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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
27 septembre 2016

KING CRIMSON "Radical Action": Le roi en concert ! Comment résister !

Le voici donc ce fameux coffret de King Crimson « Radical action » dont la venue sur mes platines a été pour le moins mouvementée tellement, au moment ou sont rédigées ces lignes, sa tarification a apporté son lot de moments rocambolesques et encore le mot est faible. Pour vous donner une idée du phénomène, sachez qu’il vous en coûtera entre 39 et 85€ pour le même coffret selon le site que vous aurez choisi. En plus de cinquante années de passion pour la musique, je n’avais jamais encore rencontré ce genre de mésaventure. Vous l’aurez compris, vous avez intérêt à bien faire le tour des différents sites de distribution en France et à l’étranger avant de procéder à un investissement qui va combler tous les amateurs du genre, mais nous allons avoir l’occasion d’y revenir.

Avant de débattre de l’aspect musical, qui est de loin le plus important, abordons un court instant le packaging extérieur et autant être direct, il laisse l’acheteur sur sa faim. Certes, la couverture est attrayante, mais l’ensemble est présenté sous la forme d’un coffret de moyenne qualité, peu pratique à remettre en place après utilisation et totalement dénué d’attrait avec pour seul accompagnant un modeste livret assez peu fourni en informations de qualité. Au tarif auquel l’ensemble est commercialisé, l’acheteur  ne peut être que déçu surtout s’il compare avec d’autres productions comme par exemple l’album d’Eric Clapton version luxe pour ses concerts au Royal Albert Hall en 2015. Mais, je pense que vous en conviendrez avec moi, ce qui nous intéresse est bien sur le contenu musical et visuel du coffret et sur ce plan là cet album est exceptionnel. Présenté sous la forme de trois cd et un bluray, il couvre la tournée effectuée par le groupe en 2015, qui est passée par Paris en septembre de la même année et qui, à en croire l’enthousiasme de certains lecteurs de ce blog, a été un moment d’exception. Le groupe articulé autour du sorcier Robert Fripp est composé de Mel Collins au saxophone et à la flûte, qui était déjà présent sur le deuxième album du groupe « In the wake of Poseidon et acteur majeur de la scène rock progressif en particulier avec Camel , de Tony Levin à la basse, de Jakko Jakszyk au chant et à la guitare et enfin du fameux trio de batteurs qui avait fait beaucoup jaser  lors de sa présentation Paul Mastelotto, Bill Rieflin et Gavin Harrison, le plus jeune des trois, mais non le moins talentueux et à qui revient le redoutable honneur de prendre le solo sur « 21st century ». La partie CD est composée de trois disques enregistrés live, mais afin d’innover et de proposer à l’auditeur une nouvelle façon d’écouter un enregistrement en public, le groupe a délibérément supprimé les applaudissements des spectateurs, ce qui donne un ressenti plutôt spécial et un peu déroutant au premier abord mais qui une fois assimilé ne constitue pas un problème particulier. En en discutant avec notre ami Claude, grand spécialiste du groupe et qui a eu le privilège d’assister au tout premier concert de la formation d’origine au Marquee club, une explication peut être avancée à cela, avec la mise en avant du côté perfectionniste de Robert Fripp qui n’est pas sans rappeler par certains aspects celui d’une autre légende Keith Jarrett.  Il est possible qu’il n’ait pas souhaité voir une compilation d’une qualité sonore exemplaire gâchée par les réactions du public qu’il juge un peu trop intrusives.  Mais il serait profondément injuste de résumer cet album à ce détail même si ce dernier a une certaine importance. Divisé en trois parties, nous retrouvons ici tous les morceaux qui ont marqué l’histoire du groupe y compris les grands classiques excepté « I talk to the wind »dans une interprétation ou le moindre détail est soigné avec une perfection qui va vous laisser pantois. Ce qui ressort en premier de l’écoute est la parfaite harmonie du groupe, en particulier, le trio de batteurs. Mais la véritable révélation, à mes yeux, est incontestablement Jakko Jakszyk, non seulement par son talent de guitariste, mais aussi et surtout par sa voix qui parvient, et ce n’est pas un mince exploit, à faire oublier celle de Greg Lake sur les classiques que sont les extraits de « In the court of ».

Mais le véritable joyau de ce coffret se situe, pour une fois, au niveau de l’image avec le Bluray qui va permettre à ceux qui ont réservé leur place pour les concerts de décembre de pouvoir patienter jusqu’à cette date en toute sérénité et à ceux qui ont eu la chance d’assister aux concerts de l’Olympia en 2015 de revivre un moment exceptionnel.  Bien sur, il y a la qualité des images identique à celle des CD, mais surtout ce film de plus de 2h20 nous permet de mieux cerner le pourquoi de cette fascination que peut exercer King Crimson sur son public. Enregistré au Japon, sans nous apporter d’informations supplémentaires, nous pénétrons dans les coulisses du groupe juste avant son entrée en scène et pouvons voir par nous même l’influence de Robert Fripp sur ses musiciens. Celui-ci ci les motive un peu à la manière dont se conditionne une équipe de rugby. Une fois installé sur scène, chacun d’eux semble en parfaite osmose avec le groupe et donne l’impression de s’intégrer à merveille dans un ensemble ou le moindre détail a été prévu par ce diable de Fripp, qui depuis son tabouret veille à la parfaite exécution de l’œuvre tout en laissant à chacun la liberté de pouvoir montrer toutes les facettes de son talent. A ce titre, le solo effectué par les trois batteurs en même temps reste un modèle du genre. Chacun d’eux frappe selon sa personnalité et au final l’ensemble réussit à  se fondre dans une incroyable unité et cohésion au point que lors de l’écoute des CD, la première pensée de l’auditeur est de croire que ce solo n’était effectué que par l’un d’entre eux.  L’ensemble est enlevé d’une manière incroyable et transmet au public une impression de plénitude que peut de groupes sont capables d’atteindre.

Le concert est entrecoupé au milieu de mini interviews, sans possibilité d’avoir une traduction simultanée,  de chaque musicien ou chacun d’eux exprime le plaisir qu’il éprouve à évoluer dans une formation légendaire qui a toujours su, malgré ses nombreux mouvements de personnel, garder son identité et continuer au fil des années à nous proposer une innovation permanente. Il est difficile, à la vue des images, de ne pas éprouver une sorte de fascination pour ce personnage plein de mystères, mais surtout de talents qu’est Robert Fripp qui derrière ses lunettes et son petit regard malicieux donne l’illusion d’un magicien qui éprouve une immense fierté à venir nous présenter les derniers tours qu’il a mis au point. C’est un réel plaisir de retrouver tous les classiques sur lesquels beaucoup d’entre nous ont vécu des moments incroyables qui appartiennent aux souvenirs personnels de chacun.

Incontestablement la sortie de ce coffret constituera un des événements majeurs de l’année 2016. Nul ne doute que la tournée à venir, avec sa conclusion dans la splendide salle Pleyel le 4 décembre, sera à la hauteur des attentes de tout un public qui souhaite offrir au roi Crimson l’hommage qui lui est dû pour tout le bonheur qu’il nous a procuré durant toutes ces années.

                                                                                                                                      Frédéric.

 

Note de l’album : 15,5/20

L’extrait vidéo » Starless » accompagnant cette chronique est issue du coffret « Radical action ». Si après cela, vous n’avez toujours pas envie de vous rendre à Pleyel les 3 et 4 décembre prochain….

Ps : Cette chronique fera l’objet demain de nombreuses précisions supplémentaires apportées par notre ami Claude qui a effectué un travail de recherche fantastique et surtout passionnant que je tiens personnellement à remercier et dont je suis ravi de faire profiter les lecteurs de ce blog.

King Crimson 2015 1

Starless

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Commentaires
C
Après le concert à Pleyel du 4 décembre 2016, quel plaisi de replonger dans ce King Crimson période 2015-2016. On pourrait s'attendre à une formation usée, répétant jusquà la corde des morceaux usés par le temps. Que nenni, on voit là un groupe à la créativité débordante, malgré ses presques 50 ans d'existence (!) Les musiciens sont au top. Je découvre et j'apprécie énomément la voix de Jakko, claire et juste, Tony Levin impérial avec ses lignes de basse, Robert Fripp abslument stoïque mais tellement juiste dans ses interventions. Et puis la présence des trois batteurs. Plus qu'une curiosité, cette trois cogneurs affichent une cohésion étonnante et apporte une puissance terrible au sein de la section rythmique. Il reste enfin le plaisir de redécouvrir les titres phares du répertoire de KC.<br /> <br /> Pour moi c'est un véritable prolongement de ce concert à Pleyel et une façon de m'immerger de nouveau dans la musique tentaculaire du groupe.
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