The Eagles"Dark desert highways": Faites vous plaisir !

Est-ce le fait d’avoir débuter ma carrière professionnelle comme vendeur dans un magasin de disques ou les bootlegs n’étaient pas distribués ? Peut-être, toujours est-il que j’ai toujours abordé à reculons les enregistrements non officiels. Mais quand Thierry m’a reparlé de ce coffret de Eagles, que j’avais déjà repéré, je me suis dit, pourquoi pas après tout. Car, vous en conviendrez facilement avec moi, il est difficile voire impossible de trouver meilleur rapport qualité/prix sur le marché. Songez un peu, un coffret de six CD d’enregistrements live du célèbre groupe Californien pour la modique somme de 14,48€, frais de port compris. Donc pour être tout à fait franc avec vous, j’ignorai totalement ce qui m’attendait en cliquant sur le bouton « commande » d’Amazon. Au pire, j’aurai perdu 14,48€, ce qui, par les temps qui courent, n’est pas grand-chose et donc m’en serait facilement remis. C’est donc avec une certaine impatience que j’ouvris ma boîte aux lettres en ce samedi matin et là, agréable surprise, se présente un coffret bien emballé, avec une belle photo de la route menant à Monument Valley et qui contient six CD présentés individuellement. Bien sûr, à ce tarif proposé, il n’y a pas de livret, mais tout de même un minimum d’explications sur le contenu imprimé sur chaque couverture. La principale crainte que l’on puisse légitiment avoir en acquérant ce type d’enregistrements est sur la qualité du son fourni. Rassurons tout le monde, celui-ci est plus que satisfaisant, même si bien sûr, il y aurait à redire, mais l’ensemble du coffret s’écoute sans aucun problème et même avec beaucoup de plaisir. Le contenu est un peu plus nuancé, mais il présente l’avantage de nous offrir un superbe voyage dans l’histoire des Eagles et certains morceaux sont bien plus réussis que sur le seul album live officiel distribué à ce jour.

Le premier CD est un concert, donné au Beacon Theater en 1974 auquel nous pouvons reprocher un manque de souffle avec des musiciens qui n’avaient pas encore trouvé toutes leurs marques, mais qui nous offre la présence sur certains morceaux de Linda Ronstadt et de Jackson Browne. Si l’on a connu la première plus inspirée (en particulier sur « Desperado »), la prestation de Jackson Browne avec sa voix si particulière est un vrai plus et nous fait sensiblement regretter qu’il n’ait pas fait carrière avec le groupe.

Le second et le troisième CD regroupent un concert donné à Houston un mois avant la sortie de « Hotel California » et comme vous vous en doutez le groupe nous propose la majeure partie des titres de cet album. L’ensemble est plutôt satisfaisant, bien que le groupe semble manquer par moment de cohésion du fait de l’arrivée récente de Joe Walsh à laquelle les musiciens ont dû s’adapter. Les morceaux de ce dernier sont d’ailleurs les moins bons du concert excepté un retentissant « Rocky mountain way » qui ne manquera pas de vous faire sursauter.

Les quatrième et cinquième CD sont, à mon avis, les plus intéressants. Car il s’agit d’un enregistrement d’un concert réalisé le lendemain de celui qui a donné lieu à l’album « Hell freezes over » et qui marqua la réunification du groupe après tant d’années de séparation. Tout d’abord, il convient de signaler l’excellente qualité du son et surtout la qualité de la prestation du groupe ce soir-là. La complicité entre les musiciens est perceptible et l’ensemble essentiellement acoustique est particulièrement réussi.

Le sixième CD, d’une durée de 18 minutes, présente un intérêt restreint. Si le son est acceptable pour un enregistrement radio, l’ensemble n’apporte rien au coffret.

A un tel tarif, ne tergiversez surtout pas, faîtes-vous plaisir. Ce n’est pas tous les jours que de telles opportunités se présenteront à vous, il convient donc de les saisir et ce coffret nous fait encore plus regretter l’absence incompréhensible d’album et de film officiels sur la tournée mondiale « History of the Eagles » qui hélas aura été la dernière du groupe du fait de la disparition de Glenn Frey.

                                                                                                                         Frédéric.