Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
27 novembre 2015

Un jour: Un concert: AMERICA PARIS Août 2014

America et votre serviteur, c’est une longue histoire d’amour dont le début remonte à près de 45 ans, sans jamais pouvoir se concrétiser. Nous avions toujours,  tous les deux,  entretenu,  une relation platonique, qui pour diverses raisons ne s’était jamais concrétisée. Pourtant, la quasi-totalité de leurs disques figure en très bonne place dans ma discothèque, mais nous nous étions toujours manqués lors de leurs divers passages en France et aux Etats unis. Alors, imaginez quelle fût ma joie lorsque j’appris qu’ils se produiraient au théâtre Trianon de Paris le samedi 2 août 2014. Je pense d’ailleurs avoir été un des premiers à acquérir le précieux sésame pour ce concert exceptionnel.

Comme le souligne le dicton, se déplacer à Paris dans la première quinzaine d’août est des plus agréables et me trouvant en avance sur l’horaire prévu pour le concert, je ne peux résister au plaisir de me rendre au sommet de Montmartre pour contempler la capitale avec déjà un parfum de Californie qui commençait à m’envelopper. Le Trianon est un ravissant petit théâtre, d’environ 1000 places, à l’architecture rétro avec, à l’étage et juxtaposé à la salle, une sorte de grande pièce avec un superbe parquet et de très belles glaces et un bar très accueillant ou je fais la connaissance d’une personne qui, ce soir là, portait le même T shirt des « New riders of the purple sage » que moi. Nous éclatons de rire en nous regardant et commençons à refaire le monde autour du rock californien. Je l’interroge sur la prestation scénique d’America qu’il a déjà vu plusieurs fois et son enthousiasme communicatif stimule encore plus mon désir de pouvoir enfin croiser leur chemin et de réparer une longue injustice, car les chansons de ce groupe sont directement liées à des souvenirs très personnels que ce soient des voyages en Californie, des couchers de soleil sur les plages , des flirts et bien d’autres détails dont la liste pourrait vous paraître fastidieuse, mais qui ont beaucoup d’importance à mes yeux.

Petite surprise et relative déception, lorsque je prends possession de mon siège, si la salle est bien garnie, elle n’est pas tout à fait pleine. La moyenne d’âge du public très peace and love approche la soixantaine.  La première partie assurée par un groupe appelé ELLE ZULU est un véritable cauchemar pour mes oreilles et encore, je suis gentil. Comment peut ‘on programmer une horreur pareille, qui reprend en les massacrants quelques standards du rythm’n blues,  en première partie d’un groupe dont la qualité des harmonies vocales est la marque de fabrique ? La voix insupportable de l’apprentie chanteuse du groupe est digne des stars académiciens débiles dont on nous rabâche les oreilles à longueur d’année. Après avoir sifflé, en vain,  à la fin des premiers morceaux pour essayer d’interrompre ce cauchemar, je décide d’attendre tranquillement mes idoles au bar très accueillant du premier étage. 

L’heure fatidique est  arrivée, les lumières s’éteignent et ils apparaissent enfin sur la scène. Mon dieu, quelle émotion et quel plaisir !  C’est sous une véritable ovation que Gerry Buckley et Dewey Bunnell  entament les premières mesures de « Don’t cross the river » et c’est comme si la Californie était à la place de Paris et que les souvenirs les plus fous de ma vie défilaient à une vitesse vertigineuse. L’orchestre, avec un nouveau guitariste plein de talent, enchaine les morceaux qui ont jalonnés ma vie. « Tin man, Daisy Jane, Ventura highway » ou je me revois  sur les freeways de L.A au volant d’une décapotable en écoutant les radios qui programmaient les Doobie Brothers et tous ces groupes dont le nom évoque la magie de la Californie.  Tout le meilleur de leur répertoire y passe et la salle, dont l’acoustique est parfaite se prête complètement à la fusion entre un groupe et un public qui connait ses chansons par cœur. En plus, pour immortaliser ce moment, ils nous offrent la magie du festival de Monterey 1967 avec leur interprétation du tube des Mama’s and Papa’s : « California Dreamin ». Le public se dresse comme un seul homme et l’espace des trois minutes de la chanson, je me suis revu, à vingt ans, sur les plages de Californie en train de contempler la beauté du coucher du soleil. Le final est carrément ensorcelant avec l’interprétation de « Sister golden hair » et bien sur pour clôturer le morceau que le monde entier apprécie « A horse with no name ».

En ressortant du théâtre Trianon, 1h30 plus tard, j’avais le sentiment d’avoir réparé une injustice vieille de 45 ans. Comment America et moi même avons-nous pu rester si longtemps sans se rencontrer ? Nous avions tants de choses à nous raconter et à partager.  Une chose est certaine à l’issue de cette soirée inoubliable, la date de notre prochaine rencontre, si elle n’est pas encore fixée, sera bien inférieure à toutes ces années d’attente.

                                                                                                                                               Frédéric.

america-trianon-640

america trianon 2

Publicité
Publicité
Commentaires
BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 318 651
Publicité