Roger Waters, David Gilmour, Nick Mason en solo: le Floyd sans le Pink !

Celles et ceux d’entre vous disposant de Canal + à la demande bénéficient pour quelques mois de la possibilité de visionner le spectacle de Roger Waters « Us and Them » enregistré lors du passage à Amsterdam de sa tournée 2017/2018 et peuvent de ce fait le comparer avec celui de David Gilmour qui, une année plus tôt, avait essayé de faire revivre l’aventure du Pink Floyd à Pompeï.

Que dire de ces spectacles ? Sur un plan visuel, leur réussite est incontestable, particulièrement celui de Roger Waters qui vous en mettra plein les yeux avec, en particulier, le passage « Animals » et un final époustouflant dont je vous laisse le plaisir de la découverte. Accompagné chacun par d’excellents musiciens, les deux ex Pink Floyd permettent ainsi à un public plus jeune de découvrir des morceaux sur lesquels nous avons été bercés. Comme lors des illustres concerts du groupe dans sa période seventies, nous assistons à un show réglé au millimètre, ne tolérant aucune imperfection et pendant lequel à aucun moment, nous ne nous ennuyons.

Mais ceci étant dit, il faut bien avouer que l’intérêt musical de ces shows reste tout de même très restreint, surtout si, comme moi, vous avez eu la chance de voir le groupe avec le quatuor Waters, Wright, Mason et Gilmour. Ou se trouve la valeur ajoutée d’une nième interprétation de « Dark side of the moon » ou bien même dans le cas de Roger Waters de celle de « One of these days » qui pourtant figure à mon palmarès de mes morceaux préférés du groupe ? Très sincèrement, même en ayant essayé de retourner l’équation dans tous les sens, il m’a été impossible de trouver une issue. Autant, ressortir mes vinyles d’origine et replonger dans la magie musicale d’un quatuor m’ayant fait et me faisant toujours rêver. Cela présentera au moins l’avantage de réaliser des économies. En assistant à ces spectacles, c’est plus l’impression d’assister à un concert d’un « Tribute Band » qui a dominé. Cela possède le nom, le son, un musicien du Floyd certes, mais ce splendide son et lumière n’a pas le centième de la magie d’un show de l’un des groupes les plus importants de l’histoire du rock.

Nick Mason, l’ancien batteur a lui opté pour revisiter les premiers albums du groupe avec en particulier le remarquable et un peu trop oublié « Saucerful of secrets ». Là encore, si l’intention est louable et le résultat sonore et visuel plutôt réussi, c’est la même problématique qui vous donne rendez-vous au final. Tout est bien certes, mais il manque le petit plus indéfinissable que seul le quatuor d’origine savait nous produire et là encore il est bien plus agréable de se replonger dans la magie du vinyle de l’époque.

Un peu à l’image de The Who, mais tout de même en restant nettement plus performant que le duo Townshend/Daltrey, qui lui n’est plus que l’ombre de lui-même, peut être serait préférable pour ces prestigieux musiciens de mettre un terme à une aventure extraordinaire. Roger Waters vient d’ailleurs d’en parler publiquement pour la première fois.

                                                                                                                 Frédéric.