Le talent est il héréditaire ?

Voici une question assez récurrente dont la réponse est tout sauf une évidence, puisque nous pouvons constater aussi bien des réussites surprises que des échecs retentissants et il serait très aventureux de porter un jugement tranché. Mais la question risque cependant de se poser régulièrement dans les prochaines années avec la disparition progressive de nos musiciens, qui ont bercé notre jeunesse et qui nous ont accompagné au travers des différentes étapes de notre vie. S’il est heureux et extrêmement réjouissant que les héritiers continuent l’œuvre de leurs ainés, encore faut il qu’ils possèdent un minimum de talent pour réussir cette délicate mission.

Le débat n’est d’ailleurs pas nouveau puisqu’il prit forme dès 1967 avec Arlo Guthrie, fils du grand Woody. Nombreux étaient les sceptiques sur la réussite de l’héritier du père de la folk music US et pourtant, la carrière de Arlo fut couronnée par d’immenses succès comme cet Alice’s Restaurant, immortalisé aussi par le cinéma. Plus récente et plus surprenante fut la parfaite intégration de Deacon Frey, fils de Glenn au sein de The Eagles. Parfaitement épaulé par le reste du groupe, le gamin se fondit immédiatement avec une facilité déconcertante dans la formation au point de bluffer public et chroniqueurs spécialisés. A.J, le fils de Jim Croce semble aussi s’engager sur la bonne voie avec cette reprise assez personnelle du célèbre album de son père « I got a name ». Concernant le rock sudiste, nous constatons que la réussite est également au rendez -vous. Derek, neveu de Butch Trucks est déjà un guitariste mondialement reconnu et apprécié et Devon et Duane respectivement fils de Greg Allman et de Dickey Betts semblent également emprunter cette voie.

Pour autant, certains connurent à l’image de Julian Lennon, fils de John, des échecs retentissants ou bien ne virent jamais leur carrière prendre le moindre essor comme, par exemple, Jimmie Vaughan, frère ainé de Stevie Ray dont il ne possède pas le dixième du talent, malgré tout le support que continue à lui apporter Eric Clapton. Autre échec musical retentissant, Doyle Bramhall II, fils d’un excellent batteur, dont il est permis de s’interroger sur ses réelles connaissances musicales tellement sa production est insupportable pour tout amateur de cet art. Certains aussi, malgré un nom prestigieux n’arrivent cependant pas à percer comme par exemple Christopher Stills, fils de Stephen et de Véronique Sanson et pourtant, pour l’avoir vu à plusieurs reprises, il est loin d’être dénué de talent.

La question n’a pas fini de provoquer le débat et pourtant il est à souhaiter que les descendances de nos musiciens réussissent à prolonger l’œuvre de leurs parents tout en apportant leur touche personnelle.

                                                                                                                                                    Frédéric.

A.J. Croce - "I Got A Name"