable de répondre à cette question.

Franklin Delano Roosevelt clamait dans un discours peu de temps avant le début de la Seconde Guerre mondiale » la seule chose dont nous devons avoir peur, c’est de la peur elle-même ». Plus de 80 années après, cette phrase a conservé tout son sens.

                                                                                                                           Frédéric.