Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
18 novembre 2015

Un soir: Un concert: THE EAGLES MAI 2014 ANVERS

Cela faisait si longtemps que je n’avais pas eu le plaisir de croiser Eagles sur scène. La dernière fois, c’était à l’automne 1976,  sous le soleil éternel de cette ville enivrante qu’est Los Angeles. Aussi, quand j’appris en septembre 2013, que, enfin, le groupe se décidait à venir effectuer une tournée en Europe, pour présenter son spectacle intitulé « History of the Eagles », un immense sentiment de plaisir s’est brusquement emparé de moi. Après tants d’années et de remous internes au groupe avec sa longue séparation, la magie des harmonies vocales venue de Californie allait enfin envahir l’Europe et je l’espérais, la France.  C’est donc avec une certaine nervosité que j’attendais la confirmation de la date du concert qui devait être donné à Bercy et qui permettrait ainsi de réparer l’injustice que constituait la non venue du groupe sur le sol de France depuis tant d’années, à l’exception d’un concert donné à Monaco, l’année précédente pour le mariage du prince Albert, mais qui était essentiellement réservé aux résidents monégasques.

 La publication du détail de la tournée, début octobre, présentait une mauvaise nouvelle, la France ne faisait pas partie du tour. Pour avoir le privilège de les voir, il fallait,  soit se rendre à Londres, soit en Belgique, plus précisément à Anvers, au palais des sports, le dimanche 25 mai 2014. Ne connaissant pas la Belgique, j’optais pour cette dernière date,  qui  offrait l’avantage d’effectuer un voyage relativement économique,  en complément de son aspect pratique,  puisque Anvers se trouve à deux heures de Thalys de Paris. En ce dimanche printanier du mois de mai 2014, le Thalys me dépose sans encombre et à l’heure, dans la splendide gare d’Anvers dont l’architecture et le côté 19éme siècle vous coupe littéralement le souffle. Les bagages déposés à l’hôtel, il était temps de prendre le métro pour rejoindre le palais des sports ou plus de 15 000 personnes étaient attendues pour communier avec  ce groupe légendaire. L’extérieur de la salle, située en bordure de rocade, n’est pas très hospitalier et ne se brille pas par son esthétisme et sa convivialité, si ce n’est quelques stands ou le public,  venu d’un peu partout des pays limitrophes, peut déguster une bonne bière,  tout en refaisant le monde en imaginant, ce qu’allait être le show. C’est donc, avec beaucoup d’appréhension sur la qualité de la salle et du son, que l’hôtesse me conduit jusqu’à ma place du 5éme rang au parterre. Et là, je dois avouer que mes doutes se sont vite évaporés, car si l’aspect extérieur est des plus quelconques, le design de l’intérieur et l’acoustique m’ont de suite rassuré et permis d’attendre 20h30, heure du début du show, totalement rasséréné. Une demi-heure avant le début du show  apparait sur l’écran, un message, peu courtois à mon goût,  suivi d’une annonce au micro et rédigé dans ces termes : Les Eagles interdisent toute photo, tout flash et tout enregistrement. Le message devient franchement pénible et irritant car il est renouvelé quatre fois en 30 minutes pour ceux qui n’auraient pas compris. Le groupe justifiant une nouvelle fois sa détestable réputation de ne penser qu’à l’argent. Quelle différence avec d’autres artistes aussi prestigieux,  tels que Crosby, Stills and Nash, Eric Clapton ou les Who pour ne citer qu’eux et qui acceptent sans aucun problème les quelques souvenirs que peuvent ramener leurs fans de leurs concerts. De plus, dans le cas ou certains n’auraient pas compris le message, une dizaine de « gros bras cravatés » s’installent sur les côtés de chaque allée, le long des vingt premiers rangs et scrutent chaque spectateur avec un regard inquisiteur. Nous sommes loin de l’esprit west coast censé être représenté par cette musique.  Vous l’aurez facilement compris à la lecture de ces lignes, le climat ambiant n’est pas des plus convivial quand à 20h30 précises, les lumières s’éteignent et Eagles rentre en scène.

Le tout début du concert se déroule dans une atmosphère très intimiste avec des lanternes faiblement allumées qui descendent du plafond. Glenn Frey et Don Henley pénètrent sur la scène en se tapant le poing et la main de manière très décontractée et leur sourire et la complicité qui semble les unir réussit à faire tout de suite oublier l’aspect un peu nauséabond des annonces et la présence des vigiles,  qui pourtant continuent à scruter nos moindres gestes. Ils reçoivent tous les deux une formidable ovation et sont visiblement très heureux de se retrouver ici.  Les premières notes acoustiques de « Saturday night » commencent à envelopper le palais des sports. Dès le deuxième morceau, cette chanson délicieusement country intitulée «  Train leaves here this morning », une autre légende les rejoint sur scène :  Bernie Leadon, en personne. Je dois avouer que j’ai eu du mal à le reconnaitre tants ses cheveux ont disparu avec les années, mais sa voix a su rester la même et est toujours aussi envoûtante. Suivirent les tubes : « Peaceful easy feeling », « witchy woman » avec l’arrivée de Timothy B Schmit et le formidable guitariste qu’est Joe Walsh, dont le visage parait bien fatigué, mais dont le talent reste intact. Le public est séduit par les harmonies vocales et par le show parfaitement préparé et exécuté. D’ailleurs, le groupe sait remarquablement communiquer avec lui entre chaque morceau,  en racontant des anecdotes et en se n’hésitant pas à se chambrer mutuellement. Le spectacle intitulé « History of the Eagles » reconstitue chronologiquement l’histoire du groupe et les tubes s’enchainaient les uns après les autres. Suivent l’un de mes morceaux préféré « Lyin Eyes », « One of these nights » et « take it to the limit » qui conclue la première partie ou chaque musicien est mis alternativement en valeur .Le groupe respire l’osmose et la cohésion.  Mon seul regret concerne le public que je trouve très froid et je ne peux m’empêcher d’imaginer  ce show aux Etats unis avec le public américain.  Qui sait, l’occasion me sera peut être donnée de les revoir une dernière fois, dans ce merveilleux pays qui compte tant pour moi.

Après un entracte de près de 20 minutes, le show repart de plus belle avec des tubes comme « I can tell you why » ou l’image de Timothy B Schmit se reflétant sur l’écran géant situé juste au milieu derrière la scène, est saisissante de beauté, suivirent ensuite « New Kid in town », deux chansons de Joe Walsh « In the city » et « life’s been good » ou ses qualités de showman en portant une mini caméra,  qui diffusait les images sur l’écran de la salle lui assurèrent un véritable triomphe qui fit lever pour la première fois (il était temps), l’austère et triste public du palais des sports. Cela faisait près de deux heures quinze que le spectacle, car il s’agit d’un véritable spectacle,  avait débuté et les tubes et mêmes les surprises avec le « funk 49 » de James Gang (ancien groupe de Joe Walsh) continuaient à s’enchainer les uns après les autres. Et au bout de 2h30 de show, et après l’interprétation ultra rapide de « life on the fast lane », le groupe nous dit : Thank You, Bye, bye. Enfin, toute la salle était debout. Il était temps !

Le premier rappel fut le tant attendu « Hotel California » qui est loin d’être mon morceau préféré du groupe, mais dont personne ne comprendrait qu’il ne soit pas interprété. Il fit chavirer de bonheur un public enfin réactif et je m’associais complètement à cette réaction. Le deuxième rappel vit deux morceaux s’enchainer. En premier, le remarquable « Take it easy », chanson composée par Jackson Browne et qui fût le tout premier tube du groupe, puis vint un de mes morceaux préféré de Jo Walsh « Rocky mountain way » avec un film démentiel qui défilait sur l’écran. Le fait d’être placé,  à peine à trois mètres de Joe Walsh me donnait l’impression d’être transpercé par l’énergie que sa guitare déployait. D’ailleurs, je chroniquerai prochainement certains de ses albums solo qui méritent vraiment le détour.

Ceux qui suivent Eagles depuis des années, savent que le groupe conclue toujours ces concerts par « Desperado » qui est ma chanson préférée. Anvers n’a pas fait exception à la règle. Don Henley s’avance seul sur scène et entame cette chanson a capella. Je ne dirai pas que j’étais venu uniquement pour ce moment, mais presque,  tellement celle-ci est liée à des souvenirs personnels de jeunesse dans ce merveilleux endroit qu’est la Californie. Emporté et bouleversé par la voix magique de Don Henley, les larmes d’émotion coulent sur mes joues. Le reste des musiciens vient progressivement le rejoindre et se fond littéralement dans l’harmonie du morceau.

Il est presque minuit quand le show cessa. 3 heures de spectacle total. Les petits tracas d’avant concert sur la prise de photos me paraissaient bien dérisoires comparé au moment extraordinaire que je venais de vivre et que je souhaite à tous d’avoir le bonheur de connaitre, au moins une fois dans leur vie.

                                                                                                                             Frédéric.

eagles anvers

eagles anvers 2

Publicité
Publicité
Commentaires
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 319 692
Publicité