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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
17 avril 2020

15 juillet 2020: l'ambiguïté d'une date !

festival de marciac 2020

Ainsi donc la sentence est tombée lundi soir sur le coup de 20H ! Affirmer qu’elle nous a surpris serait totalement exagéré, puisqu’ une presse toujours aussi complaisante avait commencé à préparer l’opinion depuis quelques jours. Le locataire de l’Elysée jusqu’en mai 2022, a donc annoncé ce que nous redoutions, à savoir l’interdiction des rassemblements jusqu’à au moins la mi-juillet. Si chacun jugera, selon ses propres convictions, du bien-fondé ou pas de cette mesure, il me semble plus intéressant de m’attarder sur l’absurdité représentée par le choix de cette date qui met tous les organisateurs dans l’embarras le plus profond et qui surtout ne satisfait strictement personne.

Pour être plus clair : soit il est annoncé que les festivités de l’été auront lieu de manière certaine et dans leur intégralité à partir du 15 juillet et chacun peut donc, dans ce cas, prendre ses dispositions, soit, dans le cas contraire, il est proclamé, sans la moindre ambigüité, qu’elles sont définitivement annulées, comme l’ont fait, par exemple, les Allemands en interdisant toute manifestation recevant du public jusqu’au 31 août 2020.

Organiser un concert ou pire encore un festival sur plusieurs jours représente un travail considérable, méconnu du grand public, qui débute très souvent dès la fin de l’édition précédente. Car, un spectacle de cette dimension ne se résume pas à la simple signature d’un contrat avec un artiste ou un groupe. Il nécessite un long et fastidieux travail de création d’une chaîne de logistique avec une multitude de détails, auxquels bien souvent le spectateur lambda ne pense pas. C’est pourquoi la décision de fixer une éventuelle échéance au 15 juillet est une absurdité totale.

 Pour illustrer ces propos, prenons plusieurs exemples. Les festivals comme le Hellfest, les Francofolies, Garorock, Cognac Blues Passion et quelques autres, dont la date de déroulement était fixée avant le 15 juillet sont annulés et les organisateurs vont parfois pouvoir commencer un long et pénible combat avec leurs compagnies d’assurances (au passage, total soutien aux organisateurs du Hellfest dans leur difficile bataille juridique). Mais, eux, au moins, savent à quoi s’en tenir et la décision annoncée lundi soir ne laisse place à aucune ambiguïté.

Le vrai problème se situe pour ceux dont l’échéance est postérieure au 15 juillet. L’organisateur des Vieilles Charrues, pour ne citer que lui, a dû certainement se trouver dans un profond embarras ce mardi matin et personnellement, je n’aurai pas aimé être à sa place. Que devait- il décider, puisque son festival était prévu pour se dérouler du 16 au 19 juillet ? Devait-il le maintenir en continuant à engager de nombreux frais avec le risque d’une annulation dans les prochaines semaines, selon l’évolution de la situation sanitaire ou bien l’annuler dès à présent ? Il se retrouvait dans la situation du joueur de poker qui se trouve acculé à mettre son » tapis » sur la table avec un simple brelan de 2 et a préféré, en toute logique, tout annuler.

 La situation était encore plus cocasse pour le festival de Jazz d’Antibes, puisque le déroulement de celui-ci se retrouvait à cheval entre les deux dates fatidiques (9-20 juillet). L’organisateur a préféré également jeter l’éponge au premier round. Le dilemme est, en revanche, encore plus délicat pour ceux de Marciac, qui eux se trouvent du bon côté des dates (24 juillet-15 août). Car, outre les problèmes déjà évoqués, le charmant festival du Gers se présente aussi avec l’énorme handicap d’une programmation axée essentiellement sur de nombreux artistes étrangers (en particulier Nord -Américains) dont la présence reste très incertaine, du fait de l’éventuel maintien de la fermeture des frontières. A ce jour, leur décision reste en suspens.

 Et que dire des petites associations locales, comme par exemple « Allez les filles » sur Bordeaux, qui tous les ans accomplit un travail remarquable en proposant, malgré un budget des plus limités, des rendez-vous musicaux variés et de grande qualité tout au long de l’été, dans le cadre du festival Relâche, et dont les recettes des concerts représentent pratiquement leur seule source de revenus et que l’on plonge ainsi dans l’incertitude la plus totale sur leur devenir.

 Mais, pour nous aussi, aficionados d’une certaine musique, cette décision nous pénalise fortement, mais hélas de manière certaine, puisque nous serons privés des concerts de Walter Trout, de Paul McCartney, de Peter Frampton et aussi du retentissant programme de début juillet qui nous offrait en l’espace de 3 jours Lynyrd Skynyrd, America et Christone Kingfish Ingram. Celui-ci sera-t-il reporté avec des dates aussi complémentaires ? Malheureusement, il est permis d’en douter.

Les prochaines semaines et mois nous apporteront des réponses sur d’éventuelles dates de report. En tout cas, si la SNCF, les compagnies aériennes et le réseau hôtelier jouent parfaitement le jeu du remboursement des frais engagés, nous ne pouvons en dire autant des salles de concerts type Olympia ou bien des grandes enseignes de commercialisation de billets comme Ticketmaster, Gérald Drouot Productions, Fnac Billets et consorts qui brillent par leur absence de réponse aux mails comportant une demande de remboursement.

Si nous pouvons parfaitement comprendre leur embarras devant cette situation inédite, leur silence ne les grandit pas. Quant à nous, modestes amateurs de musique, dire qu’il y a deux mois, jour pour jour, nous nous trouvions à Londres, pour assister au concert donné par Eric Clapton en hommage à Ginger Baker, dont vous avez pu découvrir le film intégral mercredi dernier sur ce blog. Soixante jours après, nous en sommes réduits à remplir un imprimé pour avoir l’autorisation de sortir une petite heure. Grandeur et décadence !

                                                                                                                                                                 Frédéric.

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Commentaires
C
pour graviter dans le milieu, je rends compte ici des échos qui me parviennent des professionnels de la profession:<br /> <br /> rien en terme de spectacle en France avant 2021.<br /> <br /> 0 américain en Europe avant 2021<br /> <br /> l’Allemagne envisage une fermeture de ses salles de spectacle pour une durée de 18 mois.<br /> <br /> voila ce qui se raconte dans la micro sphère du spectacle cette semaine. <br /> <br /> tout ceci ne restant que spéculation mais une chose est certaine le tsunami économique du secteur va être horrible.<br /> <br /> je relativise en regardant des images d'enfants continuant de gratter les détritus de la grande décharge de New Delhi.<br /> <br /> apres tout le grand mick le disait:" it's only rock n roll"
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