Il a ouvert ORANGE 1975: JESS RODEN !

24 mai 2016

Vendredi 15 août 1975, 19 h15, le théâtre antique d’Orange est plein à craquer pour 3 jours d’un festival présenté, à tort ou raison, chacun jugera, comme le Woodstock Français. Des groupes prestigieux sont annoncés, mais c’est à un chanteur guitariste Britannique relativement peu connu que reviendra le redoutable honneur d’ouvrir les festivités.

Et pourtant, la carrière musicale de Jess Roden mérite que l’on prenne le temps de s’y arrêter. Né en décembre 1947, il fut, très jeune, influencé par la musique soul, ce qui le fit rejoindre au milieu des années 60 la formation d’Alan Bown ou il chantait une musique rock fortement teintée de blues et de soul et ou il resta un peu plus d’une année avant d’être remplacé par Robert Palmer.

1970 marqua un premier tournant avec la formation de son propre groupe appelé Bronco qui connut un certain succès en assurant les premières parties de formations appartenant au formidable label, qui a tant apporté à notre musique, Island records. C’est ainsi que le groupe connut un certain succès lors de concerts de Traffic, Free, Mott the Hoople. Sa voix puissante fut ensuite sollicitée pour l’enregistrement du premier album solo du regretté Jim Capaldi, mais aussi par Paul Kossoff pour l’album « Back street Crawler » chroniqué ici même la semaine dernière. Mais en 1973, ce sont deux géants de la musique qui firent appel à lui John Densmore et Robby Krieger pour prendre part dans la formation qu’ils venaient de créer : The Butts Band. Le plus incroyable est que Jess Roden avait d’autres projets pour son groupe Bronco, mais est il possible de résister à l’appel d’ex membres des Doors ? La formation, montée à la va vite ne dura que le temps d’une tournée US et Anglaise, mais eut le mérite de donner un sacré élan à la carrière de Jess Roden et en 1974, c’est Island records qui lui proposa de fonder son propre groupe qu’il nomma tout simplement Jess Roden Band. C’est donc avec cette formation qu’il se produisit en août 1975 en ouverture du festival d’Orange ou il sut séduire le public par sa puissante voix poussée par une rythmique à très forte coloration funky avec des reprises des Temptations et même du « lies « de JJ Cale adapté en soul.

Curieusement, il ne profita pas de cet élan, décida de s’installer à New York, de créer un nouveau groupe qui ne marcha guère et il commença à délaisser progressivement la musique pour se consacrer à sa seconde passion les arts graphiques ou il connut un certain succès. Aujourd’hui, il lui arrive d’apparaître de temps en temps sur la scène d’un club New Yorkais pour le plus grand bonheur de tous.

Sa discographie, de plus en plus difficile à se procurer, commence à prendre une certaine valeur. Si l’occasion se présente à vous de vous la procurer à des conditions abordables et raisonnables, n’hésitez pas, sa voix chaleureuse ne pourra que vous séduire.

Frédéric.