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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
29 mai 2019

The Eagles "Anvers 2019": un très beau concert avec des mais...

Qu’il est agréable de partir à l’étranger assister à un concert événement avec ses amis, comme celui du dimanche 26 mai dernier, donné par The Eagles dans la belle ville d’Anvers. Pour un budget à peine supérieur pour un provincial à celui d’un concert Parisien, c’est une occasion unique de découvrir, l’espace d’une journée, un univers nouveau, de savourer un bon restaurant et aussi de tomber sur une véritable caverne d’Ali Baba pour les disques vinyles. A ce propos, si jamais, vous deviez vous arrêter à Anvers, prenez le temps de vous rendre à Chelsea Records, 10 Kloosterstraat, véritable paradis terrestre pour tout amateur de vinyles qui se respecte et dont le choix et la qualité des produits proposés portera surement un grand coup à votre portefeuille (paiement en espèces uniquement).

 Mais, j’imagine bien volontiers que votre attente sur cet éditorial ne se porte pas uniquement sur le récit d’un périple touristique, donc rentrons immédiatement dans le vif du sujet et parlons de The Eagles, pour vous dire que si nous avons assisté, certes à un très beau concert, celui-ci, comme déjà évoqué et comme nous pouvions surtout légitimement le craindre, ne figurera pas sur la liste des événements qui vous marque pour la vie et s’il n’a, à aucun moment sombré dans le moyen, les moments d’émotion que nous attendions impatiemment de la part d’un groupe comme The Eagles ne se sont hélas présentés à nos yeux et à nos oreilles qu’à l’occasion de trop rares instants.

 Pour être plus clair et plus précis, sans Glenn Frey, il est difficile désormais d’appeler ce groupe The Eagles, car leur spectacle reposait avant tout sur l’amitié et la complicité qui unissaient celui qui nous manque tant aujourd’hui et Don Henley. Les deux artistes se partageaient à merveille l’animation du show, les interludes entre les différents morceaux réussissant ainsi à créer une relation unique avec le public.  Avec le poids des années, Don Henley n’est plus en capacité physique de porter à lui seul le concert. Il délègue donc à chacun des musiciens le pouvoir d’amener avec lui une partie de son propre répertoire, ce qui nuit à l’équilibre musical du show. La meilleure preuve en est que les parties qui ont remporté le plus de succès auprès du public du Sportpaleis sont la première très acoustique (avec les standards des premiers albums) et la conclusion du show avec les traditionnels « Hotel California », Rocky mountain Way », « Desperado » (sublime comme toujours) et « Best of my love ». Cependant, il serait fort injuste de ne pas dire que ce concert a aussi amené son lot de satisfactions. A commencer par Deacon Frey, fils de Glenn, qui assura plutôt bien les quatre morceaux dont il était le leader (en particulier, le célèbre « Take it easy ») et qui, a fait preuve d’une étonnante maturité tout au long des deux heures trente du spectacle. Mais, pour beaucoup, la véritable révélation de ces nouveaux Eagles est, sans la moindre discussion possible, Vince Gill, littéralement époustouflant et brillant de la première à la dernière note et dont la manière avec laquelle il s’est approprié les morceaux de Glenn Frey mit tout le monde d’accord, ce qui fit de lui le grand vainqueur à l’applaudimètre de la soirée.

Débuté par une extraordinaire reprise de « Seven bridges road » de Steve Young, la première partie vit défiler toutes les sublimes ballades country que vous connaissez bien et se termina par une immense et émouvante ovation du public lorsque le portait de Glenn Frey apparut sur les magnifiques écrans géants à la suite de « Peaceful easy feeling ». Place fut ensuite laissée aux créations des différents membres du groupe, appréciées ou pas, suivant la sensibilité de chaque spectateur, avant de se conclure par le traditionnel « Hotel California » introduit par des cuivres du plus bel effet.

