Roger Waters à Bercy: que d'émotions !

Il existe des spectacles dont vous conservez et garderez longtemps le souvenir et que vous prenez plaisir à conter à votre entourage après de nombreuses années. Le concert ou plutôt le concept show présenté hier soir à Bercy par Roger Waters appartient indiscutablement à cette catégorie et n’a pas été sans me rappeler, avec une technologie d’époque beaucoup plus rudimentaire, ce sentiment d’assister à un événement venu d’ailleurs qui m’avait envahi au printemps 1974 lors de mon premier concert de Pink Floyd.

Car n’en doutons point, ce Farewell Tour intitulé « This is not a drill »  fera date et restera éternellement dans les mémoires des heureux possesseurs de billets. Les deux seuls bémols à cette mémorable soirée sont peut-être l'abus de la diffusion de messages à caractère politique, bien que pourtant partageant totalement son opinion, notamment lorsqu’il s’agit de dénoncer les persécutions sanitaires subies pendant deux années. L’autre bémol, mais pour le coup Roger Waters n’y est pour rien, concerne une fois de plus la lamentable organisation, typiquement française de ce concert dont les détails seront précisés sur un autre éditorial.

Revenons donc sur ce concept show, tellement différent des autres concerts auxquels nous assistons en permanence. Le fait de placer la scène au milieu de la salle permet à chaque spectateur d’éprouver le sentiment d’appartenir au groupe, d’autant plus que chaque musicien évolue à tour de rôle sur un côté de cette stage si originale, au- dessus de laquelle laquelle est fixé un immense écran, divisé en 4 parties égales, assurant ainsi une visibilité parfaite quelque soit sa catégorie de place.

Débuté avec 30 minutes de retard du fait de l’organisation défaillante, le show prit de suite son envol avec une extraordinaire version de « The Wall » qui fit immédiatement monter l’ambiance. La set list articulée autour du répertoire du Floyd est sans surprise sur un plan musical compte tenu du talent de ceux l’interprétant, mais exceptionnelle sur un plan visuel avec des effets spéciaux incroyables sur l’écran, mais aussi l’irruption d’un mouton et d’un cochon gonflable tournant autour de l’Arena. A ce sujet et afin d’avoir une idée plus précise, je vous invite à consulter les multiples vidéos circulant sur Youtube.

Mais voyez-vous, le moment ayant le plus « imprimé » sur mon esprit n’est pas cette multitude d’effets spéciaux, mais l’intimité et la douceur du final de ce show avec cet intimiste « Outside the Wall » (voir vidéo de Madrid ci-dessous ou la musique démarre à partir de 3minutes20) ou tous les musiciens sont d’abord réunis autour de Roger Waters et de son piano avant de dire aurevoir d’une manière extrêmement touchante au public. Voici une façon originale et terriblement chaleureuse de quitter la scène.

Notons pour l’anecdote, que jamais le visage de David Gilmour n’apparait sur les photos des membres du Floyd diffusées sur les écrans, preuve de la réalité de la profondeur de la brouille entre les deux hommes. Mais peut nous importe après tout, à 79 ans passés, Roger Waters nous a livré un show époustouflant à positionner très haut dans le palmarès des concerts vus par votre serviteur. Merci monsieur Waters pour ces 1h48 de pur bonheur.

                                                                                                                                           Frédéric.