Le box office 2021: Quelle issue ?
Trois mois s’étant écoulés depuis la réception du magnifique « cadeau parti de Chine », il parait intéressant de commencer à pouvoir dresser un premier bilan, non pas tellement du présent, car il est hélas bien connu de vous tous, mais surtout des conséquences à court et moyen terme sur ce que nous aimons le plus, à savoir la musique.
Comment la situation sanitaire dans le monde évoluera t’-elle dans les prochains mois ? Nul ne peut le prédire, à moins de posséder des dons de voyance particulièrement puissants. Ce qui est par contre visible dès à présent, c’est le désastre économique que ce terrible virus laisse dans le monde culturel.
Vous l’avez aisément constaté, tous les festivals et concerts de l’été 2020 ont été soit annulés ou reportés en 2021 dans le meilleur des cas, plongeant les organisateurs et les directeurs de salle dans un gouffre dans lequel ils éprouveront beaucoup de mal à en sortir. Les multiples frais quotidiens d’entretien auxquels ces derniers sont confrontés, rajoutés à l’absence de recettes vont conduire beaucoup d’entre eux à baisser définitivement le rideau au cours des prochains mois, car il est fort probable, que l’automne ne permette pas de revenir à la situation antérieure, du fait des nouvelles normes sanitaires exigées, dont chacun jugera le bienfondé ou pas selon ses propres convictions.
Autre préoccupation et de manière fort étrange, elle n’est abordée nulle part. Ne serait-il pas utile de s’interroger sur la réaction du public dans l’hypothèse où l’éclaircie tant attendue se produirait de manière continue, ce qui, pour notre bonheur, semble vouloir commencer à se préciser ? Et, ce n’est pas vouloir minimiser l’importance des drames causés au sein de certaines familles par ce virus que de se permettre de poser la question dès à présent, car ce pourrait être le problème central des prochaines années.
La foule reviendra t’elle facilement et sans la moindre appréhension dans les salles ou bien sera t- elle réticente à se déplacer, car influencée par les innombrables messages de « terreur quotidienne » menés et répétés en boucle, à longueur de journée, par des médias trouvant là une occasion inespérée de réaliser de l’audience ? Ces campagnes nationales d’oppression sur l’opinion sont aussi relayées localement par des maires, dont le point commun est d’être pratiquement tous en grandes difficultés électorales comme à Bordeaux, Lyon, Paris, Strasbourg et, gardé volontairement pour la fin, Montpellier, champion incontesté toutes catégories confondues, puisque souhaitant imposer le port permanent d’un masque à votre domicile, soit dans votre sommeil, au cours de vos repas ou sous votre douche. Comment pourra t’il vérifier l’application de son ridicule décret dans l’hypothèse où celui-ci verrait le jour ? Ceci n’est pas précisé. D’ailleurs, il s’en moque royalement, sachant très bien qu’il est irréaliste, l’important étant de montrer à l’opinion publique sa « fermeté ».
Le but de la démarche et la pensée de ces maires sont relativement faciles à deviner. Pour eux, sous l’emprise de la peur, le peuple est prêt à tout accepter, même l’inacceptable. En organisant entre eux, le concours de celui qui sortira le décret le plus liberticide et absurde, ils cherchent ainsi à « rassurer » une population issue essentiellement du troisième ou du quatrième âge, pour espérer obtenir leurs suffrages à l’occasion du deuxième tour des prochaines élections municipales (ces catégories de la population étant de très loin réputées pour être les plus assidues pour se rendre aux urnes). Le bien -être de leurs administrés, l’avenir des salles de concerts et de la culture en général dans leurs villes respectives ne préoccupent guère ces élus. Peu leur importe si le chômage de masse frappe employés, intermittents du spectacle et techniciens des salles de leur territoire. Seule leur future élection les préoccupe ! L’essentiel, à leurs yeux, est que leur nom soit cité quotidiennement par les médias et ce, quel que soit le contenu de leurs paroles, même si celui-ci brille par son absurdité.
Il sera donc particulièrement intéressant, au cours des prochains mois, de surveiller de près le niveau des réservations des concerts de 2021 en souhaitant que cette nauséabonde campagne de peur n’ait pas eu trop d’influence sur le public.
Mais quel que soit l’issue de cette horrible période, souhaitons ne jamais en arriver à la solution Danoise. Chacun est bien évidemment libre de faire ce que bon lui semble, mais, si jamais cette formule venait à se répandre, ce serait tout simplement la fin des concerts (en tout cas pour votre serviteur). Le charmant pays d’Andersen vient en effet d’inaugurer le concept de « Drive-in concert » (voir photo ci-dessus). Vous imaginez vous un seul instant, installé sur le siège de votre voiture à regarder et écouter Eric Clapton prendre un solo ? La période actuelle nous habitue à tout, mais avec cette pathétique initiative, nous avons atteint un sommet dans l’absurdité.
Ce terrible virus pose aussi d’immenses problèmes financiers à des structures dont la taille et la surface financière pouvaient laisser à penser qu’elles se trouvaient à l’abri de déconvenues. C’est ainsi que Ticketmaster USA vient de licencier un quart de son personnel. Se trouvant confronté à rembourser des sommes colossales au grand public, du fait des multiples annulations, la trésorerie de ce géant mondial commence à se trouver exsangue. Le problème va également se poser pour sa filiale Française avec l’annulation de la tournée de Paul McCartney. Le calcul est simple à faire : 4 concerts (Lille, Lyon, Bordeaux, Paris) à 50 000 personnes par show, à environ 110€ le billet moyen. Le résultat du montant à rembourser fait littéralement froid dans le dos. Nous comprenons mieux pourquoi l’organisateur cherche à tout prix à repositionner cette tournée au printemps 2021.
Pour conclure cet éditorial sur une note plus positive, ce modeste blog, basé avant tout sur l’actualité, a, certes comme il était prévisible, connu une perte d’audience en avril, mais finalement relativement limitée, puisque vous avez été en moyenne 180 à vous y rendre quotidiennement en avril contre 214 sur mars. Encore une fois, un immense merci pour votre fidélité qui constitue, pour votre serviteur, de très loin la meilleure nouvelle de cette bien pénible année.
Frédéric.