Les albums oubliés de l'été: EMMYLOU HARRIS: "Last date"

19 juillet 2016

Faire un choix au milieu de l’immense production d’une des plus grandes artistes de la country n’est guère aisé. Pourtant, celui est venu relativement naturellement et s’est quasiment imposé immédiatement au grand amateur du genre que je suis. Raconter la vie d’Emmylou Harris, la plus ravissante country girl du monde serait trop long dans le cadre de ce simple éditorial qui n’a pour but que de vous permettre de redécouvrir des trésors musicaux enfuis au fin fond de nos discothèques.

Enregistré live avec le hot band au grand complet dans divers endroits de la Californie dans le cadre de sa tournée en 1982, cet album intitulé « Last date » est le dernier qu’elle nous a livré en tant que country girl pure et traditionnelle avant que Daniel Lanois ne lui impose de prendre le virage d’une chanteuse à thème, dans un style éloigné de la country et qui, selon mon opinion, ne lui convient guère, bien qu’il fut marqué par l’immense succès commercial de l’album « Wrecking Ball » et qu’elle entretiendra pendant une dizaine d’années avant de revenir pour notre plus grand bonheur à ses racines en particulier grâce à l’influence de Rodney Crowell.

Mais revenons à ce « Last date », objet de cet éditorial qui nous permet de retrouver toute la chaleur de l’Emmylou de ses débuts, celle dont la beauté sauvage rendait fou amoureux les jeunes hommes de 20 ans que nous étions, celle que nous rêvions d’écouter autour d’un feu de camp, avec pour l’accompagner sa seule guitare acoustique, au milieu des immenses plaines de l’Ouest, celle qui officiait avec le regretté Gram Parsons et qui avait illuminé le film de Martin Scorcese « The last Waltz » consacré au concert d’adieu du Band. Dans la lignée de son célèbre album « Elite Hotel », Emmylou dégage tout au long de l’écoute de cet opus une pêche incroyable, nous invitant tour à tour à danser et nous plongeant littéralement sous le charme de sa voix de cristal dans des ballades qui sont de véritables invitations au voyage.

Curieusement, lors de sa sortie, cet excellent album n’a pas connu le succès qu’il aurait mérité. La raison tient essentiellement au fait qu’au début de la triste décennie 80 sur le plan musical, apprécier la country était un phénomène plutôt mal perçu noyé par l’apparition des premiers clips qui ont fait que le public se détournait petit à petit de la qualité pour ne se concentrer que sur l’aspect visuel au grand désespoir des puristes.

36 années plus tard, un phénomène de réhabilitation de cette musique et des artistes féminins la représentant commence à se faire sentir auprès d’un public plus jeune, témoin celui qui assista au superbe concert de Lucinda Williams donné il y a peu à Paris. Et si nous associons à celui-ci Emmylou Harris ?

Frédéric.