Tony Joe White: déjà deux ans !

Deux années que sa voix si particulière et reconnaissable entre milles nous a quitté et avouons-le, nous ne voyons guère de musicien à la hauteur d’être capable d’évoluer dans son registre, tant Tony Joe White semble irremplaçable. Sa carrière aurait d’ailleurs largement mérité de rencontrer un succès plus large auprès du grand public, bien que son nom soit associé à quelques immenses succès tel que ce « Polk Salad Annie » immortalisé par la suite par Elvis Presley.

Né en Louisiane en 1943, au sein d’une famille de huit enfants et passant son enfance dans une authentique ferme de coton, Tony Joe White affirme être venu au blues tout simplement en écoutant des chanteurs évoluant avec leur guitare et éventuellement d’un harmonica et juste accompagnés d’un batteur. C’est d’ailleurs dans cette simple configuration qu’il se produisit pour la toute dernière fois en France, le 11 novembre 2016 sur la scène du New Morning et le moins que nous puissions dire est que cette soirée restera à jamais gravée dans la mémoire de tous les spectateurs présents. Accompagné du formidable batteur Bryan Owings (Chip Taylor, Emmylou Harris), il livra ce soir -là, pendant près de deux heures, un show extraordinaire qui enflamma littéralement la salle de la rue des petites écuries, et je ne prends guère de risques en affirmant que quatre années après, tous les spectateurs présents ressentent encore un frisson rien qu’à son évocation.

Outre Elvis Presley, de nombreux musiciens reprirent avec succès des morceaux de Tony Joe White tels que Brook Benton, Dusty Springfield, Tina Turner, Willie Nelson ainsi qu’Eric Clapton. C’est d’ailleurs en compagnie de ce dernier que je vous propose de retrouver notre homme des bayous avec ce superbe « Did somebody make a fool out of you ? ». Leur association constitue un moment rare et unique, à savourer sans la moindre modération.

                                                                                                                  Frédéric.