Eric Clapton au Royal Albert Hall 14 et 15 mai 2015 (1ère partie)

14 mai 2015 :

Le temps est pluvieux sur l’aéroport de Bordeaux Mérignac et les prévisions pour Londres ne sont guère encourageantes pour un mois de mai. Est-ce le pressentiment de vivre un moment unique ? Toujours est ’il que très rarement dans vie, ce sentiment d’excitation, qui m’habitait depuis le lever, ne m’avait procuré une espérance aussi forte. Imaginez un seul instant : aller voir Eric Clapton fêter ses 70 ans au Royal Albert Hall après qu’il eut fait part de son désir d’arrêter la scène, après cette série de shows, est un événement unique dans la vie d’un amateur de musique.

Eric Clapton est un des rares artistes dont j’achète systématiquement le CD lors de sa sortie et que j’ai toujours idolâtré, même dans ses périodes plus sombres. Il est un des rares musiciens qui arrive, à travers sa guitare, à me procurer ce frisson indéfinissable qui me bouleverse et m’ arrache des larmes de joie. Les échos,  plus que dithyrambiques des concerts New Yorkais du Madison Square Garden donnés 15 jours plus tôt, contribuent à renforcer ce sentiment de vivre un instant qui me marquera à tout jamais.

11h30, l’avion de British Airways se pose sur l’immense aéroport de Gatwick et comme prévu, par les météorologues, la pluie annoncée est malheureusement au rendez vous. Le Gatwick express est une solution idéale pour se rendre dans le centre de Londres à moindre coût et de plus, vous laisse le temps d’apprécier le charme de la campagne anglaise. Avant d’arriver à Victoria station, je passe devant l’usine désaffectée avec les 4 cheminées qui ont servies à illustrer la couverture de l’album de Pink Floyd : « Animals ». Après un bon déjeuner, dans un excellent restaurant Italien de Piccadilly Circus, situé à côté de mon hôtel, la pluie s’intensifiant, je me décide à me rendre, bien en avance, en direction du RAH, me disant qu’il y aura bien de quoi s’occuper.

Il est environ 17h, quand le métro me dépose à 500 mètres du RAH et bien que la pluie soit de plus en plus forte, je suis saisi par la beauté du lieu. Le Royal Albert Hall se dresse majestueusement devant moi. Le concert étant prévu pour 20h30, il n’y a encore quasiment personne. Je me dirige donc vers l’entrée principale quand la porte s’ouvre et que le premier choc de cette journée intervient. Songez un instant, Chris Stainton, le formidable pianiste et organiste d’Eric Clapton est juste devant moi. Comme 40 années auparavant  avec Commander Cody, je me permets de l’aborder en lui disant à quel point, j’étais extrêmement fier de lui serrer la main et lui disait que j’étais venu spécialement de France pour assister à cet événement.

Chris Stainton n’a pratiquement pas changé depuis le Grease Band avec Joe Cocker. Il a la chance de posséder ses éternels cheveux longs et de plus se laisse aborder très facilement. La discussion s’engage très facilement. Je le sens très respectueux par le fait que je sois venu spécialement de si loin pour assister au concert. Nous parlons de la set list du jour et je ne peux m’empêcher de  l’interroger sur l’éventuelle retraite d’Eric Clapton après cette série de concerts. Il me répond à côté en riant. Nous nous quittons après que je l’ai longuement remercié pour sa gentillesse.  

  Déjà, je réalisais que quelque chose d’unique venait de se produire en ce 14 mai 2015. Serrer la main à quelqu’un qui jouait sur la scène de Woodstock en compagnie de Joe Cocker, n’arrive pas tous les jours. Les alentours du RAH commençaient à se garnir et les conversations entre fans s’établissaient très facilement. J’ai ainsi fait la connaissance, de gens qui venaient spécialement du Canada, d’Australie, de NewOrleans. Il est difficile de décrire le sentiment qui m’habitait à cet instant, mais plus que jamais, le ressenti de vivre un événement hors norme était en moi. J’étais loin d’imaginer à quel point ma perception de la musique d’Eric ne serait plus jamais la même après ces 2 jours et à l’Everest musical qui m’attendait.