JOHN MAYALL "Talk about that" ! Comment fait il ?

Quelle est sa recette ? Il est autorisé de s’interroger car il est certain que beaucoup d’entre nous aimeraient bénéficier d’une telle « pêche » à la condition que la vie nous offre un jour la possibilité d’atteindre son âge. Visiblement, les années n’ont pas de prise sur John Mayall qui nous livre à près de 83 ans un nouvel album accompagné d’une tournée Européenne promotionnelle avec une multitude de dates, ce qui permettra à la plupart d’entre nous de pouvoir lui rendre l’hommage que sa contribution essentielle au blues mérite amplement.

« Talk about that » est donc le titre donné à ce nouvel opus qui est, pour notre grand regret, le dernier ou participe l’excellent guitariste Rocky Athas qui ne participe pas à la tournée 2017. Mais la principale « guest star » est bien sur l’ex guitariste de The Eagles Joe Walsh dont la présence est mentionnée en évidence sur la couverture avec un grand autocollant sans doute pour booster les ventes d’un album des plus classiques, sans réelle surprise, mais qui indiscutablement s’écoute avec grand plaisir.

Certes ce disque ne révolutionnera pas le blues, mais ce n’était pas son but et bien sûr, il ne peut être comparé à un « USA Union » ou à un « blues from Laurel Canyon » véritables chefs d’œuvre, mais il est nettement supérieur à son précédent opus de 2015 » Find a way to care ». Composé de 11 titres, il bénéficie donc, sur deux d’entre eux, de la présence de Joe Walsh, avec en particulier le déjà fameux « The devil must be laughing » que vous avez pu découvrir ici même le week-end dernier et qui est en train de devenir un highligt de première ou l’ex guitariste de The Eagles nous prouve qu’il est un remarquable musicien sachant s’exprimer dans des styles musicaux aussi différents que sont la country et le blues. L’auditeur pourra cependant reprocher une présence un peu trop forte de cuivres sur certains morceaux qui n’amènent pas le plus qu’ils étaient censés procurer, mais ceci reste un détail dans un album qui s’écoute avec beaucoup de plaisir et qui va conforter ses inconditionnels dans le fait d’avoir acheté leur billet pour une date de la tournée. Le trio Athas, Azab et Davenport qui entoure le maître assure une rythmique parfaite qui rend l’ensemble de l’album efficace et solide à défaut de donner un résultat renversant.

Incontestablement John Mayall mérite un grand coup de chapeau, non seulement bien sûr, pour tout son apport au blues, mais aussi pour continuer à nous régaler en prenant le risque de continuer à se produire, tant sur scène qu’en studio, à un âge ou beaucoup auraient choisi de se reposer sur leur laurier. Rien que pour cela, il mérite notre admiration et notre plus profond respect et c’est aussi pour cela qu’il est indispensable de venir le saluer, peut- être une ultime fois, lors de sa tournée actuelle.

                                                                                                                              Frédéric.