Ces endroits de légende: New Morning et Ronnie Scott's !
Même si l’endroit reste un lieu emblématique de la musique sur Paris, il convient de reconnaitre que malgré tous ses efforts et une programmation de grande qualité, le club Le New Morning n’est pas en mesure de faire venir certains artistes US, qui pourtant rempliraient à coup sûr la salle de la rue des petites écuries. Le constant est surtout évident si l’on effectue une comparaison avec celui que l’on pourrait cataloguer comme son homologue Londonien, le Ronnie Scott’s Jazz club. Il est vrai que la salle de nos amis Britanniques a pris de nombreuses longueurs d’avance, du fait d’une part de son ancienneté et du confort qu’elle offre aux spectateurs (même si l’on peut trouver la salle du 47 Frith street un peu trop guindée) et d’autre part sa capacité à accueillir dans les meilleurs conditions les musiciens les plus réputés faisant ainsi que ceux-ci se bousculent pour s’y produire.
Si l’acoustique de la salle Parisienne est dans l’ensemble plutôt satisfaisante, il est extrêmement difficile d’en dire autant du confort offert aux spectateurs, puisqu’après avoir passé un bon moment à attendre l’ouverture des portes sur le trottoir (quelque fois dans le froid et sous la pluie), ceux-ci doivent se contenter le plus souvent de rester debout pendant toute la durée du concert de l’artiste dans des conditions de visibilité plutôt quelconques si par malheur ils ont eu la mauvaise idée d’arriver sur le tard. De plus l’étroitesse de la scène est une gêne pour les groupes comprenant de nombreux musiciens (mais sur cet aspect-là, il convient de reconnaitre, pour être tout à fait juste, que peu de solutions de rechanges s’offrent aux dirigeants de la salle).
Au Ronnie Scott’s de Londres, tout est différent. A commencer par la scène, un peu plus grande, mais sans plus par rapport au New Morning. La différence se fait essentiellement dans l’agencement et le standing de la salle, ce qui donne aux spectateurs présents une sensation de confort qu’ils auront du mal à retrouver dans la salle Parisienne. Ce standing permet aux organisateurs d’attraper dans leurs filets des artistes qui ne se produisent pas ailleurs. Bien évidemment, la contrepartie de ces éléments est visible sur le prix des billets, car si au New Morning, le prix moyen du ticket d’entrée se situe aux alentours de 30/40€, à Londres, il est courant que pour certains artistes, celui-ci atteigne les 70/80£ comme par exemple pour le Steve Gadd Band en 2017 ou bien pour les passages de Lisa Fischer et de son groupe ou encore du grand Booker T, qui viendront fouler la scène Londonienne en février 2019 et que nous aurions accueilli avec beaucoup de plaisir en France, s’ils avaient voulu franchir le channel.
Ne boudons quand même pas notre plaisir, malgré ses imperfections, le New Morning reste incontestablement une salle référence en France. A lui d’effectuer dans un futur proche les modifications indispensables pour jouer de manière définitive dans la cour des grands.
Frédéric.