Lenny White "Venusian summer": La parfaite fusion du jazz, du rock et du funk !

Ceux qui ne se l’était pas procuré en 1975 lors de sa sortie initiale et qui le cherchait depuis des années soit en version vinyle, soit en cd vont être ravis, car c’est un véritable trésor du Jazz/rock période seventies qui vient tout récemment d’être réédité sous forme de CD remasterisé à un tarif des plus normaux (entre 10 et 20€ selon les vendeurs et les différentes plateformes). En 1975, tout auréolé de son triomphe avec le Return to Forever de Chick Corea et après que ses amis Al Dimeola et Stanley Clarke ait sorti leur premier album solo, ce fut donc autour du batteur du groupe Lenny White de nous proposer son premier opus au dessin de couverture fantastique et intitulé « Venusian summer ».

Autant avertir l’auditeur que cet album présente un son différent de ceux de ses compères de l’époque, car Lenny White, qui se fit remarquer par le grand public en participant en 1968 aux sessions de « Bitches Brew » du grand Miles Davis, est un musicien très influencé par le funk comme en témoignent ses nombreuses jams sessions avec Herbie Hancock, Ron Carter et Joe Henderson. C’est donc un album aux sonorités très funk (peut- être trop diront certains) qui arrive dans les bacs des disquaires en 1975 et c’est d’ailleurs cet aspect-là et l’abondance de production de ce style à l’époque qui nuiront à son succès, alors qu’il présente tous les atouts pour séduire les amateurs les plus exigeants. Assez curieusement, c’est au moment où l’album commença à devenir plus difficile à trouver qu’il sera reconnu à sa juste valeur. Batteur puissant, dans la lignée du regretté Alphonse Mouzon, Lenny White nous propose une fusion extrêmement funky ou son style si particulier s’épanouit totalement grâce au remarquable travail des side musicians en particulier le bassiste Doug Rauch qui avait illuminé l’album « Caravanserai » du Carlos Santana de la grande époque. Al Dimeola, dans un registre différent du « Return to forever » et surtout Larry Corryell sur l’exceptionnel « Prince of the sea » qui conclut l’album apportent eux aussi leur contribution sur une œuvre dérangeante pour les puristes du Jazz fusion, mais qui est surtout terriblement originale et attachante pour celui qui prendra la peine d’y prêter une oreille attentive.

Aujourd’hui, plus side que lead, Lenny White continue à se produire régulièrement sur les différentes scènes du monde entier. Si l’occasion vous est donnée de croiser son chemin, prenez le temps d’attarder votre regard sur cette puissance qu’il parvient toujours à dégager. Les grands batteurs sont rares, ce serait vraiment dommage de s’en priver.

                                                                                                                              Frédéric.

Lenny White - Venusian Summer (Full Album) 1975