Le best of des concerts d'un amateur de rock !
A en croire les différents retours, vous avez été nombreux à apprécier l’article comportant le classement inversé des concerts. S’il a été relativement aisé d’établir un classement des plus mauvais shows auxquels il m’ait été donné d’assister, dresser le palmarès des meilleurs fût beaucoup plus compliqué, pour la simple et bonne raison, mais je ne peux que m’en féliciter, est, que les satisfactions l’emportent largement sur les déceptions. La courte liste qui va suivre, toujours établie dans un ordre croissant, est donc le fruit d’une profonde réflexion avec les parts d’injustice qu’un tel classement peut comporter. Il est en effet frustrant de ne pas mentionner, Rory Gallagher en 1974, Commander Cody en 1976, Pink Floyd en 1974 et 1994, Doobie Brothers en 1977 et 2017, Frank Zappa en 1977, Joe Cocker en 1984, Eric Clapton en 1983, 2010 et 2017, Joan Baez en 2018, Crosby, Stills and Nash en 1983 ou bien au cours des dernières années à l’Olympia qui m’ont offert de fabuleux moments et qui auraient bien mérité d’apparaître sur ce palmarès. Mais il fallait bien effectuer un choix. La liste proposée ci-dessous prend, bien évidemment en compte non seulement, la qualité musicale des concerts, mais aussi et peut être surtout l’aspect émotionnel gravitant autour d’eux, ce qui les a rendus inoubliables à mes yeux :
5) Carlos Santana : Vélodrome de San Sebastian, 21 août 1977. En interprétant l’intégralité de « Borboletta », notre guitariste et sa formation avaient fait planer un public en fusion en lui proposant un feu d’artifice de solos de guitare tous plus extraordinaires les uns que les autres. Le public espagnol étant ce soir-là digne de celui de Woodstock. La communion entre le groupe et ses fans furent d’une puissance rarement égalée.
4) Gong : Salle des fêtes du Grand Parc Bordeaux, 13 février 1975. Même les résidents Bordelais appartenant à une génération plus jeune et qui, de ce fait, n’ont pu y assister ont entendu parler de cette inoubliable soirée et de ce concert exceptionnel. C’est dire sa portée. Mais est- ce racontable, tant le climat ambiant était si particulier et difficilement descriptible ? Toujours est-il que la magie a opéré et que tous les heureux spectateurs se souviendront toute leur vie de ce moment si particulier. Dans une atmosphère incroyable, ou la fumée des substances masquait presque la visibilité de la scène, Daevid Allen (arrivant sur scène avec un chandelier à la main) et sa formation offrirent une interprétation du cultissime album « Camembert Electrique » gravée à tout jamais dans l’histoire du rock à Bordeaux.
3) Weather Report : Salle Pleyel Paris, 1er novembre 1975. Alphonso Johnson, bassiste du groupe, en cette année, et avec qui j’ai pu correspondre dans un passé récent, me confiait que ce concert l’avait marqué pour la vie. Ce soir- là, Jo Zawinul, Wayne Shorter, Alejandro Acuna et lui furent tellement exceptionnels que le public, pris d’une folie collective, se mit à monter sur les sièges et à danser sur tous les sens pour l’interprétation finale de « Boogie Woogie Waltz » provoquant, suite à l’appel du propriétaire des lieux, l’intervention des services de sécurité décontenancés par cette foule en transe. La police s’en mêla et bloqua les musiciens dans leurs loges jusqu’à deux heures du matin en les accusant de troubles à l’ordre public avant que le climat ne s’apaise et de les laisser repartir vers leur hôtel.
2) The Eagles : Palais des sports Anvers, 25 mai 2014. Bien plus sage que les deux précédents concerts, mais tellement remarquable sur le plan de la qualité musicale ! Un moment de grâce comme vous n’en vivez que rarement dans votre vie. 3 heures d’un show d’une perfection inouïe, avec en prime la présence de Bernie Leadon et un final inoubliable avec un Don Henley, seul sur scène pendant la première partie du morceau, interprétant un « Desperado » d’anthologie. Le résultat était tellement beau que des larmes de bonheur glissaient sur mon visage.
1) The Grateful Dead and The Who : Oakland (San Francisco), 9 et 10 octobre 1976. Ce concert vous ayant été longuement décrit ici-même, il est donc inutile de le raconter à nouveau. Le soleil de la Californie, l’atmosphère unique des seventies avec ses délires, une ville fabuleuse, le flower power revenu l’espace d’un week-end, l’organisation sans la moindre faille de Bill Graham, 60 000 personnes en fusion, le Grateful Dead jouant à domicile pendant plus de 5 heures chaque jour, les Who (avec Keith Moon dont c’était l’avant dernier concert sur le sol US) réussissant à relever l’impossible chalenge ! Que demander de plus pour le gamin de 20 ans que j’étais à l’époque ? Un souvenir inoubliable qui m’a marqué pour le restant de mes jours.
Comme pour le classement inversé publié, il y a quelques jours, votre contribution, chers lecteurs, pour proposer votre liste des concerts qui vous ont le plus marqué, sera la bienvenue. La rubrique « commentaires » vous attend impatiemment.
Frédéric.