 Alors, bien sûr, le lightshow est magnifique, les harmonies vocales parfaites, « Desperado » est toujours aussi bouleversant, vous arrachant cette traditionnelle petite larme, mais si le spectacle proposé, d’une durée de 2h30 (nous sommes loin d’Eric Clapton), a surement convaincu celles et ceux qui les découvraient pour la première fois, l’aficionado, à l’image de votre serviteur, qui les voyait à nouveau pour, sans doute pour l’ultime fois, est quelque peu resté sur sa réserve, tout en ayant conscience d’assister à un  très beau spectacle ne lui faisant pas du tout regretter son investissement dans le voyage, même si constater que The Eagles est presque redevenu un groupe comme un autre provoque en lui un très léger sentiment d’amertume. Mais, nous ne leur en voudrons pas en mémoire de tous les merveilleux souvenirs vécus sur leur musique et les avoir revus pour, ce qui sera certainement leur ultime tournée sur le sol Européen fût un réel plaisir.

                                                                                                                                Frédéric.

Ps : Ne tardez pas trop à visionner la vidéo jointe avant qu’elle soit surement retirée à la demande du groupe.

eagles 2

The Eagles - Live In Sportpaleis Antwerp 26.05.2019 Full Concert HD

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Commentaires
L
Merci Frederic de ton commentaire même si ce concert date de moins de 15 jours... Je suis OK avec toi pour dire que la scénographie du "History" était plus "nostalgique et émouvante", mais je maintiens que le son était encore meilleur cette année et que grace aux deux p'tits nouveaux, l'ensemble etait reboosté et plus cohérent; Henley à 71 ans... Il ne faut pas en demander trop non plus... Mais je pense que l'on sera d'accord sur deux choses, c'est bien de les avoir vu encore une fois et ... je vais crquer comme toi dans cette boutique... j'ai l'habitude, je vais chaque année à Londres... si tu vois ce que je veux dire... Bonne continuation sur ce site que je mets dans mes favoris. Dernières petites choses... Le livre d'Alexis Hache sur les Eagles "Live is the fast lane" (le premier livre en Français) est à acheter pour les retardataires... ;) et j'ai au programme cet été, Mark Knopfler, Steevie Wonder, Neil Young et Bob Dylan, je passerai sans doute après y mettre un petit comm' , alors à bientot ! Lionel
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R
Merci Lionel, pour ton pasionnant commentaire. Mais, 3 semaines après et donc avec le recul , je reste sur mes écrits préférant de très loin le concert de 2014 avec Glenn Frey, que ce soit dans le concept du show que sur le plan de la qualité musicale. J'ai trouvé Don Henley et surtout Timothy B Schmitt très en retrait par rapport à leur dernier passage. Mais les différences de sensibilité font le charme de notre musique. Bons achats chez Chelsea Records, véritable caverne d'Ali Baba.. Attention, il n'accepte que le liquide. Prends donc tes précautions avant. L'avantage est que tu ne dépasseras pas ton budget prévu.<br /> <br /> Bien amicalement.<br /> <br /> Frédéric.
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L
Je te trouve un peu dur Frederic ! J'y étais et plutot bien placé. Je réalise actuellement d'ailleurs une saga sur cette soirée à Antwerp' sur Fb (The Eagles "Welcome to the legend") . J'étais aussi allé les voir en 2014 lors du fameux Histrory Of the Eagles" (même si on ne dit pas "The Eagles" mais "Eagles" ! Ce spectacle du 26 mai dernier est à mon avis (et de beaucoup d'autres avis) était meilleur que celui de 2014., même si moins émotionnel mais justement parce que le Band se répartit mieux le set, que les nouveaux entrainent un effort supplémentaire des anciens et une solidarité de l'ensemble. Ils ont entre 70 et 72 ans et très honnêtement ta comparaison avec Clapton (que j'ai vu l'été dernier au BST de Londres) n'est vraiment pas une bonne comparaison... "Clapton is god" mais aujourd'hui c'est juste une icone comme Paul Mc Cartney ou la tour Eiffel. "Faut l'avoir vu !" mais sa santé ne lui permet plus d'être le Clapton d'antan. On vieillit tous, eux aussi. Eagles, malgré l'age de ces vétérans donne un grand show, avec une qualité sonore inégalée, un ligthshow qui permet à ceux du fond d'assister quand même à un beau spectacle. Après une pause d'un mois suite à leur tournée en Australie et Nouvelle Zélande, leurs voix étaient reposées et ils étaient prêts à "faire l'Europe" et ravis de se retrouver, ça se voyait. Glenn Frey était le leader incontesté, le chef, RIP, mais on sent aujourd'hui un ensemble plus zen et avec le même professionnalisme. La setlist est toujours construite de la même façon. Ils démarrent par les balades puis deviennent plus rock au fil du concert. Ils fonctionnent comme cela depuis plus de 10 ans. Peut être que pour les plus vieux spectateurs le spectacle est long mais pas pour ceux qui les aiment. 2h30 sans entracte, une montée en puissance progressive, .Qui dit mieux et d'autant plus à 70 ans ? personne ! Ils demandent cher mais chacun en a pour son argent et ces américains respectent leur public. Le jeune Deacon et Vince apportent un plus, c'est évident, surtout Gill au niveau de la voix et du jeu de guitare. Walsh était concentré comme jamais et ce qu'il a fait était impeccable tout comme Henely (contrairement à son tour de 2017 suite à son album où il avait pris un coup de vieux. Lui même le reconnait dans une interview "le mieux c'est avec le groupe". Et puis j'ai surtout apprécié qu' Henley rende enfin hommage à Stuart Smith qui maintenant fait partie du Band (sans y figurer en tant que tel) mais tout montrait (la lumière, sa place, etc..) qu'il était là comme un élément supplémentaire et non simple "additionnel". Bref j'ai aimé ce concert et leur performance. Ils viennent en général tous les 5 ans en Europe, ça risque effectivement d'être la der cette tournée, sauf occasion exceptionnelle. 2024, ça fera un peu long, c'est ce que Henley voulait dire dans ses propos, même s'il y a toujours un "mais"... En tous cas, merci pour le tuyau du disquaire car je retourne à Anvers bientot, c'est effectivement une jolie ville et le bistrot en face du Sportpaleis est un vrai régal pour l'after show ! Bien amicalemnt à toi ! Lionel
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E
Merci Frédéric d'avoir fait partager vos émotions et sensations aux absents dont j'étais. Comme vous savez de quoi vous parlez, et que vous êtes de ceux qui mettent l'accent sur ce qui était réussi et beau, même si vous mentionnez le reste, votre compte-rendu est très intéressant et instructif.<br /> <br /> Dommage que nous ne puissions plus espérer voir les Eagles à Paris.<br /> <br /> Là, ce serait vraiment la fête !<br /> <br /> Evelyne B.
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V
Vraiment pas grand-chose à ajouter sur la chronique du concert. Si ce n’est comme peut-être pas mal de présents dans cette salle, j’ai décroché sur les 5-6 morceaux de la fin du concert avec "Heartache Tonight" et ceux de Joe Walsh/James Gang (je n’ai jamais accroché). Sans parler d’une certaine difficulté à articuler et de l’utilisation de la talk box.<br /> <br /> <br /> <br /> En revanche, superbe prestation effectivement de Vince Gill, découvert en son temps (1992, cela ne nous rajeunit pas ;-)) avec son opus "I Still Believe in You" et son fameux "Don’t Let Our Love Start Slippin’ Away" repris ce soir-là.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout cela est subjectif, bien sûr; en fait, tout dépend de là où l’on met le curseur de ses émotions.<br /> <br /> <br /> <br /> Très beau final (sauf "Rocky Mountain Way", toujours l’ami Walsh !) avec bien sûr "Hotel California" qui pour la première fois m’a fait aimer cette chanson ! Preuve en est que les concerts sont un plus que les galettes, fussent-elles vinyliques ou polycarbonates !<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, cela valait vraiment le coup d’être à Anvers ce soir-là !
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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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