Les festivals des années 2000: les dérives d'une programmation !

Comme le faisait fort justement remarquer Jean Pascal en postant son commentaire sur Christone « Kingfish » Ingram, les festivals de l’été ont tendance à de plus en plus s’éloigner de leur thème initial pour programmer des « artistes » avant tout » bankable » qui leur permettent de rentabiliser leurs investissements, mais dont la « musique » se situe à des années lumières des goûts de ceux venus écouter les notes de thème du festival. Comme nous sommes loin de l’esprit des grands rassemblements Français des seventies représentés par celui d’Orange en 1975 ou diversité coïncidait avec cohérence.

Quelques exemples suffisent à illustrer ce que sont devenues ces nouvelles véritables machines à cash :

Pause guitare à Albi ou, après Salvatore Adamo en 2017, l’on retrouve mélangés Jethro Tull, America avec Alain Souchon et Angèle (quels guitaristes !!). Les vieilles Charrues programment de leur côté un concert de Céline Dion dont toutes les places ont été vendues en 5 minutes.  Les exemples de ce style pullulent depuis des années. Seul le Hellfest semble résister à cette mode, du fait de sa spécificité. Mais le must de l’incohérence en la matière est sans doute atteint par le festival, soit -disant blues, de Cognac ou tenez vous bien, on vous propose Simple Minds et Francis Cabrel, qui sont tous des musiciens de blues réputés, comme vous n’êtes pas sans le savoir.  Et au milieu de tout cela, se trouve le malheureux Cristone « Kingfish » Ingram, programmé, restez bien accrochés, entre le dénommé Chris Grey et Cocoon. La meilleure est que pour assister au show d’une simple petite heure du guitariste du Mississipi, il faudra débourser 55€ et s’enquiller toutes ces groupes, peut être intéressants musicalement (je ne les ai jamais écoutés), mais sans aucun rapport avec le blues pour lequel, je me serais déplacé volontiers si le plateau de la soirée avait été entièrement consacré à ma  musique préférée. A cela, rajoutez un trajet de 200 kms/AR depuis Bordeaux, un retour tardif dans la nuit avec la fatigue correspondante lui incombant et vous conviendrez volontiers que l’heure de concert du jeune « Kingfish » Ingram reviendrait très cher. Cette soirée se fera donc sans moi. De toutes façons et compte tenu de son âge et de son talent, ce ne seront pas les occasions de le voir, qui manqueront par la suite.

Mais le phénomène ne concerne pas uniquement notre pays, puisque que le célèbre festival de Jazz/Blues de New Orleans accueille cette année des musiciens aussi variés que Chick Corea, Buddy Guy, mais aussi John Prine et The Who dont il est difficile de qualifier leur musique de jazz ou bien de blues. Mais la différence essentielle entre les USA et la France est que l’amateur de ces musiques peut compter sur la totalité d’une programmation de qualité lui permettant de découvrir le talent d’un John Prine, pour ne citer que lui. Il nous est difficile d’en dire autant avec nos Adamo, Souchon, ou Cabrel.

                                                                                                                      Frédéric.

Comments

[christian]

pour etre salarié du spectacle vivant , qui plus est permanent d'une salle subventionnée, j'assiste toute l'année à la difficile voire impossible résolution de l'équation de la quadrature du cercle suivante : découverte de nouveau talents tout en faisant du monde avec un public majoritairement interessé par le label "vu à la tv"

je critique plus les programmateurs parce qu'entre cet état de fait, les cachets pharaoniques de n'importe quel artiste, les couts exorbitants de la prod d'un festival ils s'arrachent les cheveux tout les jours.

indulgence pour eux ...meme si c'est pas toujours des fleches !