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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
23 septembre 2016

Cate Brothers: Et les blancs se mirent à jouer de la soul !

 Le blues et la soul joués par des blancs ! Voici une équation qui peut sembler impossible et pourtant… S’il est effectivement difficile de concevoir la musique de James Brown interprété par quelqu’un d’autre que lui, dès la fin des années soixante, plusieurs musiciens s’essayèrent avec plus ou moins de bonheur à l’exercice. Peu connu du grand public, malgré un rôle important dans le film « Blues Brothers » Steve Cropper est de ceux-là.  Très rapidement repéré par la célèbre maison de disque Stax, il intégra comme guitariste la formation de Booker T and the M.G’s, formidable groupe de rythm n’ blues qui connut un succès planétaire avec le morceau Green Onions.

A peu près à la même époque, aux fins fonds de l’Arkansas, deux frères Earl et Ernie Cate, séduits par ce son, trainaient dans les clubs de l’état avec leur guitare et leur piano et essayaient de vivre de leur passion avec des petits contrats hebdomadaires. A la fin des années soixante, la chance leur sourit enfin avec la rencontre qui allait tout changer. En effet, ils firent la connaissance de Ronnie Hawkins et de Levon Helm qui venaient de rejoindre The Band. En 1975, ce dernier, séduit par le potentiel des frères Cate utilisa ses relations pour les présenter à une importante maison de disques Asylum Records et parla d’eux à Steve Cropper, qui conquis par le projet et le côté puriste, mais original de leur musique décida de produire leur premier disque.

Quand fin 1975, dans le magasin de disques ou je travaillais, nous écoutâmes pour la première fois l’album intitulé, tout simplement Cate Brothers, nous fûmes de suite séduit par le swing dégagé. A l’époque, vague disco oblige, nous recevions tous les jours des daubes sans intérêt destinées aux discothèques. Cet album proposait enfin une musique soul de qualité, mais surtout débordait de chaleur, de swing, de puissance, le tout orchestré par des musiciens hors du commun. Il faut dire que Levon Helm et Steve Cropper, non seulement ne se contentaient pas de jouer sur la majeure partie des morceaux avec les frères Cate, mais avaient amené avec eux le gratin de l’époque tels que le batteur d’Elton John Nigel Olsson, le pianiste David Foster et le bassiste Klaus Voorman qui accompagna maintes fois les Beatles et John Lennon dans sa carrière solo. Les morceaux enlevés se succédaient aux ballades, le tout avec un ensemble terriblement dansant comme le titre phare de l’album « Union Man ». 

Suivirent quatre autres réalisations toutes aussi réussies, enlevées et sur lesquelles vous allez user très vite vos semelles de chaussures en tapant du pied tellement celles-ci sont puissantes et donnent une furieuse envie de danser. La fin de la décennie 70 correspond à la perte d’influence de cette musique auprès des radios qui la promouvait au profit de l’horrible son bande FM qui marquera le néant musical que furent les années 80 et 90 et malheureusement Cate Brothers sombra dans l’oubli comme beaucoup de groupes de qualité. Le seul, dans ce style musical, qui réussit à surnager fut Average White Band. Au tout début des années 80, Earl et Ernie Cate rejoignirent brièvement The Band que venait de délaisser Robbie Robertson. Il en ressortit en 1983 un enregistrement public à Tokyo plutôt réussit mais qui n’est pas non plus transcendent. La période qui s’en suivit correspond à une lente mais inexorable traversée du désert avec peu de contrats et une compilation pour seule réalisation discographique.

En 1999, une éclaircie survint avec la sortie d’un album enregistré live en Arkansas et à l’écoute de celui-ci, il est facile d’imaginer ce que devait être le show d’un tel groupe. Car ce disque est torride, de la première à la dernière note. Non seulement, le groupe interprète toutes ses principales compositions, mais aussi une de Tony Joe White pour terminer sur une version diabolique de « All along the watchower » de Bob Dylan dont vous aurez du mal à vous remettre tellement elle vous secouera.

Les nouvelles actuelles du groupe se font rares. Un disque intitulé Malibu Session qui date de 1982 et sorti en 2014, pas de tournée. Leurs anciens albums commencent à valoir un certain prix sur le marché de l’occasion.  Earl Cate tourne en solo et vient de sortir un album live .Si par miracle, en fouillant dans les bacs des disquaires, vous trouvez un disque de Cate Brothers, je vous engage à le prendre sans même l’écouter. Je vous garantie la satisfaction et un moment de swing unique et aujourd’hui si rare. 

                                                                                                                                Frédéric.

cate brothers

CATE BROTHERS Union Man (#24 USA) 1976 HQ

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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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