Copperhead: 47 années de discorde !
Kamikaze
Comme il est amusant de constater que 47 années après sa parution, il suscite toujours autant de divisions d’opinions. Rarement, à ma connaissance, un album n’a provoqué de réactions aussi tranchées. Déjà, lors sa parution, il suscitait moultes controverses et alimentait de nombreux débats entre mes collègues et moi-même dans le magasin de disques de Bordeaux, dans lequel je fis mes débuts professionnels et nos clients le trouvaient, selon leur ressenti, soit génial ou bien carrément médiocre. Dans tous les cas « Copperhead », du groupe portant le même nom, ne laissait personne indifférent.
Quelques décennies plus tard, si vous vous rendez sur le site d’Amazon France, vous aurez la possibilité de constater que le débat n’a guère évolué, les opinions dithyrambiques alternant avec les critiques les plus sévères et de manière fort étrange, un avis plus mesuré n’a jamais été porté sur cet album. C’est pourtant dans cette voie que ma modeste opinion s’oriente. L’album, sans être le chef d’œuvre considéré par certains, s’écoute cependant avec plaisir. Son principal défaut est d’aborder plusieurs styles musicaux sans en approfondir un seul, ce qui dégage un côté superficiel nuisant considérablement à son équilibre. Naviguant entre le son psychédélique sixties de la guitare de John Cipolina et un autre plus West Coast seventies, l’auditeur a tendance à se perdre un peu dans les méandres de la musique proposée par cette éphémère formation. Les compositions ne sont guère renversantes et convaincantes à l’image de la partie vocale, assez peu réussie.
Cependant, au milieu de tout cela, il y a un guitariste exceptionnel, au style immédiatement reconnaissable : John Cipolina, dont les solos méritent à eux seuls l’investissement dans l’album. C’est d’ailleurs sa présence qui justifie certainement le qualificatif de chef d’œuvre que certains prêtent à ce disque. Il me revint d’ailleurs en mémoire que nos principales ventes étaient réalisées auprès des fans de Quicksilver Messenger Service, ce qui explique bien des choses. Il est vrai que, pour ce qui me concerne, mon oreille a toujours eu une très nette préférence pour d’autres formations de San Francisco comme le Grateful Dead, le Jefferson Airplane, Moby Grape et le bien trop méconnu « It’s a beautiful day » dont le premier album est une pure merveille et ne s’est jamais vraiment « envolée » avec la guitare, pourtant brillante, de John Cipolina.
Il n’en reste pas moins que, sans être indispensable à une collection, l’achat de « Copperhead » ne dépareillera nullement votre discothèque. Il est d’ailleurs proposé en version remasterisée à un tarif des plus abordables sur les différentes plateformes. A vous de savoir en profiter.
Frédéric.