GLENN FREY: LA WEST COAST PLEURE !

Cela fait deux jours qu’il nous a quitté et les hommages de la planète rock pleuvent de partout. Le décès de Glenn Frey laisse un vide incommensurable et pour tout vous dire, si écrire une chronique quotidienne est pour moi un réel plaisir, le choc de cette nouvelle a été tel qu’il n’était guère évident de reprendre la plume, mais comme le disent très justement les américains « The show must go on » et d’ailleurs, vu la personnalité de Glenn Frey, je ne suis pas certain de son souhait de voir la vie s’arrêter avec sa tragique disparition et serai plutôt enclin à penser le contraire. Il est d’ailleurs significatif de constater, une nouvelle fois, la différence de traitement de cette nouvelle entre les médias Français et Américains. Si les premiers se contentaient d’un maigre entrefilet et de quelques très brèves images d’archives, les seconds, à l’image de CNN, n’hésitaient pas à bouleverser leur programme pour rendre à ce géant du country rock, l’hommage que son talent méritait, car aujourd’hui c’est toute la west coast qui pleure la disparition de l’un de ses plus grands représentants.

Les biographies de Glenn Frey ont été particulièrement nombreuse depuis mardi et certaines d’entre elles très fournies, je m’abstiendrai donc d’ajouter la mienne et me contenterai de quelques images glanées au cours des années. Mon premier contact avec Eagles fut un concert extraordinaire à Los Angeles en 1977. L’album « Hotel California » était sorti un an plus tôt et Don Felder appartenait encore au groupe ainsi que Randy Meisner, mais déjà se dégageait le charisme de Don Henley et Glenn Frey qui apparaissaient comme les véritables leaders du groupe. Le début de l’histoire de ce dernier est d’ailleurs un véritable conte de fée et constitue un vrai symbole du rêve californien. Songez, voici quelqu’un, tout droit venu de Detroit, qui a passé son temps à tourner avec Bob Seger, qui débarque à Los Angeles, sans le sou, qui s’installe chez Jackson Browne ou il fait la connaissance de Don Henley avant de tourner avec Linda Ronstadt et qui trouve le temps de nous écrire les plus belles ballades de l’histoire du country rock comme « peaceful easy feeling », « Tequilla sunrise » et l’immortel « Desperado » qui est à mes yeux la plus belle chanson du groupe.

La seconde image qui me vient à l’esprit est plus récente puisqu’elle date du 25 mai 2014 et sera la dernière que je garderai de cette légende. Le show intitulé « History of the Eagles » est, il faut hélas écrire maintenant était, un spectacle comme seuls les Américains savent nous offrir à savoir un show de plus de 2H45 retraçant toute l’histoire du groupe et quand on songe que celui-ci a été donné quasi quotidiennement pendant plus de deux ans, aux quatre coins du monde (sauf en France comme d’habitude) par des gens de plus de 65 ans, cela laisse vraiment rêveur. Ce soir là, le palais des sports d’Anvers fit un véritable triomphe au groupe et les multiples anecdotes contées par Glenn Frey firent souvent rire le public avec pour point d’orgue un mémorable duel de guitares avec Joe Walsh.

Que la vie est cruelle, qu’il est difficile de se dire que le site du groupe Eagles ne comportera plus de tournées. Aujourd’hui le country rock pleure la disparition de se son plus grand ambassadeur. Il nous reste la magie de ses chansons qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires.

                                                                                                                                                   Frédéric.