Jean Luc Ponty en concert à Bordeaux: retour sur un moment d'exception !

26 février 2020

Jean-Luc Ponty - Mirage

Avant de partir assister au concert Toulousain du trio Chick Corea/Christian McBride et Brian Blade, il me parait intéressant de revenir sur l’enchantement (le mot est faible) constitué par l’exceptionnel concert donné par Jean Luc Ponty et sa formation au Rocher de Palmer à Cenon, le 13 février dernier, car rien qu’à l’évocation de ce moment, ce sont des frissons de bonheur qui parcourent mon corps. Masqué dans sa visibilité par l’importance de l’événement Londonien constitué par l’hommage d’Eric Clapton à Ginger Baker, il n’a, de ce fait, pas pu bénéficier sur ce blog de la couverture, qu’il aurait pourtant largement mérité. Il était donc temps de réparer cette injustice.

Les très grandes vedettes du jazz ont ceci de commun qu’elles ne déçoivent que très rarement. Après Keith Jarrett et Chick Corea en solo, Ron Carter dans le prestigieux cadre du Château Carbonnieux, Jean Luc Ponty et sa formation ont offert au public Bordelais un show inoubliable, restant à jamais dans la mémoire de tous les heureux spectateurs présents. A ce titre, il est d’ailleurs totalement affligeant que des concerts de ce niveau n’attirent difficilement que 600 personnes dans une métropole de la dimension de Bordeaux, ce qui, soit dit en passant, en dit long sur la culture musicale du public local (de manière fort étrange, Pascal Obispo et consorts affichent systématiquement le sold out à chaque apparition) et procure un début d’explication sur la non venue de nombreux artistes dans la région.

Au cours de sa très longue carrière, Jean Luc Ponty a abordé avec brio beaucoup de styles musicaux. Le concert du Rocher de Palmer était construit autour de sa période jazz/rock 1975/1985, décennie placée sous le label Atlantic Records. Venant tout juste de quitter le Mahavishnu Orchestra et après plusieurs collaborations avec Frank Zappa, notre violoniste nous livra, en cette époque bénie, une dizaine d’albums mémorables figurant tout en haut de la discothèque idéale des amateurs du genre. C’est donc cette musique qu’il sublima en ce 13 février 2020, au point qu’il me faut remonter très loin dans ma mémoire pour trouver trace d’une telle réaction d’émerveillement dans une assistance. Le plus incroyable est qu’à 77 ans, Jean Luc Ponty ne s’était jamais encore produit dans notre région, ce qui explique peut- être sa volonté de se surpasser pour ce concert représentant un événement spécifique à ses yeux, ainsi qu’il nous l’a exprimé au cours d’un petit discours d’introduction, rempli d’émotion.

Mais pour réussir un show d’un tel niveau, notre violoniste a pu compter pour l’assister sur une remarquable formation, avec à sa tête un fabuleux guitariste, âgé de 57 ans et originaire de la belle ville de Saint Jean de Luz, Jean Marie Ecay, véritable découverte de la soirée en ce qui me concerne. La lecture du parcours de ce dernier nous fournit un début d’explication sur sa remarquable performance au Rocher de Palmer, puisque en consultant celui-ci, nous découvrons qu’il a collaboré entre autres avec, excusez du peu, Bernard Lubat, Didier Lockwood, Claude Nougaro, Eddy Louis, Dee Dee Bridgewater, Stanley Clarke, Billy Cobham, Joan Baez et aussi le prestigieux percussionniste Péruvien Alex Acuna, vu avec Weather Report en 1975 lors de leur inoubliable passage à Pleyel. Il n’est d’ailleurs guère surprenant que Jean Luc Ponty le laisse s’exprimer aussi souvent au cours du concert, car les nombreux dialogues guitare/violon furent d’une incroyable complémentarité et portèrent avec une force sidérante sur le public.

Les absents eurent bien tort, en ce jeudi 13 février, car pour nous, ce concert restera à jamais gravé dans nos mémoires. Souhaitons au trio Corea/McBride/Blade de nous apporter le même bonheur ce soir à Toulouse, ce dont je n’ai guère de doutes, compte tenu de leur immense talent respectif.

Frédéric.

Ps : compte tenu de ce déplacement à Toulouse, la prochaine actualisation de ce blog est fixée au vendredi 28 février.

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