Mes concerts des Stones: Nanterre U Arena 19 octobre 2017 !

Avant de commencer cette review, un immense merci à Clo et Thierry, pour leur accueil, leur gentillesse et le délicieux repas.

Après tant d’années, qu’est qui nous fait encore courir à un concert des Rolling Stones ? La question peut paraître surprenante, mais mérite pourtant d’être posée. Sur un plan discographique, excepté le récent album blues « blue and lonesome », le groupe n’a rien produit de transcendent depuis « Exile on main street », ce qui nous fait remonter à quelques décennies et sur scène, l’immense majorité de leurs prestations reste le plus souvent décevantes, malgré quelques éclaircies comme le concert du stade de France de juin 2014. Alors, est- ce la nostalgie ou le fait de se dire en nous même que ce sera l’ultime occasion de les revoir, vu l’âge avancé de nos rockers ou bien encore notre éternel optimisme qui nous pousse à nouveau à nous déplacer ? La réponse contient, sans nul doute, un peu de tous ces éléments avec en plus pour le concert du 19 octobre 2017, l’impatience de découvrir l’U Arena 92, plus grande salle couverte d’Europe, inaugurée avec ce show.

En arrivant sur le parvis de Nanterre, le visiteur ne peut être qu’impressionné favorablement par le design extrêmement original de cette salle avec ses immenses écrans extérieurs annonçant les futurs événements. L’accès à la salle se fait facilement, sans la moindre bousculade avec un personnel aimable et visiblement bien formé pour accueillir le visiteur dans les meilleures conditions. Les couloirs sont conçus dans le même esprit que le nouveau Bercy, c’est-à-dire larges et avec de multiples points de restauration et diverses boutiques. Les travées et les sièges sont larges et confortables et la visibilité est vraiment excellente pour une salle de cette dimension.

En l’espace de trois années, le groupe a perdu deux membres prestigieux avec le décès de l’immense saxophoniste Bobby Keys et le départ de la fidèle choriste Lisa Fischer. Autant le dire tout de suite, leurs remplaçants sont loin d’être à la hauteur du talent de leurs ainés. Karl Denson est à des années lumières de dégager avec son saxophone ce son si chaud et si caractéristique que possédait Bobby Keys. Quant à la nouvelle choriste, disons pour être aimable, que le spectateur a davantage tendance à admirer sa jolie plastique que l’étendue de ses talents vocaux. De plus, Mick Taylor, génial sur deux morceaux au stade de France en 2014 n’était pas présent cette fois-ci à notre grand regret.

Comme dans tout concert des Stones depuis de nombreuses années, le pire alterne avec le meilleur. La question avant de s’y rendre est de savoir quelle partie l’emportera. Si en juin 2014 au stade de France, la seconde avait largement gagné la partie, ce fut loin d’être le cas en cette soirée d’inauguration de l’U Arena 92. Dès le début de « Sympathy for the devil » qui ouvrait le set, nous nous sommes rendus compte que Keith Richards avait une nouvelle fois décidé de prendre des vacances. Massacrant (volontairement ?) toutes les intros et refusant de prendre le moindre solo, sa soirée a été placée sous le signe du service minimum, ce qui est difficilement acceptable pour un musicien possédant un cursus aussi prestigieux et regrettable pour le spectateur d’autant plus que les 10 premiers morceaux interprétés avaient largement de quoi contenter l’amateur de bonne musique puisque outre les standards attendus étaient proposés 2 extraits de l’album blues « blue and lonesome » ainsi que des reprises de classiques comme « under my thumb » et « paint it black ». Heureusement, il y avait un très solide Charlie Watts à la batterie et surtout un Mick Jagger étincelant (nous y reviendrons) qui ont littéralement porté et sauvé le concert du naufrage. Je passerai volontairement sous silence la prestation de Ronnie Wood, les nombreux amateurs de guitare de ce blog comprendront pourquoi.

Après cette première partie de concert mitigée, mais restant cependant toujours agréable à l’écoute et au visu, grâce à des écrans géants d’une qualité exceptionnelle, les affaires commencèrent à se gâter sérieusement avec les deux morceaux « obligatoires » interprétés par Keith Richards et qui permettent à Mick Jagger de récupérer de ses efforts. Non seulement, notre guitariste ne nous a pas proposé le moindre solo de qualité dessus, mais sa voix est affligeante de médiocrité. Ceci est d’autant plus regrettable que l’un des morceaux interprétés était « Happy » excellent titre de « Exile on main street ».

Il serait intéressant de savoir, à ce moment du concert, ce qui s’est produit dans la tête des ingénieurs du son. Bien sûr, nouvelle salle oblige, celui-ci était loin d’être au point, mais était- ce une raison suffisante pour le monter à un niveau tel qu’il devenait difficilement tolérable pour nos oreilles ? Toujours est- il que, bien qu’habitué à la sono puissante de certains groupes, je me suis pour la première fois de ma vie, inquiété pour ma future santé tant la puissance du son était portée à un niveau inconnu jusque-là, au point qu’à un certain moment, j’ai envisagé de quitter la salle. Seule la certitude que la fin du concert était proche m’a incité à rester à ma place. Inutile de vous dire, qu’il était devenu impossible d’apprécier ce qui nous était proposé sur la scène, ce qui était fort dommageable d’autant plus que cette seconde partie comportait des titres très intéressants excepté l’infâme « Miss You » qui n’avait pas besoin de cette insupportable sono pour paraitre encore plus horrible.

C’est donc dans une semi-confusion que le concert s’acheva sur une fort médiocre version de « Gimme Shelter » et de « Satisfaction » devant un public un peu assommé par cette déferlante sonore qui réclama sans conviction un ultime rappel qui ne vint pas laissant la place à un petit feu d’artifice.

Avant de conclure cette review, il convient de souligner et surtout de mettre en avant la prestation hors du commun de Mick Jagger qui, à 74 ans, nous a livré un show extraordinaire, chantant plutôt juste, et surtout bougeant sur la scène comme à ses plus beaux jours. Lui et, à un degré moindre, Charlie Watts ont littéralement sauvé ce concert de ce qui aurait pu être un désastre et méritent tout notre respect. Souhaitons pour les spectateurs des concerts du 22 et 25 octobre que Keith Richards s’inspire de l’énergie et du respect du public que possèdent Charlie Watts et Mick Jagger.

                                                                                                                           Frédéric.

Comments

[Albarockwater]

Mes concerts des Stones 25 octobre 2017 - U Arena – Nanterre - en relais au commentaire de Frédéric...

Très contente d’assister à un concert des Rolling Stones depuis 2014, j’y suis allée toute fière de les présenter à un ami novice (en concert de Stones)…

Presque pas d’attente dans la file, beau bâtiment, accès facile aux places. J’étais au fond de la salle mais en hauteur, pile poil face à la scène. Donc belle vue bien agrémentée par les écrans.

Avec « Sympathy for the Devil », en premier morceau, je n’ai pas eu le frisson idem celui du 13 juin 2014 au Stade de France avec la superbe intro de Keith Richards qui avait démarré en solo sur « Jumping Jack Flash »… Dommage.

Problème de sonorisation, en effet, je me suis demandée si c’était dû à la structure métal de l’Arena ?…

Les morceaux ont défilé…

Déçue par la prestation globale de Keith… qui semblait absent et qui allait se désaltérer et était en retrait assez souvent. Déçue par « Midnigth Rambler » et « Gimme Shelter » que j’ai connus plus étoffés, envoûtants et percutants. « Paint it Black », « Street Fighting Man », bien.

Quant à « Jumping Jack Flash » qui est mon morceau préféré… Je ne peux que le trouver génial… Et espérer qu’il ne finisse jamais… Mais ça c’est une autre histoire.

Pas de feu d'artifice...

Évidemment, un concert des Stones, je ne peux qu’y aller, je me dis que c’est peut-être le dernier.

Il me semble qu’un album doit sortir très bientôt après Blues and Lonesome.