Fleetwood Mac: Comment osent ils encore porter ce nom ?

C’est un sujet que j’ai gardé longtemps en moi et pour tout vous dire sur lequel je n’éprouvais pas spécialement l’envie d’écrire  tant il provoquait en moi un immense sentiment de malaise voire même de dégoût, mais le temps étant un grand maître, il me parait intéressant d’aborder le sujet aujourd’hui. Comment ont-ils pu oser conserver le nom d’origine du groupe en proposant une sinistre daube commerciale que certains appellent avec justesse » musique pour bande FM », alors qu’ils ont écrit les plus belles pages du blues Britannique dans la deuxième partie des années 60 ? La majeure partie des lecteurs de ce blog l’aura reconnu, il s’agit bien sur de Fleetwood Mac.

Si, bien sur, il serait ridicule et sectaire de refuser toute évolution de la musique d’un groupe, il est tout aussi déplacé de proposer deux styles musicaux aussi éloignées et surtout opposés les uns des autres en conservant son nom d’origine. Comment une formation qui a compté dans ses rangs un des plus brillants guitaristes que le blues ait jamais produit en l’occurrence Peter Green a pu en arriver à vendre son âme aux producteurs américains de la Warner qui en a fait, à partir de1975, une machine disco destinée à inonder le marché US dans un premier temps et planétaire par la suite ? Bien sur les dollars sont arrivés en masse et de ce fait ont assuré aux musiciens un avenir des plus confortables, mais est ce pour autant qu’il leur faille renier leurs origines, puisque leur répertoire d’origine fut totalement abandonné  lors de leurs concerts ? Comment est- il possible d’oublier que l’on a écrit et interprété sur scène des morceaux de légende comme « Albatross », « Need your love so bad », « Black magic woman » immortalisé par Carlos Santana et proposer  un répertoire assimilable à de la variété et qui aurait sa place dans les émissions abrutissantes que sont « Star Academy et autres The Voice ? Si le tournant proposé suite au départ de Peter Green en mai 1970 est loin d’être inintéressant avec des albums comme « Future games », « Bare Trees » et « Penguin », malgré l’abandon du blues au profit d’un son psychédélique plutôt original, bien qu’influencé par le Grateful Dead mais réussi, que dire pour autant de la suite ? Mike Fleetwood aurait mieux fait de rester chez lui le jour ou il rencontra Stevie Nicks et Lindsey Buckingham.  

Si l’on considère qu’avant la parution de « Rumours » qui a lancé cette nouvelle carrière, le groupe était retombé dans un profond anonymat, il leur aurait été aisé de proposer leur daube commerciale sous une nouvelle appellation et ainsi respecter leur public.  Heureusement, comme énoncé en début d’éditorial, le temps est un grand maître et il est facile de deviner entre « Albatross » et « Don’t stop » la préférence des amateurs de bonne musique comme le démontre la vidéo jointe.

                                                                                                                                      Frédéric.

Ps : Aux dernières nouvelles, Mike Fleetwood s’engagerai à revenir, selon ses dires, aux origines du Fleetwood Mac de Peter Green avec sa formation éphémère The Mike Fleetwood blues band dans le cadre d’une mini tournée aux USA. Qu’il nous permette quand même de vérifier la teneur de ses propos.

Peter Green's Fleetwood Mac ~ ''Have You Ever Loved A Woman''(Electric Blues Live 1968)