CARLOS SANTANA: LE FILLMORE EN EBULLITION
Au mois d’avril, doit sortir l’album très attendu Santana 4, qui nous est présenté comme la suite du fabuleux Santana 3. Pour patienter, il me parait intéressant de replonger dans les archives du groupe jusqu’à la période « Borboletta », car à mon grand regret, la suite de la carrière musicale de cet immense guitariste n’a été synonyme que de déceptions, car sa musique a vite tourné en rond pour ne pas dire autre chose. Enregistré une année plus tôt que Santana 1, l’album « Live at the fillmore 68 » est passionnant à plus d’un titre.
En premier lieu, il convient de saluer la qualité de l’enregistrement, sans aucune faille pendant les deux heures que durent l’écoute de l’album. Un peu à l’image du superbe coffret de Jimi Hendrix, enregistré au même endroit et sorti il y a trois ans, nous avons peine à réaliser que ces enregistrement datent de presque 50 ans tellement le son est incroyablement bon.
Sur le plan musical, ce qui est le plus important, nous assistons aux tous débuts de la formation qui sera connue par le grand public au travers du film « Woodstock ». Après s’être appelé The Santana Blues Band et avoir écumé pendant les deux années précédentes les différentes salles de la baie de San Francisco, Carlos Santana apparait ici avec le concept de sa future formation composée de David Brown à la basse, Marcus Malone aux percussions, Bob Livingstone à la batterie, Greg Rolie au piano et à l’orgue et bien sur le maître lui-même à la guitare. La principale différence avec les albums qui suivront et même avec le live « Lotus » paru sept années plus tard porte sur deux choses. La première est la longueur des improvisations, très à la mode à cette époque. Chacun des musiciens est parfaitement mis en valeur par de brûlants solos. La deuxième est que nous retrouvons un Carlos Santana, et c’est fort agréable, très influencé par le blues au point de nous livrer une extraordinaire version de « As the years go passing by » avec un solo de guitare torride que n’aurait pas renié Albert King sur ce morceau qu’il a contribué à populariser.
Autre aspect très agréable de cet album, il sonne frais et la flamme du groupe est intacte. Si les improvisations sont multiples, elles possèdent ce côté spontané et rafraichissant qu’a perdu le groupe à partir de 1976. Greg Rolie nous démontre toute l’étendue de son potentiel aux claviers et David Brown est tout simplement éblouissant à la basse tout au long de l’album.
Vous l’aurez compris, l’écoute de ce disque constitue un excellent apéritif en attendant le 15 avril, jour programmé de la sortie de Santana 4 avec pour point d’orgue un formidable concert le 13 avril au Madison Square Garden de New York City. L’attente sur ce disque étant immense de la part de tous les fans de la première heure, j’espère juste que celle-ci n’est pas trop forte. Vivement le 15 avril !
Frédéric.