Les nouveaux surdoués du blues !
Si ce blog est consacré dans son immense majorité aux années 60 et 70, il n’est pas pour autant fermé à la production actuelle, à condition qu’elle soit de qualité et écoutable, ce qui, il faut bien le reconnaitre, est rare. Et puis, nos Pete Townshend, Eric Clapton ne sont malheureusement pas éternels. Certains nouveaux talents ont commencé à percer et il serait injuste de ne pas les prendre en considération. Au niveau des guitaristes, se détachent en particulier Kenny Wayne Shepherd, Quinn Sullivan, Derek Trucks, John Mayer, Doyle Bramhall II et Joe Bonamassa. Le seul problème, qui est quand même de taille, surtout pour les trois derniers est leur manque de charisme qui donne un aspect plutôt fade à leur musique qui se résume parfois à un triste concours de vitesse présentant un intérêt très limité.
Les cas des deux premiers sont différents car ces deux là sont de véritables fils spirituels de nos héros. Né en 1977, Kenny Wayne Shepherd nous proposa dès son premier album, réalisé en 1995, un blues rock extrêmement pur, chaleureux qui laissa tout de suite augurer une belle carrière. Ses réalisations suivantes en particulier le splendide « live in Chicago » enregistré en 2010 et surtout un magnifique »10 days out » enregistré, comme son nom l’indique en 10 jours au cours d’un voyage dans le sud des States auprès de ses idoles. Son talent attira l’attention du grand Stephen Stills qui lui proposa de l’associer à son nouveau groupe « The Rides » avec le succès que l’on sait. Son jeu de guitare est tout à fait complémentaire de celui de Stills et sa voix très sensuelle s’expriment merveilleusement dans le blues rock très classique proposé par la formation.
Le cas de Quinn Sullivan est différent puisque le gamin est né en 1999 et est donc encore un adolescent avec toutes les interrogations dues à son âge. Protégé du grand Buddy Guy, avec lequel il tourne continuellement depuis 4 ans, je l’ai découvert sur la scène du Madison Square Garden de NYC lors du Crossroads festival de 2013 ou avec son mentor, il médusa un public de connaisseurs par sa dextérité et sa façon d’interpréter le blues dont il a assimilé toutes les facettes. Un an plus tard, c’était au tour du public de l’Olympia de Paris d’être conquis par ce gamin, âgé de 15ans, qui se produisait en première partie de Buddy Guy et qui a osé reprendre « Little Wing » d’Hendrix devant une assistance, au début sceptique et qui finira debout pour lui faire une immense ovation de près de deux minutes.
Aujourd’hui, il se produit toujours, en première partie de Buddy Guy, et si sa voix a besoin de murir, nul ne doute que, en continuant dans cette voie, il deviendra une immense vedette dans la prochaine décennie.
Kenny Wayne Shepherd, Quinn Sullivan, grâce à eux notre musique a encore de beaux jours devant elle. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Frédéric.