The Rolling Stones " Havana moon": la musique était en vacances !

Depuis quelques temps, nos vedettes ont trouvé un nouveau moyen de promouvoir la sortie en versions bluray ou dvd de leurs concerts en organisant pour un soir seulement une séance de visionnage dans les cinémas, ce qui bien sur gonflent les recettes déjà importantes des préventes. Cette formule présente à mes yeux un intérêt certain, après l’expérience de la séance de2015 du concert d’Eric Clapton au Royal Albert Hall pour son soixante dixième anniversaire. Les avantages d’un son remarquable avec des images sur très grand écran apportent incontestablement une dimension supplémentaire à un concert quelque soit la qualité de l’équipement de nos habitations individuelles.

Ce 23 septembre était proposé au cinéma «  Le Français » à Bordeaux la première du concert gratuit qu’ont donné les Rolling Stones » à Cuba en ce début d’année 2016 et auquel près d’un million de personnes ont eu le privilège d’assister. Première grosse surprise, la splendide salle du cinéma de Bordeaux est très loin d’afficher complet, puisqu’elle était au 2/3 vide lorsque les lumières s’éteignirent. Le film débute par une interview des Stones et quelques images, insuffisantes selon moi, sur les préparatifs du show, car un concert de cette dimension à Cuba méritait d’être relaté de manière complète et non basé sur essentiellement des images de la scène et du public. Par rapport au show du mois de juin 2014 au stade de France, si l’articulation du spectacle est à peu près la même, le côté musical a évolué et malheureusement pas dans le bon sens. Le fantastique light show du SDF a pratiquement disparu au profit d’images exclusivement tournées vers la scène. Mais comme la venue de nos rockers était une première pour le public, ceci peut s’expliquer. C’est surtout et c’est l’aspect le plus important sur le plan musical que le spectacle a changé. Depuis ce mois de juin 2014, le groupe a enregistré le décès de Bobby Keys et le départ de la remarquable choriste Lisa Fischer.et pour notre plus grand malheur, ils n’ont pas été remplacés. Un peu à l’image des Who, dont les side musicians sont d’un niveau indigne du standing du groupe, les Stones n’ont pas souhaité remplacer numériquement leur légendaire saxophoniste et cela fait cruellement défaut. Cet instrument qui était merveilleusement mis en valeur par Bobby Keys est sur ce concert  bien peu présent et même le solo de « Brown sugar » est d’une discrétion et d’une fadeur absolue. Mais c’est surtout le remplacement de Lisa Fischer (occupée par des projets solo) par Sasha Allen, qui n’a pour seul titre de gloire que d’avoir remporté le concours « The voice » version us (c’est dire son niveau) qui fait débat. Comment un groupe comme les Rolling Stones peut il embarquer en tournée une personne qui ne possèdepas le  moindre talent vocal  et qui même chante faux par moment ? A part montrer sa ravissante plastique, que vient faire cette jeune femme dans un concert de rock ? Ce ne sont pas les choristes de talent qui manquent pourtant. Mis à part cela, si Mick Jagger et Charlie Watts ont relativement assuré, surtout ce dernier, , on ne peut en dire autant de Keith Richards, venu visiblement en touriste profiter de la douceur de La Havane et qui a massacré le solo légendaire de « Sympathy for the devil » ainsi que de Ronnie Wood, qui mis à part sourire à tout instant, a encore une fois prouvé qu’il était un très médiocre guitariste qui ne doit sa venue dans le groupe qu’au désir de Keith Richards d’engager quelqu’un qui ne lui fasse pas de l’ombre à la différence du génial Mick Taylor. Les morceaux s’enchainèrent interprétés de manière superficielle et fade qui ne peut qu’atterrer l’amateur de rock.  Seul point positif de la soirée, nous avons échappé aux deux infamies que sont « Start me up » et « Miss you ». Autre bonne nouvelle, la brouille entre Jagger et Richards semble s’être effacée, tout au moins l’espace de cette soirée, vu les nombreux sourires que les deux hommes se sont adressés. Ce qui nous change du dernier concert du Stade de France. Vous avouerez avec moi que cela fait plutôt maigre comme bilan.

S’il était une preuve que le spectacle n’a pas porté sur le public, ce serait le silence glacial de la salle qui accompagné le générique de fin. Pas le moindre applaudissement n’a salué le film pendant et après sa diffusion. Quelle différence avec le concert d’Eric Clapton au RAH diffusé dans cette même salle l’an dernier ou chaque morceau était chaleureusement applaudi. Mais n’est pas God qui veut !

                                                                                                                                    Frédéric.