L'invasion des produits dérivés: supportable jusqu'à quel point ?
Vous l’avez tous forcément remarqué, la pratique a tendance à se renforcer au fil des années. A chaque concert, il nous est proposé, sur un ou plusieurs stands (suivant la notoriété du groupe) généralement bien positionnés, une multitude de « goodies » à laquelle les consommateurs que nous sommes éprouvent beaucoup de mal à résister. A titre personnel, ce sont les T shirts qui me séduisent le plus, au point de posséder une collection telle qu’elle me permettrait presque de pouvoir passer toute la saison d’été en portant chaque jour une toilette différente. Mais mes habitudes et goûts vestimentaires ne présentant aucun intérêt, il me parait plus utile de nous pencher sur la part de plus en plus importante de ces produits dérivés dans notre quotidien musical.
Basé au départ sur la vente de CD, de vinyles et de T shirts, le phénomène connait aujourd’hui une expansion incroyable, en particulier grâce au développement de la vente en ligne au point que celui commence à représenter une part de plus en plus importante de la rémunération des artistes. Car bien évidemment, celui-ci touche un pourcentage sur les ventes de ces produits dérivés. A titre d’exemple, lorsque vous allez voir les Rolling Stones au stade de France ou à l’Arena de Nanterre, c’est une recette au moins équivalente à la moitié de la billetterie, qui est enregistrée par les différents stands. Amusez- vous à effectuer le calcul de la recette, sachant que la plus- part des spectateurs repart avec au moins un T shirt vendu entre 30 et 40€, sans compter les programmes officiels de la tournée vendus tout aussi cher ou bien des sweet shirts vendus eux entre 50et 70€/pièce. Tous ces « magnifiques » objets sont bien évidemment aussi en vente sur le site des groupes ou le candidat acheteur doit en plus régler de « solides » frais de port en supplément pour assouvir sa passion.
A ce petit jeu-là, les nouvelles générations de musiciens, nées avec un ordinateur entre les mains, ont vite assimilées tout l’intérêt que pouvait comporter la vente en ligne et dans ce domaine, le champion, toutes catégories confondues, est indiscutablement Joe Bonamassa, qui lorsqu’il souhaitera arrêter d’écrire de la musique pourra aisément se reconvertir dans la vente en ligne. Son site est une véritable caverne d’Ali Baba ou l’étendue des vêtements proposés est telle qu’elle dépasse sans aucun problème tout ce que peut vous proposer un magasin comme les Galeries Lafayette. Vous trouverez même des layettes et habits pour nourrissons à l’effigie de notre guitariste ainsi qu’une collection de sous- vêtements et de cravates à faire pâlir d’envie n’importe quelle boutique spécialisée dans le genre.
Le pire est que le phénomène a réussi à contaminer les artistes de notre génération, puisque même Chick Corea vous propose sa nouvelle collection de chaussettes, comme vous pouvez le constater avec la photo jointe
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A ce rythme, il est vraiment permis de s’interroger sur l’évolution et l’influence de ce merchandising au cours des prochaines années. Déjà le Pay -Per- View a fait son apparition à l’occasion du dernier Crossroad Guitar Festival. La prochaine étape sera-t-elle un télé achat comme cela nous est proposé pour l’électro- ménager par les chaînes M6, Tf1 et consorts ? Cela fait un peu froid dans le dos, n’est pas chers lecteurs ?
Frédéric.