Rock et saxophone Jazzy: un bon mélange ?
Sonny Rollins a célébré en toute discrétion en début de semaine ses 90 printemps. Avec Wayne Shorter, il reste un des derniers géants du saxophone encore en vie. A l’image de l’ex leader de Weather Report, il a réussi tout au long de sa carrière le croisement de beaucoup de styles musicaux, qui l’ont même amené, vous ne le saviez peut -être pas, à enregistrer avec les Stones en 1981, la ballade « Waiting on a friend » de l’album « Tatoo you ». C’est bien évidemment, comme vous vous en doutez, Charlie Watts qui fût à l’origine de cette association surprenante. De part sa formation jazz, notre batteur ne laissa pas passer une si belle opportunité lorsqu’il apprit que Sonny Rollins se trouvait dans les studios d’à côté lors des sessions d’enregistrements de « Tatoo You ».
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des musiciens de rock et de soul sollicitèrent les grands noms du saxophone jazzy. Il faut bien reconnaître que ceux-ci ont toujours eu une approche musicale pas si éloignée que cela du monde du rock et d’ailleurs certains musiciens étaient parfaitement capables, à l’image du génial Jaco Pastorius, d’être aussi brillants dans des reprises de Jimi Hendrix que dans les longues improvisations jazz de Weather Report.
C’est ainsi que nous eûmes droit à des associations auxquelles nous n’aurions pas pensé au premier abord telle que celle de Steely Dan et de Wayne Shorter sur l’album « Aja » ou bien celle de Lou Reed et de Ornette Coleman en 2003 sur l’album « The Raven » ou bien encore celle de Phil Woods et du recordman des passages au Madison Square Garden Billy Joël. Mais il n’y a pas que les saxophonistes de jazz qui aient tenté cette aventure. Ainsi les spécialistes des claviers que sont Stevie Wonder et Herbie Hancock évoluèrent ensemble sur l’album culte « Songs in the key of life » pour un résultat hallucinant. Plus récemment, c’est Eric Clapton qui a tenté une association (pas très réussie, il est vrai) avec Wynton Marsalis.
S’il nous fallait une preuve que la musique ne connait pas de frontières, ces associations surprenantes, j’en conviens tout à fait, en sont le symbole vivant.
Frédéric.
Ps : c’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la semaine dernière le décès du grand contrebassiste Gary Peacock, pilier du label ECM et qui signa avec Keith Jarrett et Jack DeJohnette les fameux volets » Standards » considérés comme des chefs d’œuvre du jazz contemporain.