The first socially distanced music concert: Notre futur ?
Pour être tout à fait franc, chères lectrices et chers lecteurs, la vue des photos mises en ligne aujourd’hui et découvertes samedi dernier sur le site Planet Rock, m’a donné envie de pleurer. Est-ce vraiment cela ce que nous réserve l’avenir ? Si cela était par malheur le cas, alors autant tout arrêter de suite. Car notre passion est avant tout basée sur le plaisir de nous retrouver tous ensemble autour d’un artiste ou bien d’un groupe et de partager des émotions et d’en débattre ensuite.
Après avoir longuement hésité à publier ces photos, tant elles procurent l’envie de vomir et dénaturent l’esprit de notre musique, j’ai pris la décision de les soumettre à votre opinion et serai d’ailleurs très intéressé par connaître vos réactions.
C’est donc le lundi 18 mai 2020, à Fort Smith dans l’état de l’Arkansas, que l’impensable s’est produit. L’obscur chanteur de country music, Travis McCready, a inauguré le premier concert de distanciation sociale, post coronavirus. A cette occasion, le Masonic Theater a vu sa capacité passer de 1100 à 229 personnes, ses accès revisités et, cerise sur le gâteau, déconseillé aux plus de 65 ans. La suite figurant sur ces photos se passe de commentaires tant elle est affligeante et procure la nausée.
Mais le pire est que cette horreur peut très bien arriver chez nous dans les prochains mois et devenir notre futur. En effet, si la fameuse règle des 4m2 entre chaque spectateur est appliquée, l’Olympia à Paris, pour ne citer que lui, pourrait ressembler au triste spectacle du Masonic de Fort Smith, puisque possédant une capacité d’accueil à peu près équivalente. Je laisse à votre imagination le devenir de salles plus petites que nous connaissons bien comme le New Morning, La Cigale, Le Trianon sur Paris ou bien le Rocher de Palmer sur Bordeaux, si jamais elles se trouvaient dans l’obligation d’appliquer le même principe de distance entre spectateurs.
Bien évidemment, accepter ou pas ce genre de spectacle appartient à la conscience de chacun et je me garderai fort bien de porter le moindre jugement moral sur celles et ceux qui seraient prêts à cautionner ce qui est livré à votre appréciation aujourd’hui, après tout chacun est libre de ses propres choix, mais pour ma part, me compromettre dans une telle mascarade serait salir la mémoire de l’un de mes biens les précieux, à savoir mon vécu musical depuis plus de 50 années et cela je ne pourrai jamais l’envisager un seul instant.
Frédéric.