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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
29 novembre 2015

Le début de l'aventure Beck, Bogert, Appice Bordeaux printemps 1973

Et mon histoire d’amour avec le rock se concrétisa pour la première fois, nous ne sommes plus quittés depuis ! C’est ainsi, que si je devais définir si on me le demandait, ce que fût mon premier concert et le début d’une histoire d’amour qui dure depuis plus de 45 ans. Que de chemin parcouru depuis tout ce temps, avec ses joies et aussi ses quelques rares, mais bien réelles déceptions. Tout a commencé aux alentours de mes 10 ans. A l’époque, mes parents m’avaient offert un petit transistor et plutôt que de faire mes devoirs, j’occupai mes soirées à le mettre sous mon oreiller et écouter Jean Bernard Hebey et son émission « Poste restante » qui fût la première à être entièrement consacrée à la pop music. Bien que cette période soit très lointaine, de nombreuses images sont restées gravées en moi comme celle ou je découvris la merveilleuse chanson de George Harrisson   « My sweet lord » allongé sur mon lit, le son du transistor plutôt bas, afin que mes parents qui m’imaginaient en train de dormir, comme tout bon adolescent de l’époque, ne viennent pas frapper à ma porte en me demandant de dormir sous prétexte que j’avais cours au lycée le lendemain et de faire taire cette satanée musique de drogués aux cheveux longs et crasseux. Mais c’était trop tard, cette fascination pour ces sons venus d’Angleterre et de Californie avait déjà  complètement envahi ma petite tête d’écolier pour ne plus jamais la quitter. A l’époque la France bien pensante de Pompidou était sous le charme de Mike Brandt, Sheila, Claude François et consorts, mais les échos du festival de Monterey, du flower power et de Woodstock avec ses substances avaient traversé l’Atlantique, et une partie de la jeunesse, à laquelle je commençais à appartenir , refusait obstinément de se soumettre au diktat musical officiel. Il ne se passait pas une journée sans que je découvre de nouvelles musiques, mais, il me restait encore une étape à franchir, à savoir la rencontrer en réel, ce qui fût fait pour la première fois au printemps 1973. A l’époque, âgé de 17 ans, je résidais encore chez mes parents et je me souviens avoir « négocié » longtemps avec mes parents pour obtenir une permission de minuit et de me rendre seul à l’Alhambra, charmante salle de 2000 places, située en plein centre de Bordeaux, qui est à présent transformée en résidence et qui n’a jamais été remplacée depuis. Il faut dire, au moment ou j’écris ces lignes, que la culture n’a jamais intéressé le maire de Bordeaux « droit dans ses bottes » plus préoccupé par son prestige personnel et par son éventuelle élection à la présidence de la république, que de fournir une salle de concert digne de ce nom à la jeunesse de sa ville, mais ceci est un autre débat.

Me voici donc en ce printemps 1973 (je n’ai malheureusement pas la date précise) devant cette salle ou se mélangent une foule composée de gens à cheveux longs et des odeurs de  produits encore inconnus pour moi. Je me revois encore rentrer dans la fosse pour être au plus près des musiciens et regarder tout autour de moi, fasciné par tout ce qui se passait. J’avais l’impression de rentrer dans cet univers que j’avais si longtemps imaginé à travers les émissions de radio et les magasines comme « Extra, Best et Rock and Folk » que je commençais à stocker dans ma chambre.  Les propos qui vont suivre vont manquer de précision et je m’en excuse d’avance, mais sont le témoignage de souvenirs qui remontent à mon esprit au fur et à mesure que j’écris ces lignes.

Le début du concert était programmé pour 21 heures et le groupe Français «  Triangle » était prévu pour assurer la première partie. A l’époque, débuter un concert avec une heure de retard était monnaie courante, c’est donc dans ces conditions que « Triangle » rentra sur scène et joua pendant environ une heure et ce n’est que vers 23h30  que Jeff Beck, Tim Bogert et Carmin Appice  pénétraient sur scène. Quel choc, j’étais à peine à trois mètres de musiciens prestigieux qui avaient tellement bercés mes oreilles depuis mon petit transistor et ma modeste petite chaine stéréo. Le groupe appelé BBA s’était à peine formé depuis quelques mois. Jeff Beck sortait d’une expérience avec les « Yardbirds » ou il avait remplacé Eric Clapton parti rejoindre John Mayall, Tim Bogert et Carmin Appice venaient du groupe de hard rock américain « Cactus » Ce soir là, le groupe avait joué intégralement son album intitulé BBA et je me souviens la fascination qui était en moi devant la puissance de la batterie de Carmin Appice et la dextérité du jeu de guitare de Jeff Beck. Je me revois, hocher la tête dans tous les sens sur « Superstition », danser lentement sur « Sweet sweet surrender », m’éclater en gesticulant sur « Lady ». Ce soir là fût comme une véritable révélation, je compris que plus rien ne serait comme avant et réalisa l’importance qu’allait prendre la musique dans ma vie.

Il était plus de 1 heure du matin lorsque le concert s’est terminé et 1 heure 30 au moment ou j’introduisais la clé dans la serrure de la maison de mes parents. J’avais la permission de minuit et mon père m’attendait dans l’escalier. Je vous laisse imaginer la suite.

                                                                                                                           Frédéric

BBA 3

bba 2

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Commentaires
8
Bonjour,<br /> <br /> Je viens de "tomber" sur votre blog. En ce qui me concerne et en qualité d'ex-parisien, le concert BBA qui devait se dérouler au Châtelet à Paris et que nous attendions tous avec fébrilité, n'a jamais eu lieu. Le groupe avait près d'une heure 1/2 de retard après une maigre prestation de Triangle et ça a dégénéré : le public a commencé à lancer des tas de trucs sur la scène où le matos était installé. Le rideau métallique du théâtre s'est abaissé ce qui a rendu les gens encore plus agités et nous avons été évacués par les CRS appelés en renfort avant que cela ne tourne à l'émeute...<br /> <br /> Je n'ai donc pour souvenir que mon billet de concert qui n'a jamais été remboursé évidemment... Mon argent de poche en a pris un coup :-)<br /> <br /> J'avais 17 ans... et maintenant 67 mais avec une passion jamais éteinte pour la musique et comme vous, le transistor sous l'oreiller, Jean Bernard Hebey, Georges Harrison... Pour mémoire, à l'époque 1972/73 on pouvait entendre l'indicatif de "Poste restante" extrait du morceau "Electric Funeral" de l'album "Paranoïd" de Black Sabbath. Le premier indicatif était dû à un groupe français qui n'a pas duré: le Système Krapoutchik.<br /> <br /> Ca rappellera des souvenirs aux lecteurs de Rock & Folk Best, Extra ou Pop Music Hebdo...
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R
Bonjour,<br /> <br /> Je serai malheureusement incapable de vous répondre. J'habitais et habite toujours Bordeaux.<br /> <br /> Le concert de Bordeaux était le 26 novembre 1973. Je n'ai pas retrouvé trace du concert de Lille.
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A
BBA ont aussi joué à Lille ou au sud très, très proche de Lille. Mais où exactement.?<br /> <br /> Merci.
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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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