Les albums oubliés de l'été: JIMMY BUFFETT: "Living and Dying in3/4 time"

Contrairement à la grande majorité de ses confrères chroniqués ici même depuis le commencement de cette série consacrée aux albums oubliés, Jimmy Buffett bénéficie d’une relative forte notoriété en Europe et plus particulièrement en France ou tous les ans, son spectacle affiche complet dès le début de sa réservation. Car, et c’est effectivement très amusant, il se produit systématiquement depuis trois ans, chaque dernier week-end de septembre dans la charmante salle de la Cigale à Paris. En 2015, il fut même rejoint sur scène par Graham Nash et Stephen Stills qui se produisaient en compagnie de David Crosby le lendemain à l’Olympia.

Il faut reconnaître que notre song writter est non seulement un excellent chanteur, mais aussi un artiste complet qui l’a conduit à une carrière d’acteur sur les plateaux cinématographiques et qui plus est, doté d’un sens redoutable des affaires qui l’a amené à investir et à devenir le principal actionnaire aux Etats Unis d’une chaîne de restauration spécialisée dans les hamburgers (vous savez ces horribles antennes qui pullulent outre Atlantique et qui envahissent depuis peu notre pays pour le plus grand malheur de sa gastronomie).  Mais revenons à ce délicieux « Living and dying in ¾ time » objet de cette chronique. Avec cet album, réalisé en 1974 et qui garde encore une très forte notation country, Jimmy Buffett pose les bases de ce qui sera son évolution musicale qui marquera sa carrière à savoir une influence grandissante de la musique hawaïenne et des îles tropicales qui en fera un chanteur  reconnu sur les deux côtes bordant les Etats Unis au détriment de l’intérieur du pays ou l’Américain profond ne s’identifiera pas à son style musical trop décontracté et contant des récits qui concernent peu l’habitant de l’Arkansas et de l’Oklahoma pour ne citer que ces deux états.

« Living and dying in ¾ time » n’est pas encore totalement soumis à cette influence, ce qui fait de lui un album qui saura convaincre un public appréciant la douceur et la sensualité de ballades à consonance country teintée de jazz, remarquablement chantées et qui bénéficient d’un accompagnement sobre mais très agréable et efficace qui font de ce disque une petite merveille à déguster délicatement autour d’un cocktail en prenant le temps de savourer les arrangements qui procurent ce ressenti de décontraction.  Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé car « Come Monday » qui y figure en deuxième position sur le disque deviendra le premier d’une longue série de succès de Jimmy Buffett. Cet album est facilement accessible depuis toutes les plateformes d’achat traditionnelles, qui plus est, à un prix des plus abordables. Raison de plus pour embarquer avec Jimmy Buffett. Il  n’attend que vous.

                                                                                                                                    Frédéric.

Ps : Une excellente nouvelle pour tous les amateurs de blues vient de tomber. Sans aucune annonce dans la presse  locale, nous apprenons qu’à 82 ans, le grand John Mayall entamera en 2017 une grande tournée Européenne qui passera par le théâtre Femina de Bordeaux le mercredi 15 mars à 20H.  En achetant ma place, je viens de m’apercevoir qu’il n’en restait que très peu de disponibles. Vous pouvez réserver soit sur le site du théâtre Fémina soit sur celui de John Mayall. Ce sera sans doute la dernière occasion de rendre hommage à cet immense artiste, qui a tant œuvré pour le blues. Il serait dommage de passer à côté d’un tel événement.