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BALLAD into BLUES, ROCK, JAZZ and COUNTRY
11 mai 2016

SAN FRANCISCO: Et le rêve devint réalité !

The Grateful Dead, The Doobie Brothers,  Jefferson Airplane, Moby Grape, Malo, Santana, New riders of the purple sage, Commander Cody and his lost planet Airmen, Quicksilver Messenger Service, It’s a beautiful Day, Tower of Power, Stoneground, The sons of Champlin , bien que fort éloignés les uns des autres  sur un plan musical, tous ces groupes ont un point commun, ils doivent tous leur succès à une ville au nom magique située sur les bords de l’océan pacifique : San Francisco.

Nous aurons l’occasion d’aborder dans les prochaines semaines, l’histoire musicale de cette splendide ville, mais aujourd’hui, il me parait intéressant  de réfléchir sur les causes de cette éclosion incroyable et d’essayer d’analyser pourquoi San Francisco a toujours été considérée comme leader à la différence d’autres grandes cités qui n’ont joué qu’un rôle d’accompagnement.

Ce qui frappe en premier lieu, lorsque vous vous découvrez San Francisco pour la première fois, c’est à quel point cette ville est différente de toutes les autres de cet immense pays. Pas ou peu de buildings supérieurs à 50 étages, des rues et avenues moyennement larges en pente très raide sur downtown, une étendue limitée qui permet de la sillonner à pied relativement facilement et donc l’impression pour le touriste européen de se retrouver sur son continent. Rajoutez-y un climat agréable et modéré quoi que souvent frais, en toutes saisons, du fait du brouillard quotidien, des habitants au tempérament plutôt cool et vous tenez là une des premières raisons pour lesquelles les musiciens s’y sentaient à l’aise ce qui influa considérablement sur leur pouvoir de création. Car à San Francisco, hormis l’axe Powell street/ Union Square/ Fisherman Wharf qui est très remuant sur le plan de la circulation et du nombre de touristes, il existe une foule de quartiers ou la tranquillité règne et qui sont propices à la liberté de création.

C’est donc dans cet univers que se sont retrouvés au milieu des années 60, tout un ensemble de musiciens brillants qui éparpillés aux quatre coins de la ville et dans le contexte libertaire de l’époque  eurent tout le temps de monter en puissance en évitant la pression médiatique et commerciale des maisons de disques. Rien ne prédisposait au départ ces gens à se rencontrer, chaque quartier avait son propre son. Ainsi Oakland et la partie haute de Market Street étaient plutôt soul et rytmn ‘ blues du fait de sa population à majeure partie noire, la partie au sud de Union Square était elle plutôt jazz et le Haight était un quartier qui commençait à être habité par des jeunes à cheveux longs qui étaient influencés, au départ,  par le folk. Le charme du Haight était qu’il était composé de petites maisons individuelles ou la jeunesse louait des chambres à des prix défiants toute concurrence. C’est ainsi que se retrouvèrent voisins Jerry Garcia, Paul Kantner, Jack Cassidy, Jorma KaukonenGrace Slick, John Cipolina, John Dawson et tant d’autres comme à un certain moment une nommée Janis Joplin. Imaginez un peu les soirées entre tous ces talents qui se recevaient tous les soirs les uns les autres. Mais la principale force de la ville est cette insouciance et aussi cet esprit d’ouverture qui très vite offrit un terrain d’expression à toute cette jeunesse bourrée de talents et si Bill Graham eut le génie de mettre en scène et de promouvoir tous ces artistes à travers ses diverses salles,  rien n’aurait été possible sans cet esprit de tolérance qui régnait autour de la baie. Un exemple, lors de ma première venue en 1974 : au bas de Powell street et à l’angle de Market Street se tenait le siège d’une grande banque. En plein après midi devant l’entrée principale, pendant deux heures se tint un concert improvisé d’un groupe local de country music qui empêchait les gens d’entrer. Que croyez vous qu’il se passa ? La banque ferma plus tôt et le personnel acclama le concert qui, soit dit en passant, fut excellent sous le regard complice de la police. Bon d’accord, une telle scène aurait peu de chance de se reproduire de nos jours, mais elle est quand même significative de l’état d’esprit qui régnait dans la ville. 

Mais la musique dans la baie de San Francisco ne se cantonnait pas qu’au Haight, de l’autre côté du Bay bridge, à Oakland, dans le quartier noir,, c’étaient Otis Redding, Marvin Gaye et les bluesmen comme Taj Mahal,  Muddy Waters et Albert King qui mettaient le feu tous les soirs dans des petits clubs ou ils furent très vite rejoints par des bluesmen blanc comme Mike Bloomfield et Paul Butterfield, parfaits symboles de l’état d’esprit d’ouverture de la population. Un peu plus tard, quand le flower power se termina et que le Haight se transforma en un quartier plus ou moins bien fréquenté et surtout devint une attraction touristique, la plus part des musiciens obèrent pour l’achat d’une petite maison de l’autre côté du Golden Gate dans le splendide quartier de Marin County et furent très vite rejoints par des musiciens venant de la grande rivale Los Angeles comme par exemple David Crosby. Si Oakland fut le berceau du blues et de la soul, le Haight du mouvement psychédélique, Marin County, de par son climat moins humide que San Francisco car avec beaucoup moins de brouillard et sa douceur de vivre permit l’éclosion de ce que certains appelleront le son West Coast qui sera immortalisé par des groupes comme New Riders of the purple sage et Commander Cody pour ne citer qu’eux.

Nous aurons largement l’occasion dans les prochaines semaines de rentrer plus en détail dans l’histoire des clubs qui ont fait cette ville, mais il me paraissait indispensable d’évoquer en préambule le climat si particulier de San Francisco à qui nous sommes tant redevables.

 Au fait, en octobre 2017, la ville fêtera en grandes pompes le 50ème anniversaire du summer of love.

Vous m’accompagnez ?

                                                                                                                                 Frédéric.

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Commentaires
P
Je crois que peu de gens connaissent It's a beautiful day ou Quicksilver Happy trails, ainsi que les autres. C'était plutôt réservé aux initiés acidulés...me semble-t-il, dont je faisais partie ( il y a prescription n'est-ce pas ? ) Mais bon, c'était festif et le lundi matin on était au boulot, il fallait payer les traites de la moto...Quelle époque...
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  • Coups de coeur et actualité des légendes du rock et de leurs influences. Ancien disquaire professionnel et spécialiste musical des années 70, ma passion pour le rock ne m'a jamais quitté.
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