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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
2 juin 2016

GRAHAM NASH à La Cigale: Un concert pour l'éternité !

Rares sont les moments de fusion complète entre un artiste et son public. Cette sensation de totale plénitude et d’osmose ne se rencontre que trop rarement et quand elle intervint, elle laisse sur le spectateur un souvenir impérissable. Cette impression de bonheur total, si difficile à atteindre s’est présentée ce dimanche 20 mai 2016, dans la charmante salle de la Cigale, boulevard Rochechouart à Paris à l’occasion du concert de Graham Nash. Mais revenons au commencement de cette soirée qui restera gravée à tout jamais dans la mémoire de tous les spectateurs présents.

Les tragiques attentats du 13 novembre dernier ont changé beaucoup de choses dans l’organisation des concerts. C’est ainsi que le public est maintenant soumis à une fouille complète avec une palpation bien compréhensible et totalement justifiée au demeurant. Seulement, celle-ci a des conséquences sur le déroulement d’un événement si jamais beaucoup de spectateurs conservent leur habitude de se présenter à la salle au dernier moment, elle perturbe considérablement le show car soit l’artiste respecte son programme et commence à l’heure et prend le risque de débuter son spectacle devant un parterre à moitié vide comme ce fut le cas pour Graham Nash, soit il décide de laisser se remplir la salle et de commencer son show avec 1h15 de retard comme l’a fait Paul McCartney le lendemain à Bercy, le temps que chaque spectateur puisse rentrer. Ces mesures étant appelées à perdurer, il serait bon que de nouvelles habitudes soient prises par les spécialistes de l’arrivée à la  dernière minute afin de ne pas perturber le bon déroulement des shows en gagnant le siège qui leur a été attribué. Après cet aparté nécessaire, revenons maintenant au spectacle grandiose que nous a offert Graham Nash.

Il est assez amusant de constater que ce sont toujours les mêmes têtes que l’on croise lors de ce type de concerts. C’est ainsi que fleurissait une multitude de T.shirts à l’effigie de CSN et que l’on pouvait éprouver l’impression de se retrouver en septembre dernier lors du concert de ces derniers à l’Olympia et donc ainsi de retrouver des gens que l’on avait croisé tout récemment.  Pour tout vous dire, j’éprouvais une certaine interrogation par rapport au spectacle qui allait être proposé, car si je ne compte plus le nombre de concerts de CSN auxquels j’ai pu assister, je me demandais ce qu’allait pouvoir donner un concert du seul Graham Nash juste accompagné du guitariste Shane Fontayne, tout en étant impatient de découvrir une nouvelle facette d’un musicien pour lequel j’ai toujours éprouvé une immense admiration. A 19 heures, devant un public tout aussi admiratif que moi, Shane Fontayne et Graham Nash, pieds nus comme à son habitude, pénétrèrent sur la petite scène de la Cigale. La chaleur humaine que sait dégager notre songwritter permit immédiatement au public de rentrer dans l’univers qui  proposé. A 74 ans, sa voix est toujours aussi saisissante et sait provoquer ce frisson magique sur un répertoire composé essentiellement de chansons que le public connaissait par cœur.  Très vite, les interrogations du départ s’évaporaient pour laisser la place à une véritable séduction et un enchantement qui gagna très vite l’ensemble de la salle. Les applaudissements saluant chaque morceau se faisaient de plus en plus nourris au point qu’à un moment Graham Nash, visiblement très ému par le triomphe qu’il était en train de provoquer, nous demanda de nous arrêter d’applaudir afin de pouvoir reprendre le cours normal son spectacle. Et pourtant, ces applaudissements reprenaient de plus belle à la fin de chaque titre interprété tellement nous étions subjugués par la qualité incroyable des harmonies vocales dignes du meilleur CSN et aussi par le talent de guitariste de Shane Fontayne. D’ailleurs, il convient de s’arrêter un peu sur ce dernier que nous avions pu découvrir lors des concerts de CSN ces dernières années. Noyé dans l’ensemble, il n’avait pu nous montrer les facettes de son immense talent qui nous est apparu au grand jour lors de cette soirée inoubliable et sa complicité avec Graham Nash renforce considérablement l’osmose incroyable qui a unie acteurs et spectateurs de cet incroyable concert.

Le répertoire est bien sur composé des standards attendus comme « Our House », « Chicago »  avec des sommets incroyables comme cette version de « blackbird » ou la finesse et la sensualité des harmonies vocales sont littéralement stupéfiantes, mais aussi de chansons de »This Path Tonight », son dernier album. L’ambiance montait crescendo et le public se levait systématiquement à l’issue de chaque morceau et la personnalité de Graham Nash s’ouvrait de plus en plus et ses anecdotes provoquaient l’hilarité du public. Ce fut le cas, lorsqu’ il nous narra comment était née la célèbre chanson « Cathedral ». Savez vous, que le thème de celle-ci lui est venu lors d’une visite d’un cimetière en pleine campagne anglaise alors qu’il était sous l’effet du LSD  et qu’il a pu  composer cette chanson en moins de 15 minutes ? Toujours fidèle à ses engagements de paix dans le monde, Graham Nash n’hésite pas à mettre le public en garde contre la possible arrivée au pouvoir de Donald Trump qui représente, je le cite, » un danger pour le monde ».  Paradoxalement, alors que le trio est officiellement en arrêt, il fait de nombreuses allusions à ses aventures avec CSN et parle de David Crosby sans la moindre animosité, ce qui, si l’on est optimiste, laisse un espoir pour revoir un jour le trio sur scène.

Le concert s’achève après presque deux heures de show sur quatre rappels qui auraient pu être multipliés par deux si notre songwritter en avait eu la possibilité physique. Le public, debout, lui faisant une interminable standing ovation qui visiblement l’émouvait considérablement. Et comme pour tous les concerts de CSN, c’est sur l’immortel « Teach your Children » repris en chœur par toute la salle que se conclu ce concert d’anthologie.

Souhaitons que l’avenir nous permettra de revoir encore une fois cet immense artiste soit en solo ou avec ses compagnons Stephen Stills et David Crosby. Quoi qu’il en soit, il restera, pour toutes les personnes présentes ce soir là, à la Cigale,  un moment exceptionnel de communion et de bonheur unique  qui ne pourra jamais s’effacer de la mémoire de tous ceux qui ont eu la chance de le partager.

Merci encore, monsieur Nash, de nous avoir permis de vivre cela.

 

                                                                                                                Frédéric.           

graham nash

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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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