Charlie Watts: la musique est orpheline !

Ainsi donc nous nous réveillons ce matin sans lui. Depuis l’annonce de sa disparition hier soir, les hommages se sont multipliés et pour une fois les médias Français se sont montrés dignes et à la hauteur de l’importance de l’événement, puisque même le journal de 20h de TF1 s’est conclu sur un long et intéressant reportage sur le parcours musical de Charlie Watts.

Paul McCartney, Ringo Starr, Elton John et beaucoup d’autres artistes ont tenu à manifester, sur leurs divers comptes Twitter, leur émotion devant la disparition d’un musicien de grand talent et aussi d’un homme à la personnalité très attachante du fait de son éternelle décontraction et discrétion. Le site internet du groupe affiche en ce mercredi 25 août un immense portrait de notre batteur et aucune autre fonction dans son menu n’est accessible. Au moment ou sont écrites ces quelques lignes ni Ronnie Wood, mais surtout ni Keith Richards et Mick Jagger, compagnons de Charlie Watts depuis si longtemps, n’ont encore officiellement réagi à la disparition de leur ami. Leurs premières paroles seront bien sûr guettées par tous les fans du groupe et la question de l’avenir de celui-ci se posera inéluctablement dans les prochaines semaines, une fois la période de deuil terminée.

La tournée de septembre aux Etats Unis ne semblent pas à ce jour être compromise puisque le remplacement de Charlie Watts par Steve Jordan était acté pour les 15 dates. Il en sera tout à fait différemment pour 2022, année pourtant essentielle puisque coïncidant avec le 60^èmeanniversaire de la création de la formation ou quelques dates en France étaient envisagées. Avant tout, la première question qui va se présenter très vite, est-ce que le duo Jagger/Richards aura envie de continuer. Personnellement, je le souhaite vivement et autant pour les Who, la décision de Pete Townshend et Roger Daltrey de prolonger l’aventure après le décès de Keith Moon fût une énorme erreur du fait de l’importance du batteur dans le groupe, il en va différemment pour Charlie Watts, non par bien sur du fait de son talent incontestable et immense, mais de sa personnalité qui était plutôt effacée. Soyons franc, lorsque nous allions voir les Rolling Stones sur scène, il est difficile d’affirmer que c’était pour le batteur, contrairement aux Who, ou Keith Moon constituait une pièce essentielle du show.

Et puis, bien que certains esprits, conditionnés et égarés dans le climat de peur ambiante en ces temps troublés, affirment que l’on peut très bien vivre sans concert, il me parait au contraire essentiel que les nouvelles générations profitent, tant qu’ils sont encore parmi nous, du talent d’artistes tels que Mick Jagger et Keith Richards. Bien sûr, sans Charlie Watts, ces Stones 2022 ne seront plus tout à fait les mêmes, mais ils possèdent suffisamment de maitrise de la scène pour que le public arrive à mettre de côté sa nostalgie pendant deux heures. A ce titre, Eagles représente l’exemple à suivre. Même si, comme déjà évoqué, Glenn Frey est irremplaçable, l’arrivée et l’intégration de Vince Gill au sein du groupe constituent une incontestable réussite.

Mais il était impossible de ne pas terminer cette chronique sans rendre un hommage musical à Charlie Watts au travers de sa vraie passion : le Jazz. Retrouvons- le en 2012 dans ce superbe morceau, magnifiquement chanté par Bernard Fowler, qui séduira surement nombre d’entre vous. 

Merci monsieur Charlie Watts pour tout ce bonheur que vous nous avez procuré durant toutes ces belles années. Nous vous en serons éternellement reconnaissant.

                                                                                                                                     Frédéric.