EARL AND THEM: L'OURAGAN VIENT DE L'ARKANSAS !

Vous êtes vous déjà interrogés pourquoi vous souhaitiez parler d’une musique ou d’un disque  plus qu’un autre ? En choisissant, en ce jour de Noël, de vous faire partager l’émotion, qui a été la mienne à l’écoute de ce torride album live du groupe « Earl and Them », j’éprouve le ressentiment de toucher au but de ce blog, qui est non seulement d’effectuer  un témoignage sur mes divers coups de cœur, mais qui consiste  surtout,  au plaisir de vous faire partager les quelques connaissances musicales que j’ai pu acquérir jusque là, en vous présentant sous certains aspects, bien sur, des artistes et des albums connus, mais également de promouvoir  des musiciens hors pair qui ont émergé dans la période dorée des seventies et qui continuent à nous régaler, bien que ne bénéficiant pas de la promotion, que pourtant leur talent mérite. Et puis, j’estime que les pépites sont suffisamment rares de nos jours qu’il serait égoïste et regrettable de ne pas les faire partager au plus grand nombre.

Dans ma chronique du 9 décembre dernier, je vous présentais dans le détail, la discographie du groupe Cate Brothers, venu de l’Arkansas, vous savez, ce petit état paumé dans le middle East des States, dont Bill Clinton a été pendant très longtemps le gouverneur, avant de devenir président des Etats Unis. Des frères Cate, seul Earl continue à consacrer la plus grande partie de son temps à la musique. C’est ainsi qu’il a fondé au début de la récente décennie un groupe entièrement composé de musiciens de l’Arkansas, tous passionnés de rythm’n blues et de rock sudiste dont voici la composition :

Earl Cate, qui avant de former Cate Brothers a évolué avec The Band, Crosby stills and Nash, Bo Diddley, Little Feat, Fleetwood Mac.

Jason Davis, qui de par sa formation blues, a montré ses talents de guitariste avec Buddy Guy et a possédé son  propre groupe avec lequel il a écumé les clubs du sud des States.

Terry Cagle, neveu de Levon Helm, illustre batteur de The Band, a usé sa batterie pendant 15 ans avec Cate Brothers avant de participer au début des années 80 à l’éphémère reformation de The Band.

John Davies qui a été le bassiste attitré de la dernière période de Cate Brothers.

Vous l’aurez compris, tous nos amis sont issus de l’Amérique profonde et pour renforcer l’authenticité de l’album, il fallait bien sur qu’il soit enregistré devant un public restreint mais chaleureux,  dans un coin perdu, aux fins fonds de l’Arkansas : Fayetteville. Je vous invite à vous pencher attentivement sur la photo jointe à cette chronique. Que pensez- vous de l’aspect extérieur de club ? Ne trouvez vous pas qu’elle respire l’Amérique profonde, avec en plus sa voie de chemin de fer qui longe la façade du club ? N’éprouvez vous pas l’impression de vous trouver dans un film ou le héros, après avoir passé la journée sur la route, vient siroter une bière en écoutant la musique country diffusée par le juke box  et draguer la serveuse, au superbe décolleté, qui rêve qu’un aventurier  l’emmène vers les lumières de la Californie et surtout de s’évader de ce coin perdu ?

En ce 17 mai 2013, nos quatre amis décidèrent de déboucher le flacon et de nous livrer une production torride inspirée par l’ensemble des racines musicales qui ont fait le rock Américain. C’est ainsi qu’ils nous interprètent des compositions de John Lee Hooker, Bill Withers, Robert Cray, Chuck Berry, Mick Jagger et Keith Richards (période Exile) et Robbie Robertson (The Band), mais en les adaptant à leur propre style dont la patte du génial Steve Cropper (guitariste d’Otis Redding) et qui vient tout droit du rythm’ n blues en est l’inspiration. Rejoints sur scène par le guitariste Jimmy Thackery et le saxophoniste David Renko, le groupe nous livre une production à la fois soul, rock teintée d’un peu de country mais surtout d’un rythm n ‘blues endiablé, débordant de swing et de chaleur, le tout avec une cohésion qui vous bluffe littéralement pendant les deux heures de l’écoute.     

Vous aimez Little Feat, Allman Brothers Band, B B King et tout ce qui touche au blues ? Vous allez découvrir un groupe hors du commun qui va user très vite vos semelles de chaussures. Avant d’acheter une nouvelle paire, gardez assez d’argent pour vous offrir ce « Live at Georges’s Majestic Lounge » qui mérite bien plus que sa confidentielle diffusion.  Il est d’ailleurs bien plus économique de le commander directement sur le site du groupe : www.earlandthem.com que dans les circuits traditionnels.

Joyeux Noël  à tous et que le rock des seventies perdure à jamais dans nos vies !

                                                                                                                              Frédéric